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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 17:15
https://lanuovabq.it/it/benedetto-xvi-lultimo-europeo-e-profeta-inascoltato

https://lanuovabq.it/it/benedetto-xvi-lultimo-europeo-e-profeta-inascoltato

(Traduction d'un article rédigé en italien)

 

LE LIVRE

Benoît XVI, le dernier Européen. Et un prophète inouï

Quelques moments forts de la pensée de Ratzinger traités dans un essai, rédigé par 12 auteurs. L’image d’un prophète inédit dans la société laïque désespérée, mais aussi dans la catholicité liquide d’aujourd’hui, se dessine.

 

Plus de 10 ans après sa démission historique et près d'un an après sa mort, il est utile de revenir avec attention et empathie, mais aussi esprit critique allié à une justesse interprétative mesurée, à la figure du théologien devenu pape, Benoît XVI. (1927-2022). La communauté des blogs Campari & de Maistre vient de le faire avec un essai commun : Benoît XVI. Le dernier européen (Giubilei Regnani, 2023, 214 pages).

L'ouvrage offre une excellente synthèse de la pensée, des intuitions et de la personnalité du pontife allemand, considéré par les auteurs comme "le dernier pape européen" (p. 11). Peut-être parce qu'il est peu probable qu'il y ait, du moins dans un avenir immédiat, un pontife qui résume - avec la cohérence intellectuelle d'un Joseph Ratzinger - les apports des différentes traditions de l'Europe. C’est-à-dire la latinité romaine, la grécité philosophique, la nature germanique de la culture du Nord, sublimée et unifiée par l’esprit universel de l’Évangile.

 

Douze auteurs, parmi lesquels deux prêtres célèbres (Don Samuele Pinna et Don Marino Neri), ont relu et expliqué certains moments forts du Magistère du Pape et du théologien, montrant leur pertinence, notamment comme fonction corrective du présent ecclésial, plus que jamais confus et emmêlé.

Le livre s'étend de la politique à la liturgie, de la théologie (bâtie sur les piliers de saint Augustin et de saint Bonaventure) à l'exégèse biblique, de la prophétie au mysticisme. Jusqu'à l'intense confrontation que Benoît XVI a initiée d'une part avec le nihilisme postmoderne, qui attaque l'Église de l'extérieur, mais aussi et surtout avec le Concile Vatican II, son prétendu "esprit" et son héritage (aujourd'hui plus que jamais) contrasté.

 

Le plus significatif est le recueil d'une grande quantité de passages de Ratzinger, écrits avant même l'élection au trône de Pierre, et l'insertion de la leçon théologique de Ratzinger dans le contexte actuel d'"auto-sécularisation" de l'Église et de "dictature du relativisme" dans la société civile. Le résultat est Ratzinger, un prophète inouï dans la société laïque désespérée, mais aussi dans le catholicisme liquide d’aujourd’hui.

 

Parmi tous les points forts récupérés et analysés dans le texte, deux semblent peut-être les moins évitables pour les catholiques d’aujourd’hui et de demain. La rationalité du christianisme et l'interprétation du Concile comme moment de synthèse et de développement homogène de l'enseignement catholique. "La rationalité – écrivait Ratzinger en 1986, cité par Marco Mancini – appartient à l'essence même du christianisme, et elle lui appartient d'une manière sans comparaison avec d'autres religions" (p. 14.). Ici, nous comprenons mieux la valeur de la pensée logique (grecque) pour la théologie catholique, telle que développée plus tard dans le célèbre discours de Ratisbonne de 2006, sur lequel Alfredo Incollingo a proposé une admirable synthèse (pp. 121-136).

 

Le deuxième enjeu que Benoît laisse à l'Église et à la postérité est le discours de Noël 2005 sur la juste herméneutique du Concile (pp. 31-39). Certains, voyant que l’apostasie silencieuse se propage et s’aggrave, près de vingt ans après ce discours, soutiennent désormais que cette lecture "n’a pas fonctionné". Mais c’est là une grave erreur de perspective. Une vérité est valable même si, pour mille raisons contingentes et historiques, elle "ne marche pas", ne porte pas de fruit immédiat, n'est pas comprise ou reçue par tous, etc. Ainsi, la seule manière possible de sauver la cohérence interne du christianisme et la continuité de la même Église sujette - même dans les troubles inattendus du XXIe siècle - est de lire les acquis du Concile à la lumière du Magistère précédent ; et aussi à la lumière des précisions contenues dans le Magistère ultérieur (pensez au Catéchisme de 1997 ou aux encycliques Veritatis splendor et Fides et ratio ). Vatican II est un morceau de Tradition, comme Vatican I et le Concile de Trente, mais avec les particularités qui le caractérisent.

 

Nous ne savons pas si le pape Ratzinger deviendra un nouveau Docteur de l'Église, comme le réclamaient de nombreuses voix. Mais il fut sans aucun doute un grand médecin et gardien de la théologie chrétienne, un rare interprète de l'Évangile aux XXe et XXIe siècles, un auteur profond qui restera indélébile dans l'héritage illimité de la pensée chrétienne. L'ouvrage offre un recueil précieux et raisonné.

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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 09:10

Voici ci-dessous un exemple illustrant une parole non infaillible du pape François prononcée en Mongolie à propos de la "tradition chamanique mongole" qui "combinée au respect de tous les êtres vivants" ..."peut contribuer de manière significative aux efforts urgents ... pour protéger et préserver la planète". (Sic. Fin de citation)

Le chamanisme mongol voit les chamanes entrer en transe pour communiquer et sont parfois possédés par des êtres spirituels, rapporte Catholic World Report. De quels êtres spirituels s'agit-il ?

Les propos de François s'inscrivent dans la lignée du "dialogue œcuménique, interreligieux et culturel" selon ses termes, mais ils s'inscrivent aussi malheureusement dans la lignée de l'hérésie gnostique moderne holistique tournant le dos à 3000 ans de tradition dualiste biblique.

La Création n'est pas le Créateur et ne doit pas être confondue avec lui ! Cette conduite peccamineuse dans l'Antiquité a pu donner lieu à des cultes cosmiques panthéistes parmi les Hébreux eux-mêmes, condamnés par le Dieu de la Bible pour cette conduite (Jérémie 44, 24-30)

Cette erreur est également à l'origine de la chute de notre monde dans la folie et l'irrationnel, mais aussi à l'origine de la dégradation croissante de l'ordre naturel par pollutions et disparition d'espèces animales, dans la mesure où l'ordre surnaturel (qui lui est supérieur) est méprisé, ignoré. Nous en payons aussi les conséquences au plan de la préservation de la nature, contrairement à ce que dit François.

Les ouvrages d'Alain Pascal (dont La Guerre des Gnoses) sont consacrés à ces sujets. 

La citation de Bouddha est également problématique au regard des dernières recherches faisant du bouddhisme une copie tardive du christianisme, en tous les cas une compilation postérieure à l'arrivée de Saint Thomas Apôtre en Chine.

Ce dimanche 10 septembre 2023 où les lectures du jour nous invitent précisément à être des "prophètes guetteurs" pour la maison d'Israël à l'image d'Ezekiel 33, 7-9, l'Église écoutera-t-elle la voix du Seigneur (cf. Ps 94, 8a.7d) ?

Prions.

***

François en Mongolie loue la tradition religieuse holistique de Mongolie et cite Bouddha

« [L]a vision holistique de la tradition chamanique mongole, combinée au respect de tous les êtres vivants hérités de la philosophie bouddhiste, peut contribuer de manière significative aux efforts urgents et désormais inamovibles pour protéger et préserver la planète », a déclaré François dans son premier discours devant les responsables du gouvernement mongol, lors d'une réunion avec des bouddhistes mongols, des chamanes, des shintoistes et d'autres représentants religieux, le 3 septembre 2023.

 

Après le bouddhisme, l'islam et le chamanisme représentent environ 5 % de la population mongole ayant exprimé une identité religieuse lors du recensement de 2020.

 

Dans le chamanisme mongol, les chamanes entrent en transe pour communiquer et sont parfois possédés par des êtres spirituels. Le sacrifice d'animaux, en particulier de chevaux, fait encore parfois partie des rituels chamaniques, au même titre que la musique, la danse et le chant.

 

D. Jargalsaikha, président de l'Union unie des chamans de Mongolie, a expliqué que les chamans mongols « adorent les idoles du Ciel éternel, l'empereur Ghengis [Khan], les ancêtres et les parents ».

 

Les pratiques chamaniques sont également intégrées par de nombreux bouddhistes du pays. La majorité des bouddhistes en Mongolie aujourd’hui sont des bouddhistes Mahayana.

 

 

Dans son discours, le pape François a cité à deux reprises le Dhammapada , le texte bouddhiste le plus lu qui est un recueil de paroles du Bouddha.

 

"Le parfum des fleurs ne se propage que dans la direction du vent, le parfum de ceux qui vivent selon la vertu se propage dans toutes les directions", a déclaré le pape, citant le Dhammapada .

 

 

Dans son discours, le pape François a cité une autre phrase attribuée au Bouddha : « Le sage se réjouit de donner, et c’est seulement par cela qu’il devient heureux. »

 

Le pape a également cité les écrits du Mahatma Gandhi sur la « pureté du cœur » et du philosophe existentialiste luthérien Soren Kierkegaard sur l’espoir.

 

« Je voudrais vous assurer que l'Église catholique désire suivre cette voie, fermement convaincue de l'importance du dialogue œcuménique, interreligieux et culturel. Sa foi est fondée sur le dialogue éternel entre Dieu et l’humanité qui a pris chair dans la personne de Jésus-Christ », a déclaré le pape François aux chefs religieux.

 

Près de 90 % des Mongols qui s’identifient comme religieux sont bouddhistes. La Mongolie abrite également un garçon considéré comme la 10e réincarnation de Bouddha, découvert par le Dalaï Lama en 2016.

 

Le paysage religieux de la Mongolie – autrefois berceau du bouddhisme tibétain – a été radicalement modifié par le régime communiste.

 

Au tournant du siècle, la Mongolie comptait environ 110 000 moines bouddhistes et 700 monastères.

 

Un missionnaire catholique français qui a visité ce qui est aujourd'hui la Mongolie à la fin du XIXe siècle a constaté la succession des monastères bouddhistes en Mongolie et a noté que le vaste pays se prêterait également bien à un monastère contemplatif catholique, un rêve partagé par le cardinal Giorgio Marengo. , préfet apostolique de Mongolie.

 

Sous le régime du parti unique de la République populaire mongole, de nombreux monastères ont été détruits et fermés et environ 17 000 moines bouddhistes ont été tués, tandis que de nombreux autres ont renoncé à la vie religieuse.

 

Alors que ces dernières années, le pays a connu un modeste renouveau religieux avec un mouvement visant à reconstruire les monastères bouddhistes détruits après la chute de l'Union soviétique, aujourd'hui, environ 40 % de la population mongole reste athée ou sans religion.

 

Les chrétiens constituent une petite minorité en Mongolie, représentant 2,2 pour cent des personnes ayant des croyances religieuses dans le pays. Les 1 450 catholiques de Mongolie représentent bien moins de 1 % des 3,3 millions d'habitants de la Mongolie, mais l'Église s'est développée avec 35 baptêmes l'année dernière.

 

Source: https://www.catholicworldreport.com/2023/09/02/pope-francis-quotes-buddha-at-interreligious-event-in-mongolia/

***

Note du blog Christ Roi. Cette louange de l'holisme moniste confondant la Création avec le Seigneur est inquiétante si l'on songe à l'avertissement du prophète Jérémie au peuple hébreu dans l'Ancien Testament : 

 

‘’Ainsi parle le Seigneur de l’univers, le Dieu d’Israël : Vous et vos femmes, vous avez dit de votre bouche et vous avez accompli de vos mains, vous qui déclariez : “Nous réaliserons les vœux que nous avons faits de brûler de l’encens à la Reine du ciel et de lui verser des libations.” Eh bien, acquittez-vous donc de vos vœux ! Réalisez-les complètement !

 

26 Cependant, écoutez la parole du Seigneur, vous tous de Juda, vous qui habitez au pays d’Égypte’’ (... Jérémie 44, 24-30)

Première lecture du jour

Si tu n’avertis pas le méchant, c’est à toi que je demanderai compte de son sang.

Ez 33, 7-9

La parole du Seigneur me fut adressée :

« Fils d’homme, je fais de toi un guetteur

pour la maison d’Israël.

Lorsque tu entendras une parole de ma bouche,

tu les avertiras de ma part.

Si je dis au méchant : ‘Tu vas mourir’,

et que tu ne l’avertisses pas,

si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise,

lui, le méchant, mourra de son péché,

mais à toi, je demanderai compte de son sang.

Au contraire, si tu avertis le méchant d’abandonner sa conduite,

et qu’il ne s’en détourne pas,

lui mourra de son péché,

mais toi, tu auras sauvé ta vie. »

 

– Parole du Seigneur.

R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,

mais écoutez la voix du Seigneur ! (cf. Ps 94, 8a.7d)



Venez, crions de joie pour le Seigneur,

acclamons notre Rocher, notre salut !

Allons jusqu’à lui en rendant grâce,

par nos hymnes de fête acclamons-le !



Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,

adorons le Seigneur qui nous a faits.

Oui, il est notre Dieu ;

nous sommes le peuple qu’il conduit.



Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?

« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,

où vos pères m’ont tenté et provoqué,

et pourtant ils avaient vu mon exploit. »

Ps 94

DEUXIÈME LECTURE

« Celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi » (Rm 13, 8-10)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,

n’ayez de dette envers personne,

sauf celle de l’amour mutuel,

car celui qui aime les autres

a pleinement accompli la Loi.

La Loi dit :

Tu ne commettras pas d’adultère,

tu ne commettras pas de meurtre,

tu ne commettras pas de vol,

tu ne convoiteras pas.

Ces commandements et tous les autres

se résument dans cette parole :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

L’amour ne fait rien de mal au prochain.



Donc, le plein accomplissement de la Loi,

c’est l’amour.



– Parole du Seigneur.

Rm 13, 8-10

ÉVANGILE

« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (Mt 18, 15-20)

Alléluia. Alléluia.

Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :

il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.

Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



En ce temps-là,

Jésus disait à ses disciples :

« Si ton frère a commis un péché contre toi,

va lui faire des reproches seul à seul.

S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.

S’il ne t’écoute pas,

prends en plus avec toi une ou deux personnes

afin que toute l’affaire soit réglée

sur la parole de deux ou trois témoins.

S’il refuse de les écouter,

dis-le à l’assemblée de l’Église ;

s’il refuse encore d’écouter l’Église,

considère-le comme un païen et un publicain.

Amen, je vous le dis :

tout ce que vous aurez lié sur la terre

sera lié dans le ciel,

et tout ce que vous aurez délié sur la terre

sera délié dans le ciel.

Mt 18, 15-20

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2 septembre 2023 6 02 /09 /septembre /2023 14:20

En ce 2 septembre où nous commémorons les Bienheureux Martyrs de Septembre 1792 (1300 morts), voici un autre article au sujet de la Révolution non spontanée de 1789 et le complot anglo-genevois :

Il y a deux histoires: l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements.

Honoré de BALZAC, in Pierre DOUAT, Tout ce que vous auriez voulu savoir sur la France et qu'on vous a caché toujours caché, éd. Marsan, 2015, p. 9

Lorsque tout tremble devant le tyran, l'historien paraît, chargé de la vengeance des peuples.

Chateaubriand, in Pierre DOUAT, Tout ce que vous auriez voulu savoir sur la France et qu'on vous a caché toujours caché, éd. Marsan, 2015, p. 5

Dans‘’Histoire secrète de la Révolution française’’ (Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022), Pierre DOUAT écrit que ‘’La Fayette et Bailly s’accordaient pour reconnaître que le parti de la violence (sous la Révolution) semblait dirigé par une main cachée que le temps jusqu’ici n’a pu faire connaître.’’

 

Robespierre a découvert l’origine de ce ‘’parti de la violence’’, qu'il qualifia de "système de terreur" de "listes odieuses", qu'il dénonça à l’assemblée, sans en donner les noms, imprudence qui le fit condamner la nuit même, arrêter et décapiter le lendemain.

 

Dans un contexte où ‘’l’essentiel de la puissance économique d’un pays tenait à son commerce avec ses colonies’’, Pierre Douat fait remonter l'origine des évènements à la guerre à la France que nous livrait l’Angleterre depuis le règne de Louis XIV où ‘’l’Angleterre entreprit de financer des conflits continentaux pour occuper la France, de manière à l’empêcher de concentrer ses efforts sur ses colonies.''

 

"Plus tard, sous Louis XV, c’est cette stratégie de diversion qui nous fit perdre l’Inde et le Canada. […] Malheureusement pour les Anglais, la perte des Etats-Unis les rabaissa en dessous de la France qui inondait l’Europe du produit de ses îles sucrières.‘’

 

À cette guerre économique, l’auteur évoque la ‘’vengeance des Genevois’’, ou ‘’complot anglo-genevois’’ qui, selon lui, fut à l’origine du ‘parti de la violence’’ dans la Révolution ‘’française’’ afin de discréditer le gouvernement révolutionnaire.

Le complot anglo-genevois contre la France (1789-1792)

L'auteur fait remonter la constitution de ce parti à 1782 après que Louis XVI ait réprimé "une révolution protestante déclenchée à Genève", et proscrit les agitateurs qui l’avaient déclenchée. Ces derniers s’adressèrent alors au gouvernement anglais, lui demandant de les aider à se ‘venger’ de la France. (HAVARD L II, p. 35, KARMIN, p. 117 ; POUGET 1-5 ; MALLET DU PAN,T. II, 69, BAILLY 33-34, SEGUR T. II, 199-201 in Histoire secrète de la Révolution française, p. 11, 103.)

 

[D'après Albin Thourel et JP Saint-Ours, Histoire de Genève, p.330-31, les réfugiés à Londres avaient nom Dentand, Flournois, VIEUSSEUX, CLAVIERE (beau-père du précédent), DUROVERAY, GRENUS, D. CHAUVET, J. JANOT, G. RINGLER, JJ BRUSSE-LAMOTHE, JA THUILLIER, Esaïe GASC, JL SCHRAIDEL. D'après Friedrich Bulau (in Personnages énigmatiques 1861, p. 335) on comptait DUMONT, Chauvet, MARAT (déjà initié à la Loge KING'S HEAD SERVARD de l'Orient de Londres, le 15 juillet 1774) et MELLY (parent de Du Roveray).]

 

''Le Premier ministre britannique, Lord SHELBURNE marquis de Lansdowne (1782-1783), accepta leur proposition et leur offrit une subvention de 50000 £. Lord Grenville, futur Premier ministre britannique (1806-1807), s’associa à eux. Trois d’entre eux, Clavière [banquier protestant calviniste né en 1735, homme d'affaires, et spéculateur, défenseur de Rousseau et de la 'liberté d'expression', mort par suicide le 8 décembre 1793], Jacques-Antoine Du Roveray (1747-1814) et Francis d’Ivernois (1757-1842) reçurent un accueil chaleureux en Angleterre où le Premier ministre William Pitt (1783-1801) pour des raisons autres (l'expédition en Amérique) partageait leur haine de la France.]

Ils adoptèrent la nationalité irlandaise et prêtèrent serment de fidélité au roi d’Angleterre. 

 

Ces Genevois qui étaient pensionnés par le gouvernement anglais depuis 1782, représentèrent la part d'influence britannique sur Mirabeau qui comptait beaucoup sur le soutien de l'Angleterre pour l'accomplissement des réformesDu Roveray, fut donc en même temps et par la suite un agent d'influence officieux du gouvernement britannique y compris à Paris pendant la Révolution française, sous couvert de servir les intérêts du ministère français. Beaucoup d'historiens ont ignoré (faute de lire les correspondances en anglais) ou dénié pour des raisons d'aveuglement idéologique ce fait incontestable, notamment Edouard Benetruy dans sa belle compilation orientée de documents passionnants, qui sont essentiellement des Mémoires ou des justifications des suisses (Dumont, Romilly, d'Yvernois et autres Suisses pensionnés de l'Angleterre depuis 1782). De nombreuses correspondances ministérielles entre les ministres et ambassadeurs de Pitt établissent ce fait.]

 

Tous trois furent enrôlés dans le cercle Bowood, dirigé par Shelburne, et qui réunissait toute l’intelligentsia britannique. Clavière se mit en contact avec trois espions anglais, Keith, Herries et Duplain. Puis, il se mit en affaires avec la Banque Boyd, principale agence de financement de l’espionnage anglais.

 

‘’Le réseau terroriste du 14 juillet

 

‘’Trois d’entre eux furent envoyés en France pour une ‘mission non officielle’ (Voir Otto KARMIN, Sir Francis d'Ivernois, 1757-1842: sa vie, son oeuvre et son temps, Bader/Mongenet, Genève 1920, p. 122, 156-157. Voir aussi Albert GOODWIN, The Friends of Liberty, Hutchinson, 1979, p. 104-105)

 

‘’D’Ivernois qui était conseiller auprès du gouvernement anglais, resta seul à Londres et fut chargé de la propagande anti-française, pendant que Clavière, Du Roveray et Dumont (un autre genevois du cercle Bowood) s’installèrent à Paris (Elizabeth SPARROWSecret Services : British agents in France 1792-1815, The Boydell Press, Woodbridge 1999, p. 33). Pour plus de discrétion, ils s’assurèrent le services de repris de justice tels Brissot, Mirabeau ou Pellenc, qui ne pouvaient rien leur refuser.

 

Agissant toujours par personnes interposées, leurs discours subversifs étaient publiés sous les noms d’emprunt de Mirabeau et de Brissot (Voir DUMONT, p. 172 ; WHATMORE, p. 1 ; BÉNÉTRUY, p. 477-479.) Clavière connaissait déjà Mirabeau qu’il avait rencontré à Neufchatel, juste après sa révolution ratée. Tout le génie de nos agitateurs genevois fut employé à donner à Mirabeau l’apparence d’un champion de la démocratie.

 

[…] D’Ivernois, Dumont et Du Roveray touchaient du gouvernement anglais une pension de 300£. Quant à Clavière, il pratiquait la spéculation baissière qui lui permettait à la fois de ruiner l’appareil d’État français, et d’en tirer un profit financier. Pour corrompre Mirabeau, Clavière l’entraîna dans ses spéculations, tant et si bien que Mirabeau le surnomma ‘son maître en finances’ [Clavière avait été initié à la stratégie baissière, qui lui permettait de tirer un profit financier des désordres qu’il occasionnait à Paris : la méthode de la ‘vente à découvert’, consistait à vendre une valeur que l’on ne détient pas, mais qu’on se met en mesure de détenir le jour où sa livraison est prévue. Lorsque le cours baissait, ce procédé lui permettait de payer moins cher que le prix qu’il l’avait vendue précédemment. L’astuce pour Clavière consistait à repérer des actions surévaluées, et à financer des pamphlets écrits par des journalistes dans le besoin, tels Mirabeau et Brissot (qu’il fit sortir de prison). Ces pamphlets avaient pour but d’influencer le marché à la baisse : les critiques les plus véhémentes étaient proférées dans le double but d’acheter ces actions à bas prix, et de décrédibiliser le gouvernement. Clavière agissait de façon concertée avec deux autres baissiers, l’anglais Panchaud, et le hollandais Cazenove. Tous trois concentrèrent cette activité sur des compagnies d’état : la Caisse d’escompte, la Compagnie des Eaux, la Banque St Charles et la Compagnie des Indes. Mirabeau fut entraîné lui aussi dans les spéculations de Clavière qu’il appelait son ‘maître en finances’. Devenu spéculateur sur les malheurs publics, Clavière partageait les intérêts de l’Angleterre. Presque tout ce qu’il fera pendant son ministère sera dirigé contre les intérêts français (DARNTON TRENDS, p. 54 ; WHATMORE p. 1-26 ; BOUCHARY, p. 43-80, FAY p. 136 ; SOULAVIE V 5 p. 301 ; MIRABEAU V. 4 p. 180 ; MONITEUR T 18 p. 144)]

 

‘’Tout ce petit monde se réunissait dans la propriété de Clavière à Suresnes. […] L’alliance de ces intrigants avec le formidable tribun qu’était Mirabeau, fut redoutable. Rien ne leur résista.

 

‘’La réforme de Calonne (d’égalité devant l’impôt. Ndlr.), seule capable d’éviter au roi les frais d’une révolution, fut mise en échec par Clavière : il chargea Mirabeau de publier un pamphlet accusant Calonne de favoriser l’agiotage et d’en tirer un profit personnel, ce qui ruina totalement sa crédibilité et fit échouer son projet.

‘’Un autre ministre, Loménie de Brienne prit aussitôt la relève et reprit l’essentiel de la réforme à son compte. Mais, Clavière ne lâchant rien, chargea Brissot de publier un autre pamphlet mensonger, dans lequel il disait qu’il n’y avait pas de déficit, que le gouvernement mentait pour imposer sa nouvelle réforme fiscale, et que la convocation des États généraux prouverait tout cela. Du coup, pour ne pas avoir à payer le nouvel impôt, la noblesse elle-même exigea la convocation des États généraux. Le premier pamphlet s’appelait ‘Dénonciation sur l’agiotage’. Il était signé Mirabeau mais inspiré par Clavière, et accusait le gouvernement ne la personne de Calonne, de favoriser les spéculations frauduleuses. Il eut pour effet de discréditer ce dernier et de faire échouer sa réforme sur la Subvention territoriale [Brissot, Mémoires T 2 p. 29 ; DUMONT p. 31, 147, 297-298 ; FAY, p. 81-83 ; COLLING 104, MIRABEAU V 4 p. 279, 8, 36, 50, 57, 59 ; SOULAVIE V 5 p. 302 ; Vie publique 31 ; Peltier DOMINE p. 39.] Le second pamphlet s’appelait ‘Point de banqueroute ou Lettre d’un Créancier de l’État sur l’impossibilité de la banqueroute nationale’. Il était signé Brissot, mais inspiré par Clavière. Il expliquait qu’il n’y avait pas de déficit, que le gouvernement mentait pour imposer ses réformes fiscales, que la convocation des États généraux prouverait tout cela, et que les réformes fiscales devaient être refusées, ce qui arriva (Brissot, Point de Banqueroute, p. 32-34).] Cette action décisive fit incontestablement de Clavière le véritable déclencheur de la Révolution. Brissot ayant fait échouer la réforme, fut mis sous le coup d’une lettre de cachet, et dut fuir à Londres pour éviter d’être embastillé. Quant à Clavière, qui avait tout manigancé, il resta indemne de toute accusation. Clavière tenait Brissot qui lui devait tout depuis que celui-ci l’avait fait sortir de prison en réglant toutes ses dettes. [BÉNÉTRUY p. 134]

 

Peur et panique instrumentalisées. La stratégie du choc du peuple déjà à l'oeuvre !

 

‘’[Le 12 juillet 1789] Afin de créer la panique, on fit croire à tous que le nouveau gouvernement allait proclamer la banqueroute. Toute la bourgeoisie créancière de l’État paniquée, fit bloc derrière l’assemblée, prête à tout renverser pour éviter la faillite. [La majeure partie des investisseurs parisiens était créanciers de l’État et vivaient dans la hantise de la banqueroute royale. … D’après Rivarol, ‘les capitalistes par qui la révolution a commencé n’étaient pas difficiles en constitution ; et ils auraient donné les mains à tout, pourvu qu’on les payât… Qu’on essayât une révolution pour les payer ; que tout fut renversé pourvu qu’on les payât. … C’est ce vil intérêt qui a soulevé Paris : car le patriotisme, ce prétexte éternel des parisiens, n’a été la raison que de quelques bourgeois qui n’entendaient pas l’état de la question. Soixante mille capitalistes et la fourmilière des agioteurs l’ont décidée (la Révolution), en se dévoyant à l’Assemblée nationale du jour où elle mit les dettes du gouvernement sous la sauvegarde de l’honneur et de la loyauté française.’ (Rivarol, Mémoires, Baudouin, Paris 1824,p. 186, 235.)

Le 14 juillet 1789, lorsque la fausse nouvelle de la banqueroute royale fut diffusée dans tout Paris, Isaac Panchaud, principal conseiller de Necker et premier décideur à la Caisse d’escompte (ancêtre de la Banque de France) était la seule personne à pouvoir démentir cette rumeur, mais il mourut de façon providentielle le jour même.]

 

‘’Stanislas Maillard, l’agent de Clavière, entraîna les bandes affamées des faubourgs jusqu’à la prison de la Bastille. [L’émeute du 14 juillet fut déclenchée de façon bien concertée : Des attroupements populaires furent créés par une augmentation artificielle du prix du pain : 20000 sacs de farine commandés par Necker pour Paris furent bloqués à Londres par William Pitt (Mirabeau, Courrier p. 28-30 ; BLACK p. 336-338.) Lorsque le prix du pain augmenta, on fit courir le bruit que le roi l’accaparait pour nourrir ses armées qui encerclaient Paris. Camille Desmoulins, secrétaire de Mirabeau, annonça que les armées royales préparaient un massacre, et appela le peuple aux armes. Pour obliger le duc d’Orléans à se compromettre avec les émeutiers, son buste fut promené à la tête de la foule (CHATELET I, p. 182, 183, 191.) Le lendemain, pour créer la panique dans la bourgeoisie, la bourse fut fermée par les agents de change, et les bruits de banqueroute furent répandus. Parmi les émeutiers, on retrouve cinq agents de Clavière : son agent de change Stanislas Maillard eut le rôle principal : il reçut l’acte de reddition de la Bastille et obtint la garde du gouverneur. Les quatre autres furent Legendre, Santerre et son beau-frère Panis, accompagné de son ami Sergent (THIERS p. 265 ; BLANC, Les Hommes, p. 16, 231 ; Site internet de la mairie du XIe arrondissement ; MAYEUR) Maillard laissa décapiter le gouverneur par Jourdan, ‘coupe-têtes’ qui était probablement son complice et qu’il entraîna plus tard à Avignon pour y commettre d’autres atrocités. … L’idée de détruire la Bastille était de Clavière : il l’avait déjà suggérée deux ans plus tôt dans sa ‘Lettre à un créancier de l’État’ pour ‘mettre fin aux arrestations arbitraires’.] … La forteresse (de la Bastille) fut prise, des têtes furent promenées sur des piques. … De toute évidence, ces violences ne furent pas organisées par la bourgeoisie parisienne, puisqu’elle-même en fut tellement effrayée, qu’elle décida enfin à créer cette Garde nationale tant souhaitée par nos agitateurs genevois. Les complices de Clavière l’organisèrent sur le modèle de la milice anglaise. De nombreux banquiers s’y engagèrent avec leur personnel… [Les 60000 électeurs de Paris constituèrent cette milice bourgeoise. Les banquiers Boscary, Perrégaux, Delessert, Prévoteau et Coindre s’y engagèrent avec leur personnel (La Révolution française, Albert Mathiez, 26 juillet 1789).]

 

Pierre DOUAT explique (p. 25) que :

 

‘’Le but final des genevois était de provoquer la fuite du roi à l’étranger pour obtenir sa destitution, exactement comme c’était arrivé en Angleterre à Jacques II, qui en fuyant en France avait perdu tous ses droits à la couronne. […] La régence aurait été confiée au duc d’Orléans, réputé très anglophile, et Mirabeau aurait obtenu un ministère.

‘’À partir de 1789, ce fut Du Roveray qui écrivit les discours de Mirabeau, tant et si bien que ce dernier l’appela ‘son maître en révolution’. Du Roveray avait été pris en flagrant délit et dénoncé publiquement comme ‘pensionné du roi d’Angleterre’, en pleine assemblée nationale, alors qu’il transmettait des notes à Mirabeau à la tribune. [SOULAVIE V 5 p. 301 ; DUMONT p. 57-58.] Pellenc servait d’informateur aux genevois, et Lord Elgin, espion de Pitt, les conseillait [Olivier BLANC, La Corruption sous la Terreur, R. Laffont, Paris 1992, p. 74 ; DE LA MARLE p. 59, 205 ; Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline, Bruxelles 1832, p. 73-74, 96, 102, 106, 172-173 ; Michael DUREY, William Wickham, master spy : The Secret war against the french revolution, Taylor, New Yord 2009, p. 35-36 ; Elizabeth SPARROW, Secret Services : British agents in France 1792-1815, The Boydell Press, Woodbridge 1999, p. 37-51.].

 

‘’Le même stratagème qu’à la Bastille fut utilisé dans les campagnes où l’on souleva les paysans en répandant le bruit que des bandes armées payées par les seigneurs, allaient brûler les récoltes. ["Grande peur"]

‘’Les villageois une fois rassemblés, ne voyant rien venir, assaillirent à leur tour les châteaux pour exiger l’abolition des droits féodaux. … Sous prétexte de contenir ces paysans, la même ‘garde nationale’ fut crée dans les provinces, ce qui était le véritable but de l’opération [Ces rassemblements populaires organisés de façon concertée dans tout le pays sont très bien décrits dans les mémoires de la marquise de la Tour du Pin (p. 194-195.)]

 

‘’À la fin du mois de septembre (1789), un nouveau complot fut organisé. Pour obliger le roi à fuir, il fut décidé de l’attaquer directement dans son château à Versailles. [CHATELET I, p. 19-20, 91, 215-216.]

‘’Malgré l'abondance des grains en Angleterre, la chambre des Communes refusa d'autoriser l'exportation des blés à Paris où régnait déjà la disette.

‘’En France, les blés destinés à la capitale furent accaparés par la banque Turnbull & Forbes. [Emile DARD, Le général Choderlos de Laclos, Perrin, Paris 1905, p. 190; Olivier BLANC, La corruption sous la Terreur, Paris, Robert Laffont, coll. Les hommes et l'histoire, 1992, p. 84.]

‘’ On fit courir le bruit qu'une émeute se préparait... Mirabeau ne cessait de répéter à son ami le comte de La mark que 'le roi et la reine allaient périr et que la populace allait battre leurs cadavres', sachant très bien que ces propos seraient rapportés à la Cour. [Mirabeau, Correspondance, p. 112]

‘’Un associé de Mirabeau nommé Gorsas, publia un pamphlet mensonger accusant les gardes du roi d'avoir piétiné la cocarde tricolore lors d'un banquet. [PELTIER, Domine salvum fac regem, p. 39 ; Mirabeau, Vie publique, p. 31]

‘’Mirabeau prit la parole à l'Assemblée, et accusa la reine d'être personnellement responsable de cette 'orgie sacrilège'. [CHATELET I, p. 242-243, 265, II, p. 11; 11; Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline Bruxelles, 1832, p. 141]

‘’… Clavière et Du Roveray furent aperçus en train de chauffer la foule et de distribuer de l’argent [CHATELET I p. 148 ; HAVARD, p. 48-49]

‘’On paya des émeutiers pour les inciter à aller ‘assassiner la reine et les gardes royaux’. [CHATELET I, p. 133, 166, 174, 224]

‘’Le 5 octobre (1789), Stanislas Maillard, toujours lui, conduisit la foule affamée à Versailles [CHATELET I, p. 60, 99, 113, 114, 133, 134.]

‘’Les portes du château furent forcées, deux gardes royaux furent décapités, et leurs têtes promenées sur des piques. La foule envahissait les appartements royaux, mais le roi ne prenant toujours pas la fuite, La Fayette fut obligé d’intervenir avec sa ‘garde nationale’. La reine fut sauvée de justesse, et pour calmer le peuple, elle fut reconduite à Paris sous bonne garde avec la famille royale. Le duc d’Orléans essaya de se dégager de l’affaire [Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline Bruxelles, 1832, p. 139 ; CHATELET p. 91]. Mais, rendu responsable de tout, il fut aussitôt exilé à Londres. Louis XVI apprit plus tard par l’ambassadeur d’Espagne, que c’était l’ambassade d’Angleterre qui avait financé l’émeute.

"… Le complot anglo-genevois fut publiquement dénoncé dans le pamphlet du journaliste Peltier, ‘Domine salvum fac regem’, puis dans le journal royaliste ‘Les Actes des Apôtres’ : les noms de Mirabeau et de ses complices genevois y étaient cités. [Pour la dénonciation du complot anglo-genevois, voir GOODWIN, p. 105.)]

 

‘’[…] Enfin, Reibaz, autre complice de Clavière, fit introduire l’assignat, monnaie de papier virtuelle, qui assurera la ruine de notre économie.

‘’…Ainsi se clôtura ce qu’on pourrait appeler la première révolution, qui consacrait l’avènement d’une nouvelle noblesse, celle de l’argent.’’ (Pierre DOUAT, Histoire secrète de la Révolution française, Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022, p. 33.)

...‘’Mais le plan de William Pitt n’était pas encore totalement accompli. Désireux d’en finir avec Louis XVI, il finança sa fuite à l’étranger pour mieux le compromettre [À la note 49 Pierre Douat précise que : "le projet de provoquer la fuite du roi à l'étranger n'était pas nouveau : on sait qu'une première tentative avait eu lieu lors de la prise de la Bastille.

‘’Clavière et Du Roveray avaient organisé avec Mirabeau une deuxième émeute à destination de Versailles le 31 août 1789, mais qui fut dispersée dans Paris par la Garde nationale. Le meneur était un certain marquis de Saint Hurugue, arrivé récemment de Londres, qui sera réutilisé plus tard par les agents de Pitt (CHATELET I, p. 91; DUMONT, p. 139; DARD p. 185). Une troisième émeute plus sanglante eut lieu le 5 octobre 1789. Le but était d'obliger le roi à fuir et d'offrir la régence au duc d'Orléans. Gorsas, complice de Clavière, publia un pamphlet mensonger accusant les gardes du roi d'avoir piétiné la cocarde tricolore. Mirabeau accusa la reine d'être à l'origine de cette profanation (PELTIER, Domine, p. 39; MIRABEAU, Vie publique, p. 31; CHATELET I, p. 242-243, 265, II, p. 11; DUMONT, p. 141) Pour créer les attroupements, les blés en provenance de Londres furent accaparés (BLANC, La Corruption p. 84; DARR, p. 190, 226; STAEL 126, 134, 136, 142, CHATELET I, p. 15-16, 41, 68, 235, 258). Du Roveray et Clavière furent aperçus distribuant de l'argent aux émeutiers (CHATELET I, p. 148, HAVARD, p. 48-49). Mirabeau fut aperçu en train de soudoyer les troupes royales, puis on le vit côtoyer les émeutiers  (MALOUET; MARICOURT, p. 174,175.) On incita les femmes à aller égorger la reine, et de l'argent fut distribué (CHATELET I, p. 19; MARCOURT p. 145] Les principaux meneurs furent Stanislas Maillard, Nicolas Renier, Buirette Verrières et Fournier l'Américain, tous agents de Clavière (CHATELET I, p. 60, 99, 113, 134, 137, 138, 207; L. BLANC, Histoire V, 6, p. 416; FOURNIER p. 27-35; THIERS p. 265; BOUCHARY, p. 98; CHATELET I p. 13-17, 60; Olivier BLANC, La corruption sous la Terreur, Paris, Robert Laffont, coll. Les hommes et l'histoire, 1992, p. 11-12, 61; DESMOULINS, Histoire p. 9-18; DE LA MARLE p. 649-650.) Ici aussi Louis XVI ne prit pas la fuite, et le duc d'Orléans fut accusé et dut s'exiler à Londres. Le roi apprit de l'ambassadeur d'Espagne que Dorset, ambassadeur britannique, avait financé cette émeute. Louis XVI protesta officiellement, et Dorset reconnut avoir reçu cet argent de négociants anglais et l'avoir distribué à des négociants français. Il prétendit 'ignorer l'emploi qu'on avait pu en faire', et fut remplacé peu après, ce qui est presque un aveu de culpabilité (MARICOURT p. 174-175.)

"La menace ayant échoué, on essaya la persuasion. Mirabeau, l'homme de Clavière, proposa au roi d'organiser sa fuite vers la frontière pour reprendre le pouvoir, mais Louis XVI s'y refusa (DUMONT p. 162-169).

[4e tentative : Le 28 février 1791, Paris se réveille au son des rumeurs. On raconte partout dans la capitale que les royalistes vont organiser une "Saint-Barthélemy" des patriotes. Il y a bien une conspiration mais pas celle que le peuple croit. Ndlr."Une nouvelle tentative fut organisée lors de la conspiration des chevaliers du poignard : Dossonville, espion avéré de l'Angleterre, chercha à emmener le roi avec quelques dizaines de partisans, pendant que Santerre, agent de Clavière, faisait diversion à Vincennes pour distraire La Fayette et sa Garde nationale [Un plan astucieusement mené puisqu’il fit sortir le général de Lafayette et la Garde nationale de sa caserne afin qu’il rejoigne Vincennes. Ndlr.]; mais Louis XVI [qui refusait de faire couler le sang. Ndlr.] refusa à nouveau de partir (Elizabeth SPARROW, Secret, p. 63, 132-134; THIERS p. 265; Olivier BLANC, Les hommes, p. 125). La cinquième tentative fut la bonne"]

 

(5e tentative quatre mois plus tard) : ‘’De Fersen, ambassadeur de Suède, réussit à convaincre la reine de fuir. L’opération avait été financée par Quintin Craufurd, agent secret de Lord Malmesburry, nouvel ambassadeur d’Angleterre. Craufurd n'hésita pas à utiliser sa propre maîtresse Mrs Sullivan pour manipuler de Fersen qui devint son amant. L’opération fut un succès : le roi fut arrêté à Varennes, ramené de force à Paris, et les parisiens ne tardèrent pas à demander sa destitution. [Elizabeth SPARROW, Secret Services : British agents in France 1792-1815, The Boydell Press, Woodbridge 1999, p. 36 ; Jacques DE LAUNAY, Histoire de la Diplomatie secrète 1789-1914, La Rencontre, 1965, p. 115-119 ; Encyclopedia Britannica 11th ed. Vol 7, SI. 6, Q. Crawfurd ; Voir aussi Etienne DUMONT, Souvenirs sur Mirabeau et sur les deux premières assemblées législatives, Meline Bruxelles, 1832, p. 239.]

‘’La fuite à l’étranger était un piège. Ce fut l’évènement qui abattit définitivement la monarchie : le roi fut désormais suspect de ‘trahison’.

 

‘’Pour pousser les partisans de la destitution à une action violente, des provocateurs à la solde de l’étranger déclenchèrent la fusillade du Champ de Mars : les partisans de la destitution furent mitraillés par la garde nationale... Dès lors, le peuple en colère était fin prêt pour ‘renverser son roi’. Pour cette fusillade, Brissot, l’homme de Clavière, rameuta le peuple à l’aide de son journal, et rédigea la pétition qui demandait la destitution du roi [STAËL p. 217].

‘’D’après Staël, l’Angleterre aurait financé les meneurs par l’intermédiaire de Brissot. [Staël p. 217-218 ; RICKER p. 189]

‘’De nombreux étrangers furent aperçus lors du rassemblement, distribuant de l’argent aux émeutiers. L’agent anglais Rotondo fut arrêté pour avoir distribué de l’argent et avoir incité à l’émeute [POUGET p. 106, 134 ; CABET V 2, p. 358, 370 ; CONSEIL p. 388.]

‘’Un agent de Clavière, nommé Fournier l’Américain, se mêla à la foule avec sa bande. Ils décapitèrent et promenèrent les têtes de deux innocents. … Fournier tira à bout portant sur LaFayette [CABET V 2, p. 365, 370-373, 379-381 ; MATHIEZ, Les Grandes p. 115-128.]

‘’Santerre, Sergent, Stanislas Maillard, agents de Clavière, ainsi qu’un espion anglais nommé Duplain, étaient aussi à la fête [THIERS p. 265 ; DOUAT note 507 ; BOUCHARY p. 98 ; Lettre anglaise, Feller, vol. 11, p. 273 ; ROLAND, tome I p. 408, 410 ; TOURZEL, p. 367-369 ; DUMAS p. 360-400 ; FOURNIER p. 48-50,53.]

‘’… La loi martiale avait été votée grâce à Duroveray...

‘’Clavière avait donc des intelligences à la fois dans le camp des émeutiers et dans celui de la répression…

‘’Au Champ de Mars, … les Gardes nationaux qu’on avait pris la peine d’enivrer auparavant, tirèrent sans sommation dans la foule, tuant plusieurs dizaines de manifestants. ... Parmi les douze personnes arrêtées ce jour-là, on remarquera Rotondo, Fournier l’Américain et Buirette Verrières, tous agents de Clavière.

‘’L’Angleterre et la Prusse s’étaient probablement entendus pour renverser le régime.

‘’En fait d’intimider le peuple, le résultat de ce massacre fut au contraire d’exciter la fureur populaire contre les partisans du roi.

‘’La fusillade du Champ de Mars préparait le 10 aôut, elle n’avait pas d’autre but..."

 

‘’Robespierre contre William Pitt

 

Pierre Douat avance que ‘’Robespierre organisa l'émeute (du 10 août) [qui vit le Massacre des Tuileries, l'arrivée au pouvoir de la Commune insurrectionnelle, l'emprisonnement de Louis XVI, l'abolition de la monarchie et la proclamation de la république le 21 septembre 1792]

 

Les "idées révolutionnaires commençaient à gagner l'Irlande et l'Angleterre, menaçant la couronne anglaise. Pitt débordé [...] s'engagea dans une politique de guerre totale avec la France. Voulant dégoûter son peuple'' de la révolution ''française'', il décida d'encourager le terrorisme...

 

"Un plan bien organisé’’

"Stanislas Maillard, l'agent de Clavière, organisa lui-même les massacres de Septembre [1792] où plus de 1200 prisonniers parisiens furent égorgés.

"Contrairement à certaines affirmations, les massacres de septembre ne durent rien à une prétendue fureur populaire, mais découlèrent d'un plan bien organisé, puisqu'une circulaire du comité de surveillance fut signée en haut lieu pour étendre ces massacres à la France entière [Alexandre TUETEY, Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution française, Assemblée législative, Paris 1900, T. 5, p. 57.] Sur la copie du document, on trouve parmi les signataires, trois espions anglais : Jourdeuil, Deforgues et Duplain [Olivier BLANC, Les Espions de la Révolution et de l’Empire, Éditions Perrin, Paris, 1995, p. 92; La Corruption p. 64.] Ce furent précisément les deux derniers qui accueillirent au comité Jean-Paul Marat, membre dune loge anglaise qui avait vécu plusieurs années à Londres où il était retourné quelques mois avant les massacres. Il a donc pu être influencé. Un dénommé Sergent, marié à une anglaise, et ami de Panis, lui-même beau-frère de l'agent anglais Santerre. Un troisième signataire nommé Duffort, obéissait aux deux premiers [TUETEY V, p. IX]. Tous ces signataires étaient sous influence anglaise. Un dernier nommé Guermeur de son vrai nom Royou, était probablement aussi un agent subversif puisque son propre frère fut arrêté pour avoir incité à la répression après la fusillade du Champ de Mars. Il rédigeait 'L'Ami du Roi', un journal royaliste d'une extrême violence : les deux frères incitaient donc à la violence dans les deux camps opposés.’’ [Louis MORTIMER-TERNAUX, Histoire de la Terreur 1792-1794, Levy, Paris 1863, V 4, p. 456.]

[Pierre DOUAT, Histoire secrète de la Révolution française, Amazon, Brétigny-sur-Orge 2022, p. 40, et note 56 p. 126.]

 

"Les massacres de septembre découlèrent d'un plan bien orchestré."

 

Le Premier ministre britannique William Pitt décida d'encourager le terrorisme.

 

Tandis que "pour mettre la vie du roi en danger", "Pitt et le roi de Prusse publièrent le 'manifeste de Brunswick', véritable provocation dans laquelle les puissances de la coalition menaçaient Paris d'extermination en cas d''atteinte à la souveraineté royale, les Tuileries furent attaquées le 10 août 1792 et les Gardes suisses massacrés (dans une insurrection bien orchestrée elle aussi. Ndlr.), ses affidés organisèrent les massacres de septembre.

 

"Gorsas, complice de Clavière, se chargea d'échauffer les esprits, annonçant dans son journal que Brunswick allait piller Paris et supplicier ses habitants, hommes, femmes et enfants. ... L'après-midi du 2 septembre, le canon tonna pour donner le signal. Stanislas Maillard alias 'Tape dur', homme de main de Clavière, accompagné de ses 68 comparses, entraîna vers les prisons les éléments les plus violents des faubourgs en leur promettant de l'argent [BOUCHARY 98; MORTIMER, vol. 3 p. 484, 490, 525-530; TWETEY T 5 p. 39; HUE 123.]

[Pierre DOUAT, Tout ce que vous auriez voulu savoir sur la France et qu'on vous a caché toujours caché, éd. Marsan, 2015, p. 16-17, et note 30 p. 279]

 

‘’Une proposition écrite fut envoyée au duc d'Orléans pour lui offrir la couronne qui la refusa.

 

‘’Et le 22 septembre, la république fut proclamée. 

Clavière avait réussi à s'installer au pouvoir avec les Girondins, et occupait le poste de ministre des finances... Il payait Reibaz qui transmettait à Pitt tous les secrets du cabinet, pendant que Du Roveray, en poste à l'ambassade de Londres, trahissait la France en envoyant de faux rapports à son ministre.

 

Pitt cherchait à ruiner notre économie en l'inondant de faux assignats, Clavière ruina leur crédibilité en en émettant pour plus de 7 milliards (au lieu de 2 prévus).

‘’L'assignat perdit 65% de sa valeur sous son ministère. Sous couvert de lutte contre leur contrefaçon, il fit au contraire tout pour la favoriser. Une fabrique de faux assignats fut établie juste à côté de chez lui à Suresnes. Puis Clavière fit fondre toute l'argenterie des hôtels des monnaies qui provenait du pillage des églises, et qui finira déporter à l'étranger. Il organisa de gigantesques détournements de fonds publics qu'il fit passer ... en Angleterre, grâce à deux de ses complices, Claude Baroud, et le baron de Batz.

‘’L'Angleterre convoitait nos colonies sucrières, l'action militante de Clavière et de Brissot incitera nos planteurs à y accueillir les Anglais !

‘’Puis Clavière rétablira la prime d'encouragement au commerce des Noirs, qui fut en grande partie reversée aux Anglais. Il facilitera la prise de nos vaisseaux par les Anglais en envoyant des royalistes assurer la sécurité de nos ports.

 

La trahison de nos généraux fut achetée par l'Angleterre, et notre armée fut vaincue. Robespierre n'eut alors aucun mal à renverser ces Girondins fauteurs de guerre mais incapables d'arrêter l'envahisseur. Il remplaça les transfuges qui dirigeaient notre armée par des ''patriotes'' : à la surprise générale, les troupes anglo-autrichiennes furent à leur tour vaincues...

‘’Pitt finançait les insurrections royalistes de la Vendée, mais il fit toujours en sorte que celles-ci échouent... Son objectif n'était pas de restaurer la monarchie, mais d'aggraver nos troubles intérieurs. Il infiltra nos factions les plus extrêmes pour créer l'anarchie dans le pays.‘’

 

À la chute des Girondins, Clavière fut arrêté parce que soupçonné d'être un agent de l'étranger. Néanmoins, il continue de bénéficier d'une mystérieuse protection et ne figure pas au procès pour trahison intenté contre Brissot et ses complices. Il reste en liberté surveillée, et continue d'assurer ses fonctions. Clavière ne parla jamais et fut retrouvé 'suicidé' à la veillé de son procès. Son épouse subit le même sort. Tous ses documents financiers postérieurs à 1788 disparurent opportunément. Du Roveray lui aussi fut dénoncé comme agent de l'Angleterre, et dut s'enfuir à Londres. Puis, il repartir en Suisse pour reprendre ses activités d'espionnage au service de William Pitt. Ses papiers furent saisis mais disparurent opportunément, ainsi que ceux d'Ivernois. [Olivier BLANC, Les Espions de la Révolution et de l’Empire, Éditions Perrin, Paris, 1995p. 35; KARMIN p. 252, 360.]

Le complot anglais démasqué

 

En juin 1793 (six mois après l'exécution de Louis XVI), le complot anglais fut publiquement découvert : la correspondance d'un espion britannique avait été interceptée prouvant que William Pitt payait des espions pour organiser des violences sur notre territoire.

 

‘’La fameuse Lettre anglaise fut traduite en français et affichée à l'assemblée nationale : de nombreux noms y étaient cités, et chacun put se convaincre de la réalité du complot.

 

‘’Dès lors, une véritable paranoïa s'empara de nos élites, et chacun vit en son adversaire politique un espion de Pitt et de Cobourg.[Lettre anglaise, texte et nouvelle traduction, 4 août 1793, Paris, Boston public library]

 

‘’Une autre lettre saisie dans les papiers de Danton montra que le Foreign Office avait payé des espions pour inciter notre gouvernement à proclamer le régime de la 'Terreur'. La lettre écrite 8 jours après la proclamation de la Terreur demandait au banquier Perrégaux de récompenser trois agents secrets pour les 'services essentiels qu'ils avaient rendu, en soufflant le feu et en portant les jacobins au paroxysme de la fureur.' [Les trois agents étaient désignés par leurs initiales, qui étaient les mêmes que celles de de Merville (de M), Michel Chemin Deforgue (M. C. D.), deux agents de Pitt proches de Barère et de Danton. Le troisième, désigné par (WT) pouvait être l'espion anglais Wentworth, amant de Sophie Demailly, elle-même espionne anglaise et maîtresse de Barère (Olivier BLANC, Les Hommes de Londres, histoire secrète de la Terreur, Éditions Albin Michel, Paris 1989, p. 38, 42, 61, 63, 71-73; Les Espions de la Révolution et de l’Empire, Éditions Perrin, Paris, 1995, p. 50,51; Henri POUGET DE SAINT-ANDRÉ, Les Auteurs cachés de la Révolution française, éd. Perrin, Paris 1923, p. 231-232; Jean BOUCHARY, Les manieurs d'argent à Paris à la fin du XVIIIe siècle, Rivière, Paris 1939, vol. 3 p. 38; Louis-Gabriel MICHAUD, Biographie Universelle Ancienne et Moderne, Paris, 1837 V. 62 p. 313; Elizabeth SPARROW, Secret Service, The Boydell Press, Woodbridge, 1999, p. 92, 219).

"Francis Drake, ambassadeur d'Angleterre, écrira plus tard à son ministère "Quand Deforgue était ministre (des affaires étrangères), nous avions un moyen sûr de rectifier ses rapports par nos intelligences dans son bureau intime; nous n'avons pas encore le même avantage avec son successeur''.

"Dans une autre lettre datée du 2 septembre, Drake décrit Deforgue comme 'cachant ses véritables intentions sous l'aspect d'un jacobinisme des plus exagérés'.

"Deforgue comptait parmi les signataires de la circulaire des massacres de Septembre, et on imagine l'influence néfaste qu'il a pu avoir sur Barère, sur Danton, et peut-être même sur Robespierre (CLAPHAM 67)]

"Cette lettre ne sera découverte que plus tard, lors de l'arrestation de Danton. [Elle sera confirmée le 27 janvier 1795 à la Chambre des Lords, lorsque le duc de Bedford déclarera 'Nos efforts ont assurément beaucoup contribué à établir le régime de la Terreur dans ce pays.' Bedford ne sera pas contredit par ses interlocuteurs (Louis PORTIEZ, Influence du Gouvernement anglais sur la Révolution française, p. IV, p. 167; POUGET DE SAINT-ANDRÉ, Les Auteurs cachés de la Révolution française, éd. Perrin, Paris 1923, p. 247.)]

 

''Ignorant tout cela Robespierre en sera la première victime, et adhèrera au régime de la Terreur, parce qu'il avait réservé aux traîtres et ennemis de la Nation. La vérité lui apparut plus tard, en lisant un manifeste de la coalition qui décrivait nos révolutionnaires tels 'un ramassis de brigands en révolte contre Dieu'.

 

''Voulant réhabiliter la Révolution, Robespierre élimina les 'exagérés', mit fin à la déchristianisation, et appela à un retour à la modération. [Las Cases dit qu'à Sainte Hélène, Napoléon affirma avoir lu des lettres de Robespierre dans lesquelles il blâmait les atrocités et les horreurs de la Convention. Cambacérès lui avait affirmé que peu avant sa chute, Robespierre avait prononcé un discours magnifique dans lequel il prônait un retour à la modération, mais le discours ne fut pas inséré dans le Moniteur, et toute trace écrite en fut supprimée par ses adversaires (LAS CASES p. 424-425.)]

 

La situation devenait périlleuse pour l'Angleterre, et Pitt n'eut d'autre choix que de renverser ce nouveau gouvernement qui le menaçait. Ses agents entraineront les ennemis de Robespierre dans une politique d'extermination aveugle, qu'ils attribueront à tort à ce dernier : l'agent anglais Dossonville (1753-1832), nommé par Clavière, organisera des faux complots et fera exécuter des centaines d'innocents : 1285 têtes tomberont en deux mois. Cette période sera appelée Grande Terreur.

 

"Pour brouiller Robespierre avec l'assemblée, une fausse liste de proscription de 30 députés fut publiée qui lui fut attribuée. [Recruté par Clavière, l'espion anglais Dossonville était commissaire de police au comité de Sûreté générale (SPARROW, Secret p. 63, 132, 134; Olivier BLANC, La Corruption p. 13; DE JOUVENEL p. 58). Il profita de l'absence de Robespierre pour organiser des exécutions de masse afin de les lui attribuer : Dossonville créait des complots imaginaires, de concert avec Barère et les autres membres du Comité, tous ennemis de Robespierre. Des listes de noms étaient préparées à l'avance et certains prisonniers surnommés 'moutons' étaient sommés de témoigner contre eux sous peine d'être eux-mêmes exécutés : un prisonnier nommé Foignet témoigna de ce qu'il entendit d'un certain Armand, homme de main de Dossonville : 'Tu n'as pas d'autre moyen de te sauver que d'en faire guillotiner un grand nombre; invente une conspiration". 'Dossonville et Dulac venaient tous les 2 ou 3 jours rendre visite à Armand... Ils méditaient de nouvelles conspirations'. Tout ceci fut confirmé par Ferrière-Sauvebeuf, lui-même victime de ce chantage (E. J. J. FOIGNET, Mémoires d'un prisonnier de la Maison d'arrêt des Anglaises, Maret, 1795, p. 19, 20; Olivier BLANC, Les Hommes de Londres, histoire secrète de la Terreur, Éditions Albin Michel, Paris 1989, p. 152-153) Lenôtre confirme qu'Armand, ancien faussaire, était l'agent de Dossonville. Joachim Vilate, ancien juré du tribunal révolutionnaire et témoin visuel, confirme lui aussi les accusations : 'Barère avait à Clichy, une maison de plaisance ... où les Vadier, les Vouland (membres du Comité de Surêté générale) inventaient avec lui des conspirations que la guillotine devait anéantir.' ... Le 29 août 1794, Lecointre porta publiquement les mêmes accusations contre Barère, Vadier et Vouland. D'après lui, ces derniers profitèrent de l'éloignement de Robespierre pour faire exécuter 1285 personnes pendant les 45 jours que dura son absence. Durant cette période, Robespierre ne signa que douze arrêtés, dont un sel était en rapport avec le régime de la Terreur. (Laurent LECOINTRE, Les Crimes de sept membres des anciens comités de salut public et de sûreté générale ou Dénonciation formelle à la Convention nationale, contre Billaud-Varennes, Barère, Collot-d'Herbois, Vadier, Vouland, Amar et David, suivie de pièces justificatives, indication d'autres pièces originales existantes dans les comités, preuves et témoins indiqués à l'appui des faits, Maret, 1795, p. 245.) Dossonville qui agissait dans l'ombre avait accumulé une telle somme de documents compromettants, qu'il en avait pris l'ascendant sur tous ses supérieurs : d'après le comte Dufort, 'jamais député, satrape, vice-roi n'avait eu de plus amples pouvoirs.' Ceux de Robespierre, eux, étaient limités : il était membre du Comité de salut public qui était en rivalité constante avec le Comité de sûreté générale et n'avait aucune autorité sur lui. Même au sein du Comité de salut public, Robespierre était minoritaire (J.N. DUFORT DE CHEVERNY, Mémoires sur les règnes de Louis XV, Louis XVI et sur la Révolution, t. 2 p. 308). Une fausse liste de proscription contenant 30 députés fut diffusée et attribuée à tort à Robespierre. Dans son dernier discours, ce dernier voulut dénoncer le complot anglais : 'Est-il vrai qu'on ait colporté des listes odieuses où l'on désignait comme victimes certains membres de la Convention et qu'on prétendait être l'ouvrage du Comité de salut public et le mien ? ... Oui les faits sont constants ... Pourtant des actes d'oppression avaient été multipliés pour étendre le système de terreur et de calomnie. Des agents impurs prodiguaient les arrestations injustes. Pour moi je frémis quand je songe que des ennemis de la révolution, que d'anciens professeurs de royalisme, que des ex-nobles, des émigrés peut-être se sont tout à coup faits révolutionnaires et transformés en commis du Comité de sûreté générale... Il serait assez étrange que nous eussions la bonté de payer des espions de Londres ou de Vienne pour faire la police.' L'allusion à Dossonville, ancien royaliste devenu agent anglais est manifeste. Plus loin, il dit : 'Nous sommes instruits qu'ils sont payés par les ennemis de la Révolution pour déshonorer le gouvernement révolutionnaire... Quand les victimes se plaignent, ils s'excusent en leur disant : c'est Robespierre qui le veut'. À la fin du discours, Robespierre expliquera toute l'architecture du complot : 'Il existe une conspiration contre la liberté publique; elle doit sa force à une coalition criminelle qui intrigue au sein même de la Convention. Cette coalition a des complices dans le Comité de sûreté générale et dans les bureaux de ce comité qu'ils dominent. Les ennemis de la République ont opposé ce comité au Comité de salut public, et ont constitué ainsi deux gouvernements, et des membres du Comité de salut public entrent dans ce complot.'

''Après avoir proféré ces terribles accusations, Robespierre fut incapable de donner des noms et c'est ce qui le perdit. Fouché, l'agent double, passa sa journée et sa nuit à visiter tous les députés en disant à chacun 'c'est demain que vous périrez s'il ne périt.' [Elizabeth SPARROW 1926-2016, Secret service under Pitt's Administrations 1792-1806, The Historical Association, 1998, p. 291; Olivier BLANC, Les Espions de la Révolution et de l'Empire, Perrin, Paris 1995, p. 27; Marcel POLLITZER, Le Règne des Financiers : Samuel Bernard, J. Law, G.J. Ouvrard, Nouvelles éditions latines, Paris 1978, p. 207).]

 

‘’Robespierre dénonça le complot anglais dans son dernier discours, mais il commit l'erreur de ne pas citer de noms. Du coup, tous ceux qui avaient quelque chose à se reprocher se crurent menacés, et par instinct de survie, décidèrent de sa chute. Il sera exécuté sans procès, avec 100 de ses partisans, et deviendra pour la postérité le bouc émissaire de la Révolution.

 

‘’On voit donc que la thèse du complot anglo-genevois est parfaitement étayée.

 

"[...] William Pitt aura ainsi atteint le double but de ruiner notre commerce colonial et d'aliéner certaines de nos élites au parti de l'étranger.

"Cette rupture dans notre société perdure hélas encore aujourd'hui.

 

Pierre DOUAT conclut : 

"Il est pour le moins étrange qu'en 200 ans d'historiographie, presqu'aucun historien n'évoque le complot anglais, alors que de nombreux mémorialistes en ont parlé, que Robespierre lui-même l'évoquait dans ses discours, et que les preuves écrites du complot furent publiquement exposées au sein même de l'assemblée nationale....'' (Histoire secrète de la Révolution française, p. 54)

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29 avril 2023 6 29 /04 /avril /2023 12:49

Après avoir voulu chasser le sacré religieux de nos vies, celui-ci revient sous la forme d'un sacré moderne irrationnel, déconnecté du réel et de la constatation scientifique, le "temps des peurs" irrationnelles. 

 

Dans son dernier livre, Michel Maffesoli perçoit dans ce "temps des peurs" "les clefs la Renaissance post-moderne" :

Michel Maffesoli, Le temps des peurs

Pandémie, crise climatique, inflation… Les élites au pouvoir, arc-boutées sur les anciennes valeurs, ne cessent d’instrumentaliser les dangers et les menaces afin de contraindre les comportements individuels et de restreindre les relations sociales.

 

Jouant sur la peur archétypale, la caste dominante multiplie les procédés de contrôle et d’asservissement : injonctions autoritaristes, surveillances croissantes, théâtralisations caricaturales… Tous les moyens sont bons pour aboutir à la soumission généralisée et à l’anéantissement de la pensée.

 

Mais les divers mouvements de rébellion du peuple, qui refuse cette idéologie mortifère, viennent mettre à mal la logique de domination et conduisent à un retour de la Tradition.

 

Un essai capital pour comprendre les clefs de la renaissance postmoderne en cours.

 

Professeur émérite à la Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France, Michel Maffesoli est l’auteur d’une oeuvre fondamentale. Il a récemment publié, aux Éditions du Cerf, L’Ère des soulèvements et Logique de l’assentiment.

 

Source: https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/19961/Le-temps-des-peurs

Il y a un potentiel de tyrannie probablement plus grand dans la république et dans les dérives comme l'empire que dans la monarchie originelle. Et nous sommes aujourd'hui quelque part dans le même cas de figure [que sous Robespierre], dans une forme de nouvelle terreur. Il y a des stratégies de terrorisation de la population qui sont mises en œuvre, et en particulier de persécution de ceux qui s'opposeraient à cette idéologie délirante.

Et le pouvoir, aujourd'hui en place, pour faire oublier la logique de domination dans laquelle il est caractéristique des totalitarismes, veut voir du complotisme partout. [C'est-à-dire que] Tous ceux qui n'adhèrent pas à cette narration délirante et paranoïaque sont eux-mêmes immédiatement étiquetés comme 'paranoïaques'.

Jean-Dominique Michel

Dans une video YouTube Jean-Dominique Michel présente le livre de Michel Maffesoli :

Note du Blog Christ Roi. La dérive actuelle inquisitoriale complosophiste consistant à disqualifier les discours contredisant les narratifs gouvernementaux confine au manichéisme des loges maçonniques, décrit dans l'ouvrage de Alain PASCAL, La Guerre des Gnoses, Les ésotérismes contre la tradition chrétienne, La Pré-kabbale, Éd. de l'Æncre, Paris 1999 (p. 174), ouvrage que tout résistant doit impérativement posséder en bonne place dans sa bibliothèque de combat :

 

"Comme les manichéens, les loges combattent ceux qu'elles accusent d'appartenir aux 'ténèbres', les 'obscurantistes'. Exploitant sans vergogne le dualisme du bien et du mal, les francs-maçons excluent de la pseudo-démocratie leurs adversaires, couverts de l'opprobre maléfique d'expressions telles 'ennemis de la liberté', 'contre-révolutionnaires', désormais 'fascistes', etc."

 

"Mafessoli souligne que la sagesse populaire, elle, n'est pas dupe, parce qu'elle sait de longue tradition que seul le dogme est irréfutable...

 

"[...] Tout notre travail est de transformer ces "peurs" créées par les élites en agir pour être assuré de les mettre en échec. Quoi qu'il en coûte car il en va de notre humanité." (Jean-Dominique Michel)

 

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19 mars 2023 7 19 /03 /mars /2023 09:53

Le statisticien Pierre Chaillot, dans son livre sorti le mois dernier, met en lumière de manière systématique et irréfutable l’imposture covid, la fausse hécatombe, la fausse saturation des services hospitaliers, le renouvellement de l'"arnaque" de la grippe H1N1 (2009) et de sa "vaccination".

 

‘’En 2009 a eu lieu la 'première pandémie' du XXIe siècle. ... Tous les ingrédients de ce qui s'est révélé être une ARNAQUE monumentale devraient réapparaître aujourd'hui dans nos mémoires pour mieux nous faire comprendre ce que nous vivons. Après cet épisode, en 2010, le Sénat a publié un rapport d'enquête parlementaire [ https://www.senat.fr/rap/r09-685-1/r09-685-1.html ] permettant d'expliquer les mauvaises décisions qui avaient été prises. Nous y retrouvons la critique des modèles mathématiques utilisés, farfelus et alarmistes, les conflits d'intérêts entre les scientifiques des plateaux de télévision, l'OMS et les laboratoires pharmaceutiques, le tout ayant abouti à une campagne vaccinale aussi chère qu'inefficace.

 

"... La pandémie H1N1 (en 2009. Ndlr) est née d'un désir catastrophiste qui aurait pu accoucher de nombreux morts statistiques et d'une vaccination massive sans l'intervention (innocente) des professionnels de santé : on leur a dit que c'était un virus de grippe, ils l'ont soigné ! Tss... Personne ne leur avait dit qu'il fallait laisser leurs patients à risque aggraver leur état à domicile (comme avec le covid en 2020. Ndlr.)

 

"Le désir de pandémie a été nourri par des politiques assujettis à leurs cabinets de conseil, par des laboratoires pharmaceutiques voulant rentabiliser leurs investissements, par des scientifiques désirant voir leurs compétences promues, par des médias arrimés aux agences de presse et aux communiqués de presse des personnes influentes. 

 

"Tout ce petit monde fonctionnait déjà en 2009... Il carbure plein pot depuis 2020.

 

"Écrire un nouveau rapport parlementaire ? Le plus simple serait de reprendre celui concernant le H1N1, en changeant le nom de la maladie !

 

"L’arnaque totale de la grippe H1N1 de 2009 a été la première tentative du XXIe siècle de création d’une panique générale pour rafler la mise. … Cette arnaque a … eu lieu sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Roselyne Bachelot, ancienne déléguée médicale au sein du laboratoire ICI Pharma (aujourd’hui AstraZeneca) de 1969 à 1976 … a lancé les achats massifs de vaccins (94 millions de doses commandées) qui ont en écrasante majorité fini à la poubelle (6 millions de doses réellement utilisées). Le coût estimé de cette gabegie est de 660 millions d’euros.

 

‘’… À l’époque de la grippe H1N1, la vaccination de masse avait été elle aussi présentée comme l’unique outil à disposition mais la campagne s’était soldée par un démenti magistral : seulement 5 % de la population s’était fait vacciner. Dix ans plus tard, nous avons les mêmes ingrédients, les mêmes protagonistes qui reproduisent le même schéma mais ont visiblement tiré les leçons de 2009 : ils ont été plus violents, ils ont joué sur les peurs et la sidération en imposant le confinement strict de mars-avril, ils ont bénéficié de la désorganisation en cours du système de soins et l’ont considérablement aggravée, ils ont interdit (une première!) la prescription de médicaments qui semblaient efficaces, interdit le recours aux médecins généralistes, ils ont terrorisé les gens avec l’obligation du port du masque – qui fait croire que l’autre est dangereux et risque de nous tuer en respirant… Ils ont enfin organisé un contrôle permanent des individus sous le prétexte de les protéger.’’ (Pierre CHAILLOT, Covid-19 Ce que révèlent les chiffres officiels, Mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, L’Artilleur, 2023, p. 409, 424-425, 455.)

 

Lire : Pierre Chaillot (Covid-19, ce que révèlent les chiffres officiels) « Pas la première fois que l’OMS est responsable d’une panique mondiale ayant permis un enrichissement démesuré de ses financeurs » [Interview]

 

https://www.breizh-info.com/2023/03/09/216513/pierre-chaillot-covid-19-ce-que-revelent-les-chiffres-officiels-pas-la-premiere-fois-que-loms-est-responsable-dune-panique-mondiale-ayant-permis-un-enrichissement-demesure/

"Covid 19 : ce que révèlent les chiffres officiels", sur Cnews la vérité émerge 

Lire aussi : https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/covid-19-ce-que-revelent-les-chiffres-officiels-pierre-chaillot

"Ces rapports (ATIH) ... indiquent que l'épidémie de Covid n'a en réalité mobilisé que 2% des lits d'hôpitaux et 5% des lits dans les services de réanimation pendant l'année 2020.

 

Lire : "En 2020 seulement 2% des hospitalisations étaient liées au Covid, 5% en Réa" (Rapport ATIH - C-News - LCP) - "La peur a été instrumentalisée"

 

... Ces rapports montrent ... que, toujours en 2020, l'hôpital public a accueilli au final moins de patients qu'en 2019...

 

La panique générale a surtout abouti à un renoncement aux soins et à des déprogrammations de soins qui ont eu des conséquences dramatiques sur la santé de nos concitoyens. ... les hôpitaux n'auraient jamais été saturés si le gouvernement n'avait pas empêché les quelque 100 000 mécecins généralustes (et certains spécialistes) de soigner les malades en amont. [Pour plus de détails, v. L. MUCHIELLI, La Doxa du Covid, tome 1 : Peur, santé, corruption et démocratie, Bastia, éd. Éoliennes, 2022, ainsi que L. MUCHIELLI, La Doxa du Covid, tome 2 : Enquête sur la gestion politico-sanitaire de la crise, Bastia, éd. Éoliennes, 2022 (troisième partie)] 

 

... Ce diktat (le refus de soin) est probablement la faute la plus grave de toutes... Concrètement, il s'est traduit dans la volonté de décrédibiliser toutes les propositions thérapeutiques ayant émergé - et il n'y a pas eu que celles de l'IHU de Marseille - pour faire croire que 'rien ne marche contre le SARS-COV-2. Et par la suite de charger le Conseil de l'Ordre des médecins (plutôt un conseil des médecins aux ordres) de pourchasser celles et ceux qui ont dérogé à cette consigne en s'efforçant au contraire de soigner les malades [L. MUCCHIELLI, "Il n'y a pas de démocratie sanitaire quand les professionnels de de terrain sont à ce point méprisés", Alternative santé, 22 décembre 2020]. En retour, la consigne officielle était de rester chez soi, de prendre du paracétamol... et d'attendre que ça passe.'' (Pierre CHAILLOT, Covid-19 Ce que révèlent les chiffres officiels, ibid., p. 16-18.)

 

"Ce rapport de l'ATIH a été vite enterré et, surtout, un second rapport de la même agence, concernant l'activité totale des hospitalisations en 2020, a été passé sous silence [ https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/4144/aah_2020_analyse_mco.pdf ] Celui-ci montre que, non seulement l'activité Covid-19 à l'hôpital a été très éloignée de l'image véhiculée par les médias, mais qu'en outre, l'hôpital français n'a jamais été autant sous-estimé qu'en 2020.

 

"... En 2020, le nombre de séjours avec passage en soins critiques, a diminué de 5,9% par rapport à 2019 (Figure 33.) Du fait des déprogrammation et de la non-prise en charge de patients, les soins critiques ont également été sous-utilisés. ... La désorganisation du soin a pénalisé les Français qui ont été moins soignés que les autres années." (Pierre CHAILLOT, Covid-19 Ce que révèlent les chiffres officiels, ibid., p. 92; 103)

 

"Le fait que 2020 ait finalement été une année de faible mortalité au regard des dix dernières années devrait alors mettre un terme à toute panique entourant la Covid-19.

 

"... La mortalité de l'année 2020 est au niveau de l'année 2015. 2020 est la septième année la moins mortelle de toute l'histoire de la France. La mortalité de 2021 est au niveau de celle de 2018, soit la troisième année la moins mortelle de toute l'histoire de France.

 

"... 2020 n'a donc pas été une année où l'on est mort jeune, ni une année où il y a eu beaucoup de décès au regard des autres années. C'est l'une des années de plus faible mortalité dans toute l'histoire de notre pays...

 

"... Les années 2019 à 2021 forment la période triennale la moins mortelle de toute l'histoire de France. 

 

"... Le nombre de malades diagnostiqués Covid-19- par le Réseau Sentinelles (Figure 36) en France métropolitaine en une semaine n'a jamais atteint 150 pour 100 000 habitants. Par comparaison, pendant l'hiver 2014-2015, le nombre de malades de la grippe a atteint plus de 830 pour 100 000 habitants, près de six fois plus."

 

"De nombreux patients sont probablement décédés non pas à cause du caractère exceptionnel de la maladie, mais à cause du caractère exceptionnel de la situation : pas de prise en charge précoce et pas de traitement, par exemple antibiotique."

 

(Fin de citation)

 

(Pierre CHAILLOT, Covid-19 Ce que révèlent les chiffres officiels, ibid., p. 40; 59;65; 70; 110; 233.)

SOURCE

 

Pierre CHAILLOT, Covid-19 Ce que révèlent les chiffres officiels, Mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, L’Artilleur, 2023, Préface de Laurent MUCCHIELLI, Directeur de recherche au CNRS, Postface de Laurent TOUBIANA, épidémiologiste et chercheur à l'INSERM.

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26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 15:47

La France pittoresque présente "Révolution française. Histoire d'une conspiration contre le peuple" (Fénelon Gibon) :

[Entre crochets et en orange nos observations. NdCr.]

 

"Rien n'est aussi triste pour de bons Français que l'histoire de la Révolution, car elle est celle du suicide de la Patrie. Mais rien n'est aussi salutaire, car il faut connaître le mal pour le guérir", assure l'historien Gustave Gautherot.

 

Aux yeux des Français d'aujourd'hui, observe Fénelon Gibon (1850-1926), Secrétaire de la Société générale d'éducation et d'enseignement. notre pays avant 1789, "n'était qu'un sombre cloaque où de nombreuses larves, nos ancêtres, se débattaient dans l'abrutissement et la misère. Pour eux, l'histoire de France n'est que l'histoire des événements qui ont, leur semble-t-il, préparé ou annoncé la Révolution. [Dans l'idéologie progressiste des Lumières, le passé, en plus d'être falsifié, est systématiquement noirci.] La Révolution constitue elle-même l'événement unique, attendu depuis des siècles, le centre de l'histoire de la France et du monde. Tout ce qui l'a précédé, institutions politiques, sociales, militaires, religieuses, victoires, fondations, conquêtes est condamnable ou méprisable."

 

Or, pour répandue qu'elle soit, cette mentalité est pourtant diamétralement contraire à la vérité historique. En des siècles de progrès continue, la France de Hugues Capet était incontestablement devenue la première nation du monde. Comment dès lors, expliquer qu'aux réformes certes nécessaires et par ailleurs déjà entamées à la fin du XVIIIe siècle, on ait préféré substituer une Révolution faisant "table rase" du passé?

 

En quoi la Révolution "par le peuple et pour le peuple" est une imposture

 

Brossant dans son ouvrage paru originellement en 1929 sous le titre 'Petite Histoire de la Révolution française', un portrait sans phare de la période révolutionnaire proprement dite (1789-1799), Fénelon Gibon consacre également plusieurs chapitres aux racines anciennes et profondes d'un bouleversement que l'histoire officielle présente comme spontané, populaire et ne débutant qu'en 1789...

 

"Il souligne ainsi que la France d'Ancien Régime fut, contrairement à une idée reçue un gouvernement d'opinion publique, que la famille opposait alors un rempart infranchissable au despotisme de l'État. Il nous révèle quels furent les creusets les plus actifs de l'esprit révolutionnaire tout au long du XVIIIe siècle, recense les principes affichés de 1789 et nous explique comment, sous couvert de 'libéralisme' et sous le prétexte qu'il fallait suivre son siècle, on assimila ces principes à des conquêtes, lesquelles justifièrent de passer l'éponge sur le sang répandu. Il dénonce l'imposture des 'cahiers de doléance' qui loin de refléter l'opinion réelle du peuple français de l'époque ne sont que le produit artificiel des menées des philosophes des Lumières. Il effectue le décompte macabre des victimes de la Révolution en majorité issues du peuple, périssant sous la guillotine ou dans la 'Baignoire nationale'. [Les "décapitations [...] concernent pour 28% des paysans, pour 31% des artisans et des ouvriers, sans doute pour plus de 20% des marchands ... 8 à 9% des nobles, pour 6 à 7% des membres du clergé..." Près de 80% des victimes de la Révolution étaient des petites gens. (René Sédillot, Le Coût de la Révolution française, Vérités et Légendes, Perrin, Mesnil-sur-l'Estrée 1984, p. 24.)]

 

Il montre que la Terreur ne fut pas seulement le règne de la cruauté mais aussi celui de la lâcheté et explique comment le Directoire, époque de conspiration et de scandale, parvint à se maintenir par les plus odieux attentats, cassant notamment toutes les 'élections' ne lui étant pas favorables.

 

"Il est de mode, écrit Fénelon Gibon de se réclamer des grands mots de 'souveraineté nationale', de 'démocratie' qui étymologiquement est le règne du peuple. Or, ce gouvernement direct qu'instituèrent les Pères de la Révolution s'inspira d'une toute autre volonté que celle de la majorité des Français égarés par la piperie du mot." [En 1792, la 'Convention' est 'élue' avec 15% de participation, 85% d'abstention, ce qui n'a pas empêché les Révolutionnaires d'abolir illégalement la royauté bi-millénaire et de proclamer la 'république' au nom du 'peuple'... Source : François FURET, préface in Patrice GUENIFFEY, Le Nombre et la Raison, La Révolution française et les élections, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, Paris 1993.] C'est cette volonté et la brutalité perverse avec laquelle elle fut imposée, pour ne pas dire infligée au peuple, que cet ouvrage vous invite à sonder en suivant pas à pas le fil chronologique de l'intrigue révolutionnaire. S'abreuvant aux sources historiques les plus rigoureuses et notamment les travaux d'exhumations d'archives menés par Émile Keller, Gustave Gautherot, Louis Madelin, Hippolyte Taine, Frantz Funck-Brentano, Fénelon Gibon le déroule avec succès et montre que la Révolution, fruit d'une poignée de conspirateurs admirablement organisés, agissant tant avant qu'après la "prise" de la Bastille, au détriment de l'intérêt général, ne s'est pas seulement faite sans le peuple mais contre lui."

Fénelon Gibon : Révolution française. Histoire d'une conspiration contre le peuple
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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 11:51

Quelle grande chose que de posséder la Croix ! Celui qui la possède, possède un trésor.

Saint André de Crète, Homélie X pour l'Exaltation de la Croix, PG 97, 1020 in Pascal-Raphaël Ambrogi, Dictionnaire culturel du christianisme, Le sens chrétien des mots, Honoré Champion Editeur 2021, p. 267.

Source : https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/souffrir-pour-etre-heureux-la-theorie-sensee-dun-professeur-de-yale-260122-210511

Source : https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/souffrir-pour-etre-heureux-la-theorie-sensee-dun-professeur-de-yale-260122-210511

Si on ne sait pas exactement ce qu'est le bonheur, on croit savoir ce qu'il n'est pas : du stress, de la souffrance ou encore de la peur. Un professeur de l'université de Yale souligne pourtant que ces douleurs intimes sont indispensables pour se sentir heureux.

 

Qu'est-ce que le bonheur ? Comment faire pour être heureux ? La question vous revient parfois depuis vos derniers cours de philosophie au lycée, sans jamais que ne se dessine un mode d’emploi officiel. On a cependant tous une petite idée de ce qu'il faudrait pour atteindre la plénitude absolue. Moins de contrainte, de souffrance, de stress, plus de joie et de plaisirs en tout genre. Et c'est peut-être ici que l'on fait fausse route. Dans un article publié le 23 janvier sur le site du quotidien britannique The Guardian, Paul Bloom, professeur de psychologie et de sciences cognitives à l’université de Yale aux États-Unis, démantèle l’héritage hédoniste selon lequel pour être heureux, l’être humain se doit de rechercher les plaisirs à tout prix en esquivant les souffrances.

 

Une vie qui a du sens

Selon le professeur, ce sont pourtant bien les souffrances qui participent à notre bonheur. Pour appuyer ses propos, Paul Bloom pointe du doigt notre représentation utopique et béate de l'existence heureuse. En réalité, constate-t-il, «nous ne recherchons pas seulement du plaisir, mais nous voulons surtout vivre une vie qui a un sens».

 

Pour ce faire, on se fixe des objectifs, on s'aventure hors de sa zone de confort, on mène à bien des projets. Et tout ceci a un coût, nécessite des efforts, implique parfois de se battre contre les difficultés du quotidien. «Se construire une vie significative implique d'expérimenter la souffrance, l’anxiété et la lutte», précise le professeur.

 

Si nous subissons certaines souffrances, comme celles liées au deuil par exemple, nous choisissons d'en vivre d'autres, sciemment, convaincus qu'elles ajouteront de la valeur à notre vie. Paul Bloom précise son propos en donnant l'exemple de la parentalité. «Si nous savons pertinemment de quoi il en retourne, à quel point cela va être difficile, nous choisissons malgré tout de concevoir. Et nous regrettons rarement nos choix», avance-t-il.

 

Ce lien étroit entre bonheur et souffrance a été étudié par le professeur dans son ouvrage The Sweet Spot (1). Il y cite plusieurs études scientifiques. «Généralement, les personnes affirmant avoir trouver un sens à leur vie témoignent également d’un niveau d’inquiétude plus élevé que les autres», résume Paul Bloom. Et de constater que «les professions les plus valorisantes sont celles qui nécessitent de s’exposer à la douleur d’autrui. Et lorsqu'on nous demande de décrire les expériences qui ont marqué nos vies, nous avons tendance à penser à celles qui ont été intenses, très agréables – mais aussi très douloureuses», illustre le professeur.

 

Le professeur cite également la théorie du philosophe britannique Alan Watts. Selon ce dernier, une vie où tout serait simple et facile, dans laquelle on aurait le pouvoir d’exaucer tous ses souhaits, de décider du déroulement de chaque événement, tournerait très vite à l'ennui. «Nous voudrions lui ajouter du risque, des incertitudes, du manque et quelques obstacles, parfois même insurmontables, si bien que nous finirions par rêver de vivre cette vie que nous avons aujourd’hui.»

 

(1) Paul Bloom est l'auteur de The Sweet Spot : Suffering, Pleasure, and the Key to a Good Life (Le Point sensible ; souffrance, plaisir et la clé d'une bonne vie, en français), Éd. Bodley Head, 304 pages.

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22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 16:58

Mener une guerre pour la vérité, une guerre spirituelle et informationnelle

 

Le système du mensonge généralisé touche à tous les pans de la société (politique, monétaire, juridique, économique).

Valérie Bugault, docteur en droit et analyste de géopolitique juridique, dénonce cette imposture et l'explique bien dans ses derniers ouvrages, tomes 1 et 2 : "Les Raisons cachées du désordre mondial, Analyses de géopolitique économique, juridique et monétaire". Elle l'explique aussi dans la video ci-dessous.

Le mensonge généralisé tient sur la base de trois grandes impostures : le parlementarisme dit "représentatif", la soit-disant "séparation des pouvoirs", et le pouvoir monétaire laissé aux mains des marchands (coup d'Etat bancaire de 1789), libres de mettre en esclavage toutes les populations du monde entier via le FMI et la Banque des recouvrements internationaux, la loi du plus fort sous les termes de "liberté" et de "démocratie", deux termes qui n'ont jamais été autant subvertis et piétinés.

Le dernier avatar en date de l'esclavage moderne est le Great reset, ou l'Etat de droit et nos libertés se voient anéantis, l'Etat libre et indépendant, volatilisé. 

À côté de la guerre informationnelle à mener, la lutte pour défendre la vérité, il ne faut pas oublier que les soubassements matérialistes de notre contrat social sont en train d'aboutir à leur dernières conséquences où la liberté de l'homme sans Dieu proclamée en 1789 se transforme en esclavage sanitaire (covidisme, passeports vaccinaux, crédit social à la chinoise).

 

Notre salut : restaurer la cité chrétienne. Restaurer la cité où l'esprit surplombe et domine la matière (et non l'inverse...)

 

"Le Concile de Trente définit la vie chrétienne une pénitence continuelle, perpetua pœnitentia ; et notre époque, une jouissance continuelle, la plus large possible et par tous les moyens possible. L'homme devient chair. Inutile d'insister sur ce caractère du règne satanique, dont le développement rapide alarme tous les esprits sérieux." (Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, 1864, Rééd. Éditions Saint-Rémi, 2019, p. 297.) 

Dans son Traité du Saint-Esprit, (ibid., p. 62), Mgr Jean-Joseph GAUME explique ce caractère du règne satanique qui est avant tout une recherche d'une déification de l'homme et du bonheur par des moyens illégitimes, des moyens matérialistes qui sont ceux du démon (envie, désobéissance, gourmandise, orgueil de se sauver par ses propres forces) : 

"L'autre est la Cité du mal. ... Son fondateur et son roi, c'est l'Esprit du mal : ses gouverneurs, les anges déchus; ses citoyens, tous les hommes qui travaillent à leur prétendu déification (par les moyens du diable. NDLR.), conformément aux règles données par Satan. ... Elle se concentre dans les limites du temps, dont les jouissances forment l'unique objet de ces aspirations et de ses travaux. Elle est le désordre universel, parce que rien n'y est à sa place : l'homme en haut, Dieu en bas. Cette cité est le satanisme. Immense et hideuse famille, née de la révolte angélique, composée des démons et des méchants de tous les pays et de tous les siècles, toujours en fièvre de liberté, et toujours esclave, toujours cherchant le bonheur et toujours malheureuse."

En  hébreu, le verbe "pécher" signifie manquer son but, se tromper de cible... Pécher, c'est se tromper de bonheur qui est Dieu.

Et Mgr Jean-Joseph Gaume ajoute :

"... L'homme vit nécessairement sous l'empire du Saint-Esprit, ou sous l'empire de Satan. Bon gré, mal gré, il est citoyen de la Cité du bien, ou citoyen de la Cité du mal." (Constit. apostol. lib IV, c. XXVI.) De là, le mot de saint Hilaire : "Où n'est pas le Saint-Esprit, là est le Diable."

"Quoi qu'il fasse, le monde inférieur (terrestre. NDLR.) ne peut se soustraire à l'influence du monde supérieur (spirituel. NDLR.). S'il rompt avec le Roi de la Cité du bien, il tombe forcément sous l'empire du Roi de la Cité du mal. Dieu ou le diable : pas de milieu." (Mgr Jean-Joseph GAUME, Traité du Saint-Esprit, ibid., p. 302).

"Jésus-Christ, roi; ou Satan, roi. ... Jésus-Christ, roi dans l'ordre temporel, aussi bien que dans l'ordre spirituel; ou Satan, roi dans l'ordre temporel, aussi bien que dans l'ordre spirituel..." (Ibid., p. 279.)

Même César appartient à Dieu. Le Christ doit être Roi

Là est notre salut si l'on veut sortir la France de l'ornière matérialiste, de l'imposture et du mensonge généralisé dans laquelle elle est plongée depuis 1789.

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 19:46

Dans le livre "Le Monde de la nuit", Grégory Lacroix explique comment il a échappé à la sorcellerie. 

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13 novembre 2021 6 13 /11 /novembre /2021 12:33

''A Plague Upon Our House: My Fight at the Trump White House to Stop COVID from Destroying America'' est le premier livre qui raconte l'histoire du Covid aux Etats-Unis. Il a été écrit par le docteur Scott W. Atlas qui avait a été choisi par Donald Trump pour faire partie de son groupe de travail sur le COVID. Celui-ci fut immédiatement plongé dans un maelström de disputes scientifiques, de débats politiques, d'egos déchaînés, de mensonges à motivation politique et de manipulation cynique des médias.

De nombreux mythes et distorsions entourent la gestion de la crise par l'administration Trump, et de nombreuses questions pressantes restent sans réponse. L'équipe Trump a-t-elle vraiment bâclé la réponse à la pandémie ? A-t-on pris les bonnes décisions concernant les restrictions de voyage, les fermetures et les masques obligatoires ? Les docteurs Anthony Fauci et Deborah Birx sont-ils des experts médicaux compétents ou des bureaucrates au service du temps ?

Un demi-million de personnes sont-elles vraiment mortes inutilement à cause de l'incompétence de Trump ? Jusqu'à présent, aucune personnalité de confiance n'a émergé pour raconter l'histoire sans détour - jusqu'à présent.

Le livre comprend des évaluations choquantes des connaissances limitées des membres du groupe de travail et de leur compréhension de la science du COVID et détaille les discussions passionnées avec les membres du groupe de travail, y compris tous les épisodes les plus controversés qui ont fait les gros titres pendant des semaines.

Le Dr Atlas dit la vérité sur la science et documente la campagne acharnée des médias pour l'étouffer, qui comprenait des interviews annulées, l'hostilité des journalistes hors caméra lors des briefings de la Maison Blanche, et la déformation intentionnelle des faits.

Il fournit également un compte rendu interne des retards et des échéances concernant les vaccins et d'autres traitements, évalue l'impact des blocages sur la santé publique américaine et dénonce la guerre implacable contre la vérité menée par les grandes entreprises et les grandes technologies.

Des millions de personnes qui font confiance au Dr Atlas voudront lire ce récit dramatique de ce qui s'est réellement passé dans les coulisses de la Maison Blanche pendant la plus grande crise de santé publique du XXIe siècle.

Un article du Dailymail évoque ce livre : 

https://www.dailymail.co.uk/news/article-10193133/People-died-COVID-19-Fauci-Birx-stuck-irrational-lockdown-policies-says-Atlas.html

https://www.dailymail.co.uk/news/article-10193133/People-died-COVID-19-Fauci-Birx-stuck-irrational-lockdown-policies-says-Atlas.html

Traduction Christroi.overblog

Scott Atlas déclare que les "verrouillages Birx-Fauci" ont échoué en Amérique

Dans un nouveau livre, il fustige les deux scientifiques pour des politiques "absurdes" et pense que le virus pourrait être éradiqué après que des millions de personnes aient déjà été infectées

 

Des confinements stricts poussés par les conseillers de la Maison Blanche, les Drs. Anthony Fauci et Deborah Birx n'ont pas réussi à empêcher les personnes vulnérables de mourir de COVID-19, tandis que les familles ont souffert et que les enfants ont perdu leur éducation, selon un livre à paraître du conseiller de Trump, le Dr Scott Atlas.

 

Il s'agit de la dernière contribution à la découverte de la manière dont l'administration Trump a réagi à la pandémie.

 

Et l'ancien radiologue de Stanford offre un compte rendu impitoyable du dysfonctionnement et de la paralysie politique qui a permis aux deux conseillers scientifiques les plus en vue de Trump de contredire publiquement le président et de détourner la réponse.

 

"A Plague Upon Our House : My Fight at Trump White House to Stop COVID from Destroying America", est publié le 23 novembre par Bombardier.

 

"Les gens mouraient du virus et les politiques de verrouillage n'empêchaient pas les décès", écrit-il dans une copie obtenue par DailyMail.com

 

"La simple logique de supposer que vous pouvez arrêter la propagation, et certains ont dit éliminer, un virus hautement contagieux en fermant la société après que des millions de personnes aient été infectées était pire qu'un non-sens.

 

"L'idée d'arrêter toutes les entreprises et de fermer les écoles tout en mettant en quarantaine des jeunes en bonne santé à faible risque de maladie afin de protéger les plus de soixante-dix ans – c'est tout simplement irrationnel."

 

Son témoignage relancera certains des débats les plus controversés de l'année dernière sur la façon de gérer COVID-19 et attirera de nouvelles accusations selon lesquelles il colporte de la désinformation.

 

Bien que les États-Unis aient fait des progrès en matière de vaccination, le nombre de morts continue d'augmenter et s'élève actuellement à plus de trois quarts d'un million de personnes.

 

Atlas était une figure controversée dès son arrivée à la Maison Blanche en août de l'année dernière, apparemment comme rempart à l'influence de Fauci et Birx.

 

Les critiques ont déclaré qu'il avait été nommé davantage pour ses apparitions sur Fox News que pour toute expertise en maladies infectieuses qu'il aurait acquise en tant que radiologue.

 

Il avait déjà publié des essais affirmant que les fermetures nuisaient à la santé publique en raison de leurs impacts sur les rendez-vous médicaux manqués, les dommages causés par les fermetures d'écoles, les effets sur la santé mentale et d'autres résultats négatifs.

 

Et son livre décrit comment il s'est affronté à plusieurs reprises avec Birx et Fauci – le visage public de la réponse de la Maison Blanche.

 

Non seulement leurs blocages nuisaient à l'économie, dit-il, mais ils n'ont pas réussi à protéger les personnes les plus vulnérables des États-Unis.

 

"Au moment où je suis arrivé, des confinements avaient déjà été mis en place dans tout le pays depuis des mois, y compris des restrictions commerciales strictes et des fermetures d'écoles ainsi que des quarantaines de personnes en bonne santé et asymptomatiques", écrit-il.

 

"Ces confinements ont été continuellement poussés, avec succès, par les Drs. Fauci et Birx à presque tous les gouverneurs et à travers les médias.

 

"Ces politiques – les confinements de Birx-Fauci – ont été largement mises en œuvre et elles détruisaient les enfants et les familles des États-Unis.

 

"Pendant ce temps, des centaines de milliers de morts continuaient de s'accumuler, dont des dizaines de milliers d'Américains âgés – leurs politiques étaient en place et échouaient."

 

Tout au long du livre, il montre son rôle de penseur critique, posant des questions gênantes sur la sagesse conventionnelle tandis que ses opposants cherchaient à bloquer les souhaits du président.

 

[...] Tester et isoler des personnes en bonne santé, a-t-il déclaré, était une perte de temps et de ressources, et aggravait une culture de la peur.

 

Les informations ont rapidement suggéré qu'il faisait pression pour une politique d'"immunité collective", essentiellement en laissant le virus se propager jusqu'à ce que le niveau d'immunité naturelle signifie que le coronavirus n'avait plus nulle part où aller.

 

Il nie que c'est ce qu'il proposait, décrivant plutôt comment il a une fois décrit le principe de "l'immunité collective" lors d'une réunion.

 

"Pas une seule fois je n'ai préconisé de laisser les infections se propager – ni lors de cette réunion ni dans aucune autre réunion, et jamais auprès du président", a-t-il déclaré.

 

Tout au long, il exprime sa frustration que le groupe de travail sur les coronavirus de la Maison Blanche ait été dominé par les points de vue de Fauci et Birx – même s'ils préconisaient des politiques qui contredisaient le désir déclaré de Trump de rouvrir les écoles et les entreprises.

 

Le cercle restreint de Trump, écrit-il, semblait réticent à secouer le bateau et à réduire le pouvoir de deux conseillers populaires auprès du public avant les élections.

 

"Ils avaient laissé Birx et Fauci dire aux gouverneurs de prolonger les fermetures d'écoles et de maintenir les restrictions sévères sur les entreprises – des stratégies qui n'ont pas empêché les personnes âgées de mourir, n'ont pas réussi à arrêter les cas et ont détruit des familles et sacrifié des enfants", écrit-il. .

 

"Les conseillers les plus proches du président, y compris le vice-président, semblaient plus préoccupés par la politique, même si le groupe de travail prononçait de mauvais conseils, contrairement à la volonté du président de rouvrir les écoles et les entreprises."

 

Le résultat, dit-il, a été un message mitigé dangereux et déroutant de la Maison Blanche.

 

Atlas a démissionné en novembre, peu de temps avant la fin de son mandat.

 

Depuis lors, Fauci a été la cible des républicains, qui l'accusent d'avoir fait volte-face dans ses recommandations et d'avoir induit le public en erreur sur les recherches sur le "gain de fonction" qui, selon eux, pourraient avoir déclenché la pandémie.

 

Les deux ont été sans relâche dans leur critique d'Atlas.

 

Lors d'un récent témoignage à huis clos devant le sous-comité de la Chambre sur la crise du coronavirus, Birx a accusé Atlas d'avoir utilisé des informations incomplètes pour tirer des conclusions dangereuses.

 

"Je sonnais constamment l'alerte lors des réunions de médecins sur la profondeur de mon inquiétude concernant la position du Dr Atlas, l'accès du Dr Atlas, les théories et hypothèses du Dr Atlas, et la profondeur et l'étendue de mon inquiétude", a-t-elle déclaré. 

 

Elle a également confirmé qu'elle refusait d'assister aux réunions où il serait présent.

 

"J'ai eu l'impression par ma présence et mes discussions avec lui, en légitimant même mes réponses à lui, que je créais ses théories", a-t-elle déclaré.

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6 octobre 2021 3 06 /10 /octobre /2021 07:11

Source video: Gloria.Tv

 

Extrait :

 

"La cérémonie du 30e degré du chevalier Kadosh fait référence à trois crânes sur lesquels sont posés trois couronnes, la couronne royale, une couronne de laurier, et la tiare papale.

 

"Le candidat au 30e degré, celui qui va devenir chevalier Kadosh fait le geste de poignarder deux de ces couronnes, il s'agit de la couronne royale et de la tiare papale. Et on vous dira 'mais c'est symbolique'... Sauf que je produis dans mon livre les preuves selon lesquelles ces couronnes représentent la puissance temporelle (éventuellement la monarchie, le pouvoir temporel), et la puissance de l'Église. C'est dit en toutes lettres par une phrase que je tire d'un ouvrage extrêmement sérieux rédigé par une personne qui fait partie de la franc-maçonnerie dans les plus hauts grades. 

 

 

"Alors évidemment, si vous ne cherchez pas, vous ne trouvez pas !

 

"Et la couronne du milieu, c'est celle portée, prétendument, par Jacques de Molay (le fameux chef des Templiers), qui est une couronne de laurier, mais que l'on trouve au 4e degré sans qu'il soit fait référence aux Templiers et à cet instant de la progression initiatique. Et on vous dit dans le rituel (à l'aide de phrases toutes faites) que 'vous portez cette couronne de laurier parce que vous avez conscience de votre devoir.' Alors quel est-il ce devoir ? Je l'explique, avec une foule de références, et une analyse qui m'est personnelle mais qui est confirmée par ces références : la franc-maçonnerie combat l'Église." (Serge Abad-Gallardo, Secret maçonnique ou vérité catholique, Ce que j'ai découvert dans les loges, Artège)

 

_______________________

"Selon Charles Webster Leadbeater, il existerait une maçonnerie noire qui se consacre à l'étude du mal entre le 19e degré et le 30e degré du rite écossais, le 30e degré étant connu sous le nom de chevalier Kadosh.

 

Dans son livre intitulé The Ancien Mystic Rites, Leadbeater définit ainsi cette maçonnerie noire :

 

"Rares sont les frères égyptiens qui semblent avoir dépassé le degré de la Rose-Croix. Ce sont ceux qui ont besoin de connaître davantage que la splendide révélation de l'amour de Dieu qu'ils ont reçu dans ce que l'on appelle le 18e degré. Mais pour ceux qui ressentent qu'il y a encore beaucoup plus à apprendre de la nature de Dieu et qui souhaitent ardemment comprendre le sens du mal et de la souffrance, ainsi que sa relation avec le plan divin, le prototype d'une maçonnerie noire existe. L'enseignement est compris entre le 19e et le 30 degré. Cette section des mystères s'est particulièrement intéressée au travail sur le karma sous ses différents aspects. Ainsi, la première étape de l'instruction plus élevée, celle de la Rose-Croix ou de la maçonnerie rouge se consacre à la connaissance du bien tandis que la seconde étape, celle du Kadosh, celle de la maçonnerie noire, se consacre à la connaissance du mal."

 

Certes, tout cela reste hermétique pour un profane mais laisse tout de même interrogatif.

 

Dans son livre La Conjuration antichrétienne, Mgr Henri Delassus déclare que certaines sections des chevaliers Kadosh rendent un culte à Ibliss, qui en orient est le nom du démon, le Sheitan.

 

Dans son Encyclopedia of freemasonery, Albert Mackey explique que la doctrine Kadosh représente les persécutions qu'ont subi les chevaliers Templiers. Il écrit : 'Les chevaliers Kadosh modernes sont les anciens chevaliers Templiers et que le constructeur du temple de Salomon est aujourd'hui remplacé par Jacques de Molay, le grand maître templier martyr.

 

Il est à noter que l'ordre des Templiers auquel se réfère cette maçonnerie noire, avec la doctrine Kadosh, pratiquait des rituels sataniques.

 

Eliphas Levi a écrit dans son livre Histoire de la magie :

"Les Templiers avaient deux doctrines, une cachée et réservée aux maîtres, c'était celle du johanisme ; l'autre publique, c'était celle de la doctrine catholique romaine".

 

Ils trompaient ainsi les adversaires qu'ils s'appliquaient à supplanter. Le johanisme des adeptes étaient la cabale des gnostiques, dégénérée bientôt en un panthéisme mystique poussé jusqu'à l'idolâtrie de la nature et la haine de tout dogme révélé. Ils en vinrent ainsi jusqu'à reconnaitre le symbolisme panthéistique des grands maîtres en magie noire. Et, pour mieux se détacher de l'obéissance à la religion qui d'avance les condamnait, ils rendirent les honneurs divins à l'idole monstrueuse du Baphomet, comme jadis les tribus dissidentes avaient adoré les veaux d'or de Dan et de Bethel (Ier Livre des Rois).

 

La maçonnerie noire nourrit donc une vengeance contre les persécuteurs des chevaliers Templiers, c'est-à-dire l'Église catholique.

 

"Dans son livre The Ancient Mystic Rites, Leadbeater écrit que :

 

'La tradition de la vengeance contre le roi exécrable, le pape et le traître, s'est transmise à travers les âges et est intimement liée à la tradition égyptienne, correspondant à notre maçonnerie noire qui aboutit à ce que nous appelons aujourd'hui le 30e degré.'

 

La maçonnerie noire, avec les chevaliers Kadosh, les templiers modernes a donc travaillé ardemment à la destruction du Royaume de France et de son Église.

 

La lutte occulte de la franc-maçonnerie contre le roi et contre l'Église catholique est expliquée en détail dans l'excellent ouvrage de Mgr Henri Delassus, intitulé La Conjuration antichrétienne. Le franc-maçon fait chevalier Kadosh est donc fermement anticatholique, et la vengeance est un point central dans ce grade initiatique maçonnique.

 

Lorsque le chevalier Kadosh a prononcé son serment, on lui met le poignard en main et l'on dépose à ses pieds un crucifix. Puis le Très-Grand lui dit 'foule aux pieds cette image de la superstition. Brise-la. S'il ne le fait pas afin de ne rien faire deviner, on applaudit et le Très-Grand lui adresse un discours sur sa piété. On le reçoit alors sans lui révéler les grands secrets. Mais s'il écrase le crucifix, alors on le fait approcher de l'autel où sont trois représentations, trois cadavres si l'on peut s'en procurer, des vessies pleines de sang sont à l'endroit où on lui crie de frapper; il exécute l'ordre et le sang rejaillit sur lui, et en prenant par les cheveux les têtes coupées, il s'écrie Nékom, la vengeance est faite.' Alors le Très-Grand lui parle ainsi : 'Par votre constance et par votre fidélité vous avez mérité d'apprendre les secret des vrais maçons. Ces trois hommes que vous venez de frapper sont la superstition, le roi et le pape. Ces trois idoles des peuples ne sont que des tyrans aux yeux des sages.'

 

Une chose importante à préciser est que les hautes loges maçonniques internationales, qu'elles soient noires, ou dites pures, ou dites authentiques, s'entendent et parlent toutes le même langage quand il s'agit de détruire l'Église catholique. Il s'agit donc d'une force occulte antichristique."

 

_______________________

Note du Blog Christroi. Dans ses Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme (1798), l'Abbé Barruel écrit ceci sur le chevalier Kadosch :

 

"Il faut encore ici renouveler l'épreuve du grade où l'initié se change en assassin; mais le maître des frères à venger n'est plus Hiram; c'est Molay, le grand maître des Templiers; et celui qu'il faut tuer, c'est un roi, c'est Philippe le Bel, sous qui l'ordre des chevaliers du Temple fut détruit. Au moment où l'adepte sort de l'antre, portant la tête de ce roi, il s'écrie Nékom, je l'ai tué. Après l'atroce épreuve, on l'admet au serment." (Abbé Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, Editions de Chiré, Chiré-en-Montreuil 2005, tome I, p. 408.)

 

Dans le second volume de ses Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, l'abbé Barruel précise en note quant à l'initiation du chevalier Kadosch :

 

"C'est en second lieu, que dans la loge du Chevalier Kadosch, après tous les serments, toutes les épreuves et cérémonies plus ou moins fortes, coupables et impies, le dénouement de la scène est de présenter au Récipiendaire trois mannequins représentant Clément V, Philippe le Bel et le Grand Maître de Malte. Leurs têtes sont couvertes des attributs de leurs dignités. Il faut que le malheureux fanatique jure haine et mort à ces trois têtes proscrites, parlant à leurs successeurs, à leur défaut. On lui fait abattre ces trois têtes qui, comme dans le grade d'Élu, sont ou véritables, si on a pu s'en procurer, ou pleines de sang, si ce n'est qu'une simple représentation; et cela en criant, vengeance ! vengeance ! etc. On voit ici qu'en effet j'avais adouci le grade, car je n'y annonçais qu'une tête à couper. Je ne nommerai point les auteurs de ces deux lettres : mais deux autres témoins que je puis nommer, sont MM. les comtes de Gilliers et d'Orfeuil. Celui-là ayant beaucoup vécu avec de grands francs-maçons, tout en se moquant d'eux, leur avait arraché leur secret, au point d'être admis sans épreuves dans leurs loges. Il ne fait point de difficulté de dire qu'il a vu chez eux les trois quarts de ce que j'en ai dit. Celui-ci me permet aussi de dire que très longtemps Maître des Loges, il n'a vu que de très petites différences entre les grades de Rose-Croix tels que je les dépeins, et ceux qu'il a donnés et vu donner. J'ai en effet en ce moment vingt grades maçonniques originaux. J'en ai quatre de Rose-Croix, dont deux manuscrits, deux imprimés. [...] La rédaction dont je me suis servi dans mon second volume est celle des grades publiés par M. l'abbé Le Franc, dans dans son Voile levé et sa Conjuration découverte. Je savais de nos francs-maçons français combien cette rédaction était conforme à ce qui se passait dans leurs loges; je sais aujourd'hui d'où lui étaient venus tous ces grades maçonniques, dont il décrit si exactement les cérémonies; et voici comment je l'ai appris : Un de ces respectables ecclésiastiques, à qui les bontés de la nation anglaise ont offert un asile, un de ces hommes qui joignent à une grande simplicité les mœurs la science et la pratique de leurs devoirs, M. de La Haye, curé de Fié, diocèse du Mans, apprenant que j'avais travaillé sur les francs-maçons, mais avant d'avoir lu ce que j'en disais, voulut bien me confier un ouvrage dont il s'était occupé lui-même sur le même objet. Lorsqu'il revint me demander mon opinion : Au style près, lui dis-je, votre ouvrage est imprimé depuis longtemps; et les Jacobins en ont récompensé l'auteur en le massacrant aux Carmes, le fameux Deux Septembre. Je lui montrai alors l'ouvrage de M. Le Franc, qui n'avait en effet ajouté au sien que bien peu de chose.

L'assassinat du R. P. Le Franc, supérieur des Eudistes, auteur de deux ouvrages contre la franc-maçonnerie (2 septembre 1792) vu par Pierre Méjanel

L'assassinat du R. P. Le Franc, supérieur des Eudistes, auteur de deux ouvrages contre la franc-maçonnerie (2 septembre 1792) vu par Pierre Méjanel

"[...] J'ignorais, me dit alors ce digne ecclésiastique, l'ouvrage de M. Le Franc : mais je peux vous expliquer aisément pourquoi il ressemble si fort au mien. J'avais dans ma paroisse divers francs-maçons ; j'avais surtout dans mon voisinage ce malheureux Fessier, fameux frère de la loge d'Alençon, devenu si terrible Jacobin et intrus de Sées. Plusieurs de ces francs-maçons reconnurent leur erreur ; et en preuve de leur total renoncement aux loges, ils me livrèrent leurs papiers et grades maçonniques. J'avais fait sur ces grades sur ces grades le recueil de mes idées ; M. Le Franc, alors dans notre Diocèse, me pressa de l'imprimer. La crainte des Maçons m'en empêcha ; j'aimais mieux donner à M. Le Franc une copie du tout, en le priant d'en faire l'usage qu'il croirait utile. M. Le Franc partit pour Paris ; la Révolution arriva ; et sans doute il crut alors utile de publier ce qu'il tenait de moi. Si cela a dû faire quelque bien, je lui en sais bon gré ; mais je suis bien fâché que cela ait été la cause de sa mort. Ce dernier sentiment et l'attention de justifier M. Le Franc de tout abus de confiance, me parurent occuper ce digne curé, bien plus que le soin de revendiquer son ouvrage. Je ne lui cachai point que je louais beaucoup M. Le Franc d'avoir eu plus de courage, et d'avoir donné d'ailleurs à son ouvrage le style et la tournure d'un homme de lettres. Mais dans toute cette anecdote, ce qui m'intéressa spécialement, ce fut d'y voir une nouvelle preuve de l'authenticité des grades publiés par M. Le Franc, que j'avais déjà cités moi-même avec tant de confiance. Le témoignage des Maçons convertis vaut bien celui des frères dupes ou persistant dans leur erreur. — J'adresse cette note à ceux qui auraient encore quelque doute sur l'authenticité de ces grades maçonniques, tels que je les ai publiés." (Abbé Augustin BarruelMémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, Editions de Chiré, Chiré-en-Montreuil 2005, tome II, p. 309-311)

Enfin, l'abbé Augustin Barruel ajoute ces informations dans son second volume : 

 

Grand-Orient de Paris

 

"[L]e Grand-Orient, était moins une loge que la réunion de toutes les loges régulières du royaume, représentées par leurs députés. C'était en quelque sorte le grand parlement maçonnique, ayant ses quatre chambres, dont la réunion formait la grande loge du Conseil, où tout ce qui avait rapport aux intérêts de l'Ordre se décidait en dernier ressort. [...] [L]e premier de ces grands officiers était le très sérénissime frère duc d'Orléans, premier prince du Sang. [...] Ainsi Philippe d'Orléans et son Grand-Orient assuraient à la secte presque autant de conquêtes qu'elle en avait déjà fait en Allemagne sous Knigge et sous Weishaupt. [...]

 

Loge des Amis Réunis

 

"[...] Sous ce Grand-Orient, une loge plus spécialement chargée de la correspondance étrangère était, à Paris, la loge appelée des Amis-Réunis. Dans celle-ci se distinguait surtout le fameux révolutionnaire Savalette de Lange [...] [I]l avait fait de sa loge le mélange de tous les systèmes sophistiques, martinistes et maçonniques. Mais, pour en imposer davantage au public, il en avait fait en quelque sorte aussi la loge des plaisirs et dy luxe de l'aristocratie. Une musique mélodieuse, les concerts et les bals y appelaient les frères du haut parage : ils y accouraient en pompeux équipages. Les alentours étaient munis de gardes. [...] La loge était brillante, les Crésus de la Maçonnerie fournissaient aux dépenses de l'orchestre des flambeaux, des rafraîchissements, et de tous les plaisirs qu'ils croyaient être le seul objet de leur réunion; mais, tandis que ces frères [...] dansaient ou chantaient [...] ils ignoraient qu'au-dessus d'eux était un comité secret, où tout se préparait.

 

"C'était réellement au-dessus de la loge commune qu'était deux hommes également fameux dans les mystères soit à Lyon, soit à Paris, l'un le grand W* [Jean-Baptiste Willermoz], et l'autre Chappe de la Henrière. [...] Là étaient les archives de la correspondance secrète.

 

"[...] [P]our être admis à ces conseils, il ne suffisait pas d'avoir été initié à tous les anciens grades ; il fallait être aussi ce que les frères appelaient Maître de tous les grades philosophiques ; c'est-à-dire, avoir juré avec les Chevaliers du Soleil, haine à tout christianisme, et avec les chevaliers Kadosch, haine à tout culte et à tout roi. (a)

 

[...]

 

"(a) J'ai su d'un de ces frères mêmes, qui longtemps fut le simple porteur de cette correspondance, que tenté de se faire initier à ces grades, pour avoir lui-même entrée au comité, il en fut détourné par la promesse qu'on exigeait d'un engagement pour la vie et d'une rétribution annuelle de six cents livres tournois. J'ai su encore de lui que la rétribution ordinaire de chaque frère, montait annuellement à la même somme. [...] C'est encore une ressource à joindre à toutes les celles des arrières-adeptes pour les frais de complot. Eh ! qui peut dire combien ces ressources s'augmentaient entre les mains d'un homme chargé de la garde du Trésor royal ! Les conjurés savent choisir les hommes et les places.

 

[...] C'est au  comité des Amis-Réunis [...] que Mirabeau adressa ses frères arrivés d'Allemagne. Savalette et Bonneville avaient fait de ce comité, le point central des adeptes les plus ardents pour la Révolution et les plus avancés dans les mystères. Là se rendaient [...], tous ceux que la secte appelait dans ses derniers conseils. C'étaient tout à la fois les élus Philalètes, et les élus Kadosch ou Rose-Croix; c'étaient ceux de la Sourdrière, des Neuf Soeurs, et de la Candeur, et des comités même les plus secrets du Grand-Orient. [...] Les frères arrivés d'Allemagne avec les nouveaux mystères, ne pouvaient pas trouver dans Paris un centre plus favorable à leur mission. C'est là qu'ils exposèrent l'objet et l'importance de leur commission. Le code de Weishaupt fut mis sur le bureau. [...] Les francs-maçons eux-mêmes [...] fixent l'arrivée de ces députés à la première convocation des notables, dont l'assemblée s'ouvrit le 22 février 1787. C'est en effet dès cette année que se manifeste parmi les francs-maçons français toute l'influence du code de Weishaupt.

 

(Abbé Augustin BarruelMémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, Editions de Chiré, Chiré-en-Montreuil 2005, tome II, p. 428-430; 441-443)

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25 septembre 2021 6 25 /09 /septembre /2021 21:13

Philippe Pichot-Bravard reçoit le professeur Xavier Martin sur Radio Courtoisie pour son tout dernier livre "Naissance du sous-homme au cœur des Lumières. Les races, les femmes et le peuple" (éd. Dominique Martin Morin).

Naissance du sous-homme au cœur des Lumières, par Xavier Martin

Extrait :

 

"Tous ceux qui refusent le bonheur obligatoire sont des sous-hommes. Ces sous-hommes ne valent pas mieux que les bête, et leur élimination facilitée par l'ambiance matérialiste doit en libérer le monde nouveau en construction.

 

"Et le refus du bonheur obligatoire est interprétable comme un signe de folie : il faut être fou pour refuser d'être heureux. Donc, le fait même que l'on croit (alors en 1789) apporter le bonheur à ces gens-là (les Vendéens) et qu'ils paraissent refuser ce bonheur - puisque en fait ils refusent toutes les manipulations et toutes les humiliations dont ils sont l'objet -, joue en leur défaveur et contribue à dégrader leur image puisqu'ils ne veulent pas être heureux et empêchent toute la population d'être heureuse, parce que c'est un bonheur qui, comme dans toute utopie, ne se conçoit qu'unanime. Il y a bonheur unanime ou il n'y a pas bonheur.

 

"Donc, éliminer ceux qui refusent d'être heureux et qui en même temps retardent le bonheur de tout le monde, cela n'est qu'un comportement, cela n'est qu'une décision rationnelle.

 

"[...] Et pour Robespierre [...], pour qu'existe la société parfaite sans peine de mort, il faut commencer par éliminer ceux qui empêchent cette société de naître.

 

"[...] Tous ceux qui refusent de monter dans le train que l'on est en train d'affréter, il faut les éliminer.

 

"[...] Mirabeau dit le 27 juin 1789 :  'Il nous est permis d'espérer que c'est ici que nous commençons l'histoire des hommes'. Outre l'orgueil complètement délirant et absurde qu'il y a derrière cette phrase-là, cela a un sens très précis : cela veut dire que ceux qui refuseront de venir avec nous, de se plier au mouvement que nous lançons, refuseront d'être des hommes. Puisque si nous commençons l'histoire des hommes, ceux qui ne la commencent pas avec nous n'accèdent pas à l'humanité. Et Mirabeau dit même peu après : 'il faut que tous les hommes soient hommes. Et il faut mettre à l'écart de la société ceux qui refusent de le devenir.' Entre parenthèses, il dit cela à propos des Juifs en la circonstance."

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20 juillet 2021 2 20 /07 /juillet /2021 13:33
https://www.lifesitenews.com/news/france-on-the-brink-of-becoming-a-totalitarian-health-dictatorship-prominent-philosopher

https://www.lifesitenews.com/news/france-on-the-brink-of-becoming-a-totalitarian-health-dictatorship-prominent-philosopher

La France sur le point de devenir une dictature totalitaire de la "santé" : éminent philosophe

 

Pierre Dulau, philosophe et professeur de philosophie à l'université de Strasbourg a fait ces commentaires lors d'une récente conférence dans laquelle il a également évoqué son nouveau livre analysant l'impact des mandats de masque sur le contrat social et l'importance unique du visage humain.

 

Par Peter Levinson

PARIS, France, 19 juillet 2021 ( LifeSiteNews ) — Un éminent philosophe français a dénoncé la récente décision du gouvernement français d'imposer des passeports COVID pour de nombreuses activités de base, avertissant que la France entre maintenant dans une ère d'"hygénisme totalitaire".

 

Pierre Dulau, philosophe et professeur de philosophie à l'université de Strasbourg a fait ces commentaires lors d'un récent entretien avec le site d'information français "Aletia", au cours duquel il a également évoqué son nouveau livre analysant l'impact des mandats de masque sur le contrat social et la importance unique du visage humain.

 

Le livre de Dulau a été co-écrit par son collègue philosophe et professeur de philosophie Martin Steffens et publié le 29 Avril 2021.

 

Un résumé du livre, qui peut être trouvé sur la librairie en ligne française « La Procure », se lit comme suit :

 

Une réflexion sur le visage comme organe politique et comme fondement du contrat social, à l'heure où cet organe est masqué à cause de la crise sanitaire. Soulignant l'importance du visage humain dans les relations sociales, les deux auteurs réfléchissent aux conséquences psychologiques de la crise, dévoilant une stratégie de résistance à l'atmosphère actuelle de négativité.

 

Le livre fait partie d'un courant politique et philosophique croissant qui aborde et s'oppose au développement progressif de ce que les auteurs du livre appellent une "société hygiéniste" et de ce que certains manifestants lors de récentes manifestations à l' échelle nationale appelaient une "dictature sanitaire".

 

Au cours de l'entretien, M. Dulau a d'abord abordé la question des mandats de port de masque qui, en France, sont imposés dans les espaces publics, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, depuis près d'un an. Le mandat de port de masque dans les espaces extérieurs en France a été levé il y a seulement un mois.

 

Dulau a commencé l'entretien par un rappel bien nécessaire de la signification et de l'importance du visage humain :

 

Il est important avant tout de comprendre ce qu'est un visage. Le visage humain est à la fois ce qui montre notre singularité et ce qui fait de nous des êtres sociaux. D'un côté il exprime ce qui rend chacun irremplaçable et unique, de l'autre c'est aussi ce qui ne nous appartient pas : mon visage est la partie de moi que je ne peux pas voir car il est immédiatement offert aux autres.

 

Commentant les répercussions que la mesure du mandat du masque peut avoir sur la société, l'auteur a expliqué :

 

A quoi sert le masque ? Il nous dépersonnalise, car il rend invisible notre singularité, certes, mais – ce qui est sans doute pire encore – il nous exclut du regard de la communauté. Pourtant cet aspect fait partie de ce qui constitue notre être ! Littéralement parlant, on pourrait dire que le masque nous "abîme" ! Ainsi, si le masque nous protège, il le fait au prix de ce qui nous rend humains. Il ne faut pas se féliciter qu'une telle mesure puisse devenir une nouvelle norme sociale.

 

Dulau a ensuite évoqué l'idée de "distanciation sociale", un terme devenu omniprésent depuis le début de la crise. Lorsqu'on lui a demandé de partager ses réflexions sur le sens réel de ces mots, Dulau a commenté :

 

Tout d'abord, je pense que cette expression est une contradiction en soi. La promesse de la société (…) est de permettre à chacun de surmonter la distance qui le sépare des autres. Mettre la distance au cœur de la société, c'est admettre qu'il n'y a pas de société mais seulement un agrégat d'individus réunis uniquement par le destin. Deuxièmement, il faut souligner que grammaticalement parlant, le mot "distanciation" est une forme continue. Il indique un processus, un mouvement qui ne donne aucune indication de jamais s'arrêter. C'est ce qu'il faut craindre...

 

Enfin, interrogé sur le pass sanitaire, Dulau a fait part de son inquiétude face à l'érosion des libertés sous prétexte de sauvegarde de la santé :

 

Ce que je trouve alarmant au sujet des mesures prises récemment, c'est qu'elles prévoient de diviser la citoyenneté en échelons et en rangs en fonction de l'état de santé supposé des individus. Revenons sur la définition de l'esclave dans les temps anciens. Qui est l'esclave ? Celui qui préfère la vie à la liberté.

 

L'interview de Dulau a également fait l'objet d'un commentaire de l'abbé Gabin Hachette de la Société Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) publié la semaine dernière sur La Porte Latine, le site Internet de la FSSPX pour le district de France. L'abbé Gabin a noté que "Martin Steffens et Pierre Dulau voient dans notre époque actuelle un tournant, celui d'une transition vers un nouveau type de société sous prétexte sanitaire : l'apparition du virus Sars-CoV-2."

 

Selon cette idée, la France semblerait être dans sa dernière étape de transition vers cette nouvelle société, le président français Emmanuel Macron ayant annoncé la semaine dernière la décision d'imposer la vaccination au personnel soignant et un passeport COVID à tout citoyen français de plus de 12 ans.

 

Non seulement des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues pour s'opposer aux nouvelles mesures, mais les politiciens français de tous les partis politiques, de gauche comme de droite, ont commencé à prendre la parole pour les dénoncer.

 

Lundi, suite à l'annonce des nouvelles mesures : Gilbert Collard, membre du parti souverainiste français RN (Rassemblement national), dans une interview à RT France a évoqué la mise en place d'une "dictature de la vaccination".

 

"Je ne suis pas contre le vaccin. Je ne suis ni pour ni contre le vaccin. Mais je pense que tout le monde devrait avoir des options et je considère que forcer la population à se faire vacciner (...) constitue une violation de la liberté de disposer de son propre corps, et je pense que ce n'est pas normal", a déclaré Collard.

 

Jeudi, Nicolas Dupont-Aignan, fondateur du parti gaulliste et souverainiste Debout La France, a déclaré à la chaîne de télévision française LCI que les nouveaux mandats sont "une grave violation de notre modèle de société".

 

Dans une vidéo qu'il a postée lundi sur YouTube, Dupont-Aignan a dénoncé ce qu'il a qualifié de "mesures liberticides, contraires aux principes fondamentaux de la République" et a qualifié le président Macron de "dangereux", allant jusqu'à dire : "cet homme est devenu fou." Dupont-Aignan a également lancé une pétition contre l'imposition du passeport COVID suite à l'annonce de Macron.

 

Même Jean-Luc Mélenchon, un homme politique d'extrême gauche et fondateur du parti politique français La France Insoumise, a appelé Macron à revenir sur sa décision dans un tweet qu'il a publié mardi dernier qui disait :

 

Contradictions, aberrations : les décisions de Macron sentent la discrimination sociale et l'abus de pouvoir. Exemple : le laissez-passer sanitaire obligatoire sera contrôlé par des policiers non vaccinés. Bienvenue au pays de l'absurdité.

 

Depuis lundi, le nombre d'intellectuels, d'hommes politiques et de journalistes français qui critiquent la politique de Macron augmente d'heure en heure. L'espoir de beaucoup maintenant est qu'une décision du Conseil constitutionnel, la plus haute autorité constitutionnelle de France, empêchera les propositions de devenir loi. Les députés français se réuniront mercredi en session extraordinaire du Parlement pour débattre du projet de loi qui introduirait les mandats.

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8 juillet 2021 4 08 /07 /juillet /2021 19:29

N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui.

1 Jn 2,15

Ne savez-vous pas que l’amour pour le monde rend ennemi de Dieu ? Donc celui qui veut être ami du monde se pose en ennemi de Dieu.

Jacques 4,4

En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver.

Ac 4,12

Dans son dernier livre, La Fin d'un monde, Oui, c'était mieux avant !, chez Albin Michel, Patrick Buisson dresse un réquisitoire du concile Vatican II, en suggérant des pistes de sortie de la crise.

 

"Le passage d'un capitalisme de producteurs à un capitalisme de consommateurs achève de disqualifier l'idéologie sacrificielle du christianisme, sa culture du renoncement à la jouissance des biens terrestres, son schéma salvifique de la satisfaction différée qui apparaissent désormais, au regard du grand nombre, comme autant d'insupportables entraves à la réalisation de ses propres désirs, autant de limites au déplafonnement des possibilités de bonheur qu'apportent l'enrichissement général...,  explique Patrick Buisson.

 

"C'est le moment où le 'bon pape' Jean XXIII décide de convoquer le concile Vatican II.

Le défi qu'elle se lance alors d''entrer en conversation avec le monde' engage imprudemment l''Elise éternelle' dans l'exposition aux changements du monde contemporain, autrement dit au risque de devenir abusivement temporelle et d'accélérer ainsi la sortie du religieux de la durée historique.

 

"En France, un décrochage massif de la pratique catholique vient déjouer le pari de ceux qui avaient misé sur les réformes conciliaires...

 

"Sous couvert d'un retour à l''Eglise primitive', fourrier de toutes les hérésies à travers l'Histoire, on s'en prend à la piété dionysiaque et par trop démonstrative des milieux populaires. on s'acharne contre les dévotions des petites gens, ces moyens pauvres de la religion, en oubliant que ce sont précisément ces moyens qui rendent le catholicisme accessible aux pauvres. On renonce à tout ce qui marquait la souveraineté églisière dans l'espace sociale et tissait le lien communautaire entre les croyants: rogations, processions de la Fête-Dieu, de la communion solennelle ou de l'Assomption. Prônant une foi déritualisée et entièrement polarisée par la rationalité, le nouveau clergé se pose en antagonisme du vieux catholicisme de clocher, familial et festif...

 

"Ainsi l'institution ... s'attache-t-elle à la liquidation du monde ancien, jusqu'à en expurger les derniers vestiges dès lors qu'ils lui parurent faire obstacle à sa volonté d''aggiornamento' , c'est-à-dire de compromis avec la culture moderne et les idoles du jour. (Patrick Buisson, La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021.)

 

"... [L]es débuts du concile accréditèrent abondamment l'idée d'une lutte politico-idéologique entre l'assemblée conciliaire et la, curie romaine, entre une majorité progressiste empressée d'ouvrir un dialogue avec le monde moderne et de scruter les 'signes des temps' ... et une minorité conservatrice soucieuse de maintenir le dépôt 'immuable et inaliénable' de la foi dans son intégrité. ... Liberté religieuse, oecuménisme, humanisme transcendant, promotion du laïcat : toutes les avancées doctrinales de Vatican II, qui allèrent aboutir à un renversement du rapport de force à l'intérieur de l'Eglise, s'étaient d'abord développées à l'état de semi-hérésies dans les écrits de la théologie française des années cinquante avant d'être revêtues des habits chatoyants de la nouvelle orthodoxie par les pères conciliaires.

 

"Ironie ou accélération de l'histoire, trois des experts français en théologie, le jésuite Henri de Lubac et les dominicains Yves Congar et Marie-Dominique Chenu qui furent nommés par le pape en qualité de periti, c'est-à-dire de consultants pour le concile, avaient quelques années auparavant, subi, à tour de rôle, les foudres du Saint-Office pour des écrits hétérodoxes. En état de dissidence permanent, le père Congar s'était très tôt distingué par sa propension à défier l'autorité romaine et à évoluer à contre-courant du magistère de l'Eglise. En 1937, son premier ouvrage, Chrétiens désunis, Principes d'un oecuménisme catholique, conférait une valeur théologique positive à l'œcuménisme, contrairement à l'encyclique Mortalios Animos (1928) par laquelle Pie XI avait rappelé que l'unité des chrétiens ne pouvait se concevoir que par la conversion des non-catholiques à la 'seule véritable Eglise du Christ'. Soumis à la censure préalable des instances romaines suite à la ,publication, en 1950, de Vraie et fausse réforme de l'Eglise, le turbulent dominicain se vit refuser le nihil obstat pour trois ouvrages successifs, tandis que Pie XII lui signifiait l'interdiction d'enseigner avant de l'exiler à l'Ecole biblique de Jérusalem. Empêché de publier, il vécut cette discrimination sur le double mode d'une lancinante récrimination et d'un vif ressentiment, au point d'aller compisser la porte d'entrée du Saint-Office à Rome, une première fois en 1946, une seconde en 1954.

 

"D'avoir arrosé le temple de l'ancienne Inquisition ou d'avoir défriché le terrain pour une plus grande liberté de recherche théologique, nul ne sut jamais de quoi ce clerc séditieux et facétieux se sentit le plus fier lorsque Jean XXIII lui offrit l'éclatante réhabilitation d'un poste de grande influence auprès des pères conciliaires. Peu enclin à l'humilité dont il laissait volontiers l'usage à autrui, le père Congar s'attribua, dans Mon journal du concile, la paternité de quelques-uns des grands textes de Vatican II, y compris même dans les éléments de vocabulaire (Yves CONGAR, Mon Journal du concile, Cerf, vol. 1 et 2, 2002). Il est vrai que des chapitres entiers de la constitution Lumen gentium sur 'peuple de Dieu', les liens de l'Eglise avec les chrétiens non-catholiques et les religions non-chrétiennes (LM # 16) ou sur l'ecclésiologie, avec la remise en cause du dogme qui identifiait exclusivement l'Eglise catholique au corps mystique du Christ, étaient sortis directement de la plume de l'irrégulier théologien rentré brusquement en grâce sans qu'il ait eu à modifier en quoi que ce soit ses positions. A telle enseigne que ses détracteurs l'élevèrent sans hésitation à l'indignité de 'père de l'hérésie matricielle de Vatican II'.

 

"... Le décret Unitatis Redintegratio (21 novembre 1964) allait encore plus loin dans la légitimation d'un pluralisme religieux en reconnaissant que 'plusieurs et même beaucoup d'éléments de grande valeur peuvent exister en dehors des limites visibles de l'Eglise catholique'. Avec la déclaration Nostra Aetate, adoptée le 15 novembre 1965, le concile en rupture avec une longue tradition d'indifférence ou d'hostilité envers les autres religions, développait une 'vision positive de l'action du Dieu unique au coeur même des religions non chrétiennes'.

 

"... Apothéose de ce courant révisionniste, la constitution dogmatique Lumen gentium (21 novembre 1964) abolissait le privilège des catholiques en faisant de l'Église, non plus l'opératrice du salut de ses seuls fidèles, mais l'instrument d'un salut pour tous sans discrimination de croyance.

"... Toute l'humanité, qu'elle ait ou non reçu l'Evangile, était donc affirmée comme 'ordonnée au peuple de Dieu'. ... En bref, nul n'était plus exclu de la possibilité du salut éternel et les bénéfices de l'affiliation à l'Église visible se trouvaient, du même coup, quasiment réduits à néant. On pouvait être sauvé sans appartenir à la maison Dieu via sa filiale romaine. À la stupéfaction de très nombreux fidèles, la divine Providence semblait abandonner l'enseigne évangélique du 'beaucoup d'appeler, mais peu d'élus' (cf. Ma 22,14[en exagérant le trait, à présent ce serait beaucoup d'appeler et tous élus. NdCR.]

 

"... [E]n affichant une conception plus ouverte du salut des 'autres', la majorité conciliaire s'empêtrait dans ses propres incohérences.

"À quoi bon l'élan missionnaire érigé en priorité pastorale en direction de 'ceux qui étaient loin', si ceux-ci pouvaient désormais être sauvés sans que leur conversion fût obligatoire ni même nécessaire ? (sauvés même contre leur gré ? NdCR.(Patrick Buisson, La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 85-93.)

 

Un concile des Lumières ?

 

Dans "La déclaration de droits de l'homme et du citoyen", le juriste Stéphane Rials situe l'acte de naissance de l'optimisme juridique sur la nature humaine en 1789 :

"Les Lumières ont parié - mais elles ignoraient en général que ce fût un pari - sur la possibilité de l'amélioration intellectuelle et morale de tous. La Déclaration était l'un des instruments de ce pari.  (La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Présentée par Stéphane Rials, Hachette, Pluriel Inédit, Paris 1988, p. 16)

"[...] Ainsi le légicentrisme de quatre-vingt-neuf est-il à claire dominante d'optimisme rationaliste." (p. 371)

 

Or, "Paul VI ... concéda, avant de congédier l''auguste sénat' :

'Il faut reconnaître que ce concile, dans le jugement qu'il a porté sur l'homme, s'est arrêté bien plus à l'aspect heureux de l'homme qu'à son aspect malheureux. Son attitude a été nettement et volontairement optimiste.'

"N'était-ce pas là, en vérité, une nouvelle religion qui était proposée, beaucoup plus centrée sur l'homme que sur Dieu?, s'interroge justement Patrick Buisson (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 99.)

 

Un parallèle peut être établi entre ce concile optimiste et le bonheur promis à l'humanité en 1789. C'est ce qu'entrevoit bien Patrick Buisson, en ces termes : "Il faudra quelques années encore pour que l'homme nouveau, obsédé par l'idéologie hédoniste, s'aperçoive que l'expérience du bien-être ne l'avait pas fait accéder au bonheur et que le grand projet de l'humanisme anthropocentrique débouchait sur ce que Chomsky avait appelé 'le troisième totalitarisme'. Autrement dit, la réduction du monde et des hommes eux-mêmes à la marchandise. Entre-temps, une antique humanité avait disparu, victime d'un véritable génocide ethnoculturel, une humanité dont on découvrira sans doute un jour à quel point elle fut proche de ce que l'homme avait de meilleur, celle qui, ..., croyait qu''on n'a pas besoin du bonheur pour être heureux.'" (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 24.)

 

Le seul péché, c'était de ne pas croire au bonheur !

 

"Pour mener à bien son projet d'émancipation, la révolution hédoniste des années soixante lança une grande offensive culturelle contre la culpabilité et toutes les formes de culpabilisation qui agissaient encore comme autant de freins à la consommation et à la jouissance, comme autant d'entraves à la libre expression du désir individuel et à la légitime aspiration au bien-être. Le mot d'ordre fut à la désinhibation. La pudeur, la réserve, la frugalité et surtout la notion chrétienne de péché devinrent le coeur de cible d'une vaste campagne de lessivage des consciences et de reformatage psychologique. ... Publicitaires, marchands, entrepreneurs qui avaient quelque chose à vendre se relayèrent pour accréditer plus ou moins habilement une idée simple qui allait servir de nouveau catéchisme à la modernité triomphante : il n'y avait pas de mal à se faire du bien, le seul péché, c'était de ne pas croire au bonheur. Il fallait en finir avec tout ce qui empêchait, différait ou ralentissait l'acquisition de biens et de produits ou la poursuite de fins exclusivement terrestres..." (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 261.)

 

Aujourd'hui le monde matérialiste et ses promesses de bonheur, ces petits plaisirs passagers souvent mesquins n'ont pas tenu leur promesse.

 

En 2009, la complexité et la gravité de la situation économique actuelle ont conduit le pape Benoît XVI à proposer dans l'encyclique Caritas in veritate des réponses à la crise mondiale et à la mondialisation. "La crise devient ainsi, écrit-il, une occasion de discernement et elle met en capacité d’élaborer de nouveaux projets. C’est dans cette optique,... qu’il convient d’affronter les difficultés du moment présent" (§ 21).

 

Benoît XVI fournit la clé d'un développement authentique qui reconnaît la pleine nature de l'homme avec sa dimension transcendante, et sa dignité : la juste compréhension de la nature de l'homme, ou ce qu'il appelle le "développement humain intégral" ( § 4), qui est est portée vers la transcendance, une "écologie de l'homme" qui "concerne unitairement la totalité de la personne dans chacune de ses dimensions (§ 11). Le développement humain intégral sur le plan naturel, réponse à un appel du Dieu créateur, demande de trouver sa vérité dans un "humanisme transcendant, qui (…) donne [à l’homme] sa plus grande plénitude: telle est la finalité suprême du développement personnel". La vocation chrétienne à ce développement concerne donc le plan naturel comme le plan surnaturel; c’est pourquoi "quand Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l’ordre naturel, le but et le 'bien' commence à s’évanouir" (§ 18).

 

Le Saint-Père précise que si "[l]’Église n’a pas de solutions techniques à offrir et ne prétend "aucunement s’immiscer dans la politique des États"... [e]lle a toutefois une mission de vérité à remplir, en tout temps et en toutes circonstances, en faveur d’une société à la mesure de l’homme, de sa dignité et de sa vocation ( § 9).

 

Du point de vue économique, "La richesse mondiale croît en terme absolu, mais les inégalités augmentent... Dans les pays riches, de nouvelles catégories sociales s’appauvrissent et de nouvelles pauvretés apparaissent. Dans des zones plus pauvres, certains groupes jouissent d’une sorte de surdéveloppement où consommation et gaspillage vont de pair" (§ 22).

 

... "L’humanité tout entière est aliénée quand elle met sa confiance en des projets purement humains, en des idéologies et en de fausses utopies." (§ 53).

 

"Le développement de la personne s’étiole, si elle prétend en être l’unique auteur. Analogiquement, le développement des peuples se dénature, si l’humanité croit pouvoir se recréer en s’appuyant sur les "prodiges" de la technologie. De même, le développement économique s’avère factice et nuisible, s’il s’en remet aux "prodiges" de la finance pour soutenir une croissance artificielle liée à une consommation excessive. Face à cette prétention prométhéenne, nous devons manifester un amour plus fort pour une liberté qui ne soit pas arbitraire, mais vraiment humanisée par la reconnaissance du bien qui la précède. Dans ce but, il faut que l’homme rentre en lui-même pour reconnaître les normes fondamentales de la loi morale que Dieu a inscrite dans son cœur." (§ 68).

 

"Les droits humains risquent de ne pas être respectés soit parce qu’ils sont privés de leur fondement transcendant soit parce que la liberté personnelle n’est pas reconnue." (§ 56).

 

"L’homme moderne est parfois convaincu, à tort, d’être le seul auteur de lui-même, de sa vie et de la société. C’est là une présomption, qui dérive de la fermeture égoïste sur lui-même, qui provient – pour parler en termes de foi – du péché des origines. La sagesse de l’Église a toujours proposé de tenir compte du péché originel même dans l’interprétation des faits sociaux et dans la construction de la société: 'Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale et des mœurs'. À la liste des domaines où se manifestent les effets pernicieux du péché, s’est ajouté depuis longtemps déjà celui de l’économie. Nous en avons une nouvelle preuve, évidente, en ces temps-ci. La conviction d’être autosuffisant et d’être capable d’éliminer le mal présent dans l’histoire uniquement par sa seule action a poussé l’homme à faire coïncider le bonheur et le salut avec des formes immanentes de bien-être matériel et d’action sociale. De plus, la conviction de l’exigence d’autonomie de l’économie, qui ne doit pas tolérer 'd’influences' de caractère moral, a conduit l’homme à abuser de l’instrument économique y compris de façon destructrice. À la longue, ces convictions ont conduit à des systèmes économiques, sociaux et politiques qui ont foulé aux pieds la liberté de la personne et des corps sociaux et qui, précisément pour cette raison, n’ont pas été en mesure d’assurer la justice qu’ils promettaient. (§ 34).

 

"[L]a fermeture idéologique à l’égard de Dieu et l’athéisme de l’indifférence, qui oublient le Créateur et risquent d’oublier aussi les valeurs humaines, se présentent aujourd’hui parmi les plus grands obstacles au développement. L’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain (§ 78).

 

L'homme est fait de matière, mais aussi d'esprit et il est doté d'une âme. Aussi un humanisme intégral se doit-il de prendre la nature humaine dans sa totalité, et pas simplement dans son simple aspect matériel. Il y a là sans doute l'objet d'une future mise à jour de la pastorale de l'Église qui s'était arrêtée à l'optimisme des Lumières lors du concile Vatican II.

 

Patrick Buisson entrevoit un chemin vers cette nouvelle pastorale lorsqu'il regrette qu'"au lieu de résister et de déployer, comme l'Église avait su si souvent le faire par le passé, toutes les ressours de la sotériologie, autrement dit de sa vision globale du salut de l'humanité, une nouvelle forme historique du catholicisme, sensible au déplafonnement des possibilités de bonheur 'ici et maintenant' qu'apportaient avec les Trente glorieuses l'enrichissement général et l'amélioration des conditions de vie du plus grand nombre, mit l'accent sur le primat du salut terrestre, refoulant progressivement dans un non-dit honteux la culpabilisation pécheresse, la notion d'épreuve expiatoire, et la crainte du châtiment divin.

"La poursuite du salut, le rachat des fautes individuelles n'exigeaient plus ni ascèse, ni sacrifice, ni même pénitence. ... Le christianisme ne devait plus être mortification mais épanouissement de la personne. ... La prédication de ce salut sans peine où ... toute notion de rédemption des fautes par un sacrifice expiatoire avait disparu, rencontra moins d'enthousiasme que de de scepticisme." (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 262.) 

 

L'engouement actuel pour le "Moyen-Âge" parmi les jeunes montre que le développement optimiste du concile Vatican II ne les a pas inspiré. 

 

La modernité et ses mirages d'accumulation de biens matériels vu comme horizon indépassable, loin de nous conduire au pur bonheur nous en éloigne. 

 

Au XIVe siècle, le Bienheureux Henri Suso a proposé une sagesse bien éloignée de la nôtre : "Sache que le renoncement intérieur conduit l'homme à la suprême vérité..." 

 

"Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux" (Mt 5,3)

 

La pauvreté dont le divin Maître parle est l'inverse d'une accumulation d'un trésor matériel personnel passager. Il s'agit de trouver celui qui n'est pas temporaire mais éternel, pour que Lui seul agisse dans nos vies.

 

"'Ne sais-tu pas que je suis la porte par laquelle doivent passer tous les vrais amis de Dieu, disait le Crucifié, il faut pénétrer dans les plaies ouvertes de mon humanité souffrante pour atteindre véritablement à la pure divinité.'" (Renée ZELLER, Le Bienheureux Henri Suso ( † 1366), Le Serviteur de l'éternelle Sagesse, Librairie de l'Art catholique, Protat Frères, Macon 1922, p. 59)

 

"Celui qui désire une plus grande récompense et son salut éternel, une haute science et une profonde sagesse, celui qui veut garder l'égalité d'âme dans la joie et la souffrance, être assuré contre tout mal et goûter au breuvage de vos amères souffrances comme de votre douceur ineffable, celui-là doit, Jésus crucifié, vous porter en tout temps devant les yeux de son cœur. ... Qu'il est donc heureux, l'homme qui l'a en tout temps devant les yeux et l'étudie ! Que de sagesse et que de grâces il peut acquérir, de de consolations et de douceur ! quelle aversion de tout péché, quel sentiment constant de ma présence !"  (Le Livre de la Sagesse éternelle, cité dans Le Bienheureux Henri SUSO, Oeuvres traduites par Jeanne ANCELET-HUSTACHE, Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne, Textes et études, Aubier, Paris 1943, p. 381.)

 

Ne voulant plus parler de pénitence et de mortification dans les années post-concile, l'Église est ainsi passée à côté de l'essentiel. 

 

"La rencontre de la religion du Dieu fait homme et de la religion de l'homme fait Dieu (sans le Christ crucifié Ndlr.) avait tourné au fiasco. 'Pourquoi ? questionnait Clavel. Parce que la religion du Dieu fait homme nous impose de mourir à nous-mêmes pour retrouver notre substance et notre nature divine. Elle est difficile. La religion de l'homme fait Dieu, qui consiste à se diviniser narcissiquement et à ne croire qu'en soi, elle est facile. Le difficile s'est mis en contact avec le facile, et une fois de plus, c'est le facile qui l'a emporté. Et c'est toute l'exigence, toute l'assise de la vie spirituelle qui s'est trouvée emportée et dissipée.'" (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 100.)

 

"Le vent du concile avait soufflé : la religion devait se faire plus intérieure, plus discrète, se purifier des scories du paganisme, domestique les vestiges d'une religiosité originellement 'sauvage'. On la voulait moins triomphante, et pour tout dire, moins ostentatoire.

... Un peu partout les processions de la Fête-Dieu furent rapatriées à l'intérieur de l'église avant de disparaître définitivement. l'heure de l''enfouissement' était venue...

"...En 1969, la Congrégation pour le culte divin édicta de nouvelles normes universelles de l'année liturgique" qui donnaient toute latitude aux évêques locaux pour adapter les rogations et les Quatre-Temps aux divers besoins des lieux et des fidèles, ainsi que l'autorité de "régler leurs ordonnances pour ce qui concerne le temps et la manière de les célébrer." Il ne fallut pas deux ans pour que ces rites soient supprimés dans la majorité des paroisses rurales avant de disparaître complètement du calendrier liturgique. les noces multiséculaires du catholicisme français et du monde rural, fondées sur la permanence, la stabilité, la répétitivité et l'étroite correspondance des cycles religieux et des cycles temporels, furent ainsi rompues comme fut refoulé l'univers symbolique qui s'y rattachait. Par une cruelle ironie de l'Histoire, l'Eglise renonçait aux rogations au moment même où elle aurait pu, en maintenant sa tradition, revivifier son lien avec le monde, apparaître aux yeux de tous comme l'avant-garde de la nouvelle sensibilité attentive à la protection de la nature qui commençait à s'emparer des esprits.

"Au moment même où la vague de l'écologie commençait à se former et à redonner tout son lustre et toute sa jeunesse à l'éternelle promesse du Livre de la Genèse : "Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront jamais." (Gn 8,22) (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 239-241.)

 

"Vous n'êtes pas allés au monde, vous vous êtes rendus au monde. Vous avez dit amen à tous les vents finissants du siècle." (Maurice Clavel, cité dans La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 161.)

 

"Pour affronter les mutations du siècle et le grand mouvement historique qui se voulait porteur de l'affranchissement de l'homme, il aurait fallu tenir, et maintenir, plutôt que d'ouvrir le comptoir des soldes et courir après l'air du temps. Au lieu de cela, l'Eglise s'acharna à dilapider en quinze ans tout ce qu'avaient engrangé deux millénaires de christianisme." (La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 190.)

 

"Pour répondre à l'attente du monde, il suffisait que l'Église se préservât, qu'elle ne cédât pas à la mode." (François Bluche et Pierre Chaunu, Lettre aux Églises, Fayard, 1977, p. 193, cités dans  La Fin d'un monde, Albin Michel, Paris 2021, p. 190.)

Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.

Matthieu 22,14

Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.

Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent.

Matthieu 7,13-14

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26 juin 2021 6 26 /06 /juin /2021 13:43

Patrick Buisson, politologue et ancien conseiller personnel du président Sarkozy, publie un nouvel essai "La Fin d'un monde, oui c'était mieux avant !" (éditions Albin Michel), qui raconte tout ce que la modernité a déshumanisé et délier dans les âmes et la vie du monde. Dans "le Grand entretien, le Piège moderne" il est interrogé par Charlotte d'Ornellas pour Valeurs actuelles :

Extrait :

 

"Oui, c'était mieux avant. Je le sais, donc je parle en connaissance de cause. L'ancien monde pouvait avoir quelque chose de pesant, d'injuste souvent, et d'insupportable. Mais ce que nous avons gagné globalement relève de la technique, c'est un progrès technique. Ce que nous avons perdu relève de l'humanité : la joie de vivre, l'entraide, le don, la gratuité, la légèreté, la solidarité. Nous avons perdu tout cela, c'est-à-dire ce trésor d'humanité que nous avons dilapidé.

 

"De même face à la mort, on peut dire que la religion était l'invention des hommes et que l'humanité a amassé ce trésor d'intelligence pour contenir son angoisse de la finitude. Cela, on peut le dire, mais le fait est que le trésor était là, alors qu'il ait été un don divin ou une création humaine, en tous les cas il remplissait une fonction. Et cette fonction aujourd'hui n'est plus remplie.

 

"[...] Moi, je vois le remplacement des hommes par des post-humains, je vois le remplacement de l'homme sacré, de l'homme religieux par le consommateur. Et de tout ce qui s'est passé, rien ne peut être compris si on ne comprend pas cela, si on ne comprend pas que tout est permis à partir de ce grand remplacement-là.

 

"[...] Donc à un moment, la transformation technique est faite. On est sorti de cette paysannerie pré-capitaliste, d'une économie de subsistance, et on l'on a oublié la religion en route. Et on aura détruit cinq millions d'emplois. On aura détruit nos paysages, avec le remembrement, crime contre cette vieille France. [...] On a détruit tout cela, la table rase, la Révolution avec la bénédiction des évêques. On saccage les paysans, les paysages, c'est le thème exploité par de nombreux historiens, pour cinquante ans après revenir à ce qu'étaient les techniques agricoles d'avant la révolution agricole, la permaculture, l'agriculture bio. Et on se dit cela a servi à quoi finalement la révolution agricole ? Quel est ce progrès qui a tout détruit puisque finalement on revient à ce qui était avant ?

 

"Il faudrait pouvoir un jour - c'est mon rêve - inaugurer un monument, un martyrologe du progrès, toutes les millions de vies humaines qui ont été sacrifiées au progrès, à commencer par les millions de vies humaines de femmes ou d'enfants dont le capitalisme du XIXe siècle.

"Il suffit de lire un livre comme celui de Jack London, Le Peuple de l'abîme (1903), pour savoir ce qu'a été la condition des ouvriers, des femmes et des enfants (au XIXe s. NdCr). Les premiers à se pencher sur cette question d'ailleurs, c'est l'Église catholique (les légitimistes, la droite conservatrice) qui veut légiférer et qui impose une législation sur le travail des femmes, sur le travail des enfants, qui se dresse la première, avant même les socialistes français, contre ce capitalisme-là. Et des millions de vies ont été sacrifiées au nom du progrès.

 

Lire : C'est la droite légitimiste et traditionaliste qui la première prend la défense des travailleurs

 

"On nous dit toujours regardez ce que le progrès sauve comme vies humaines. Mais regardez ce qu'il a coûté en vies humaines aussi ! [...] Le passif est énorme et il faut l'apprécier.

 

"Tout progrès finalement entraine un anti-progrès et ne pas le voir c'est avoir une approche idéologique des choses.

 

"[...] Il ne faut pas avoir de scrupules. Vous connaissez le grand procès des progressistes 'vous voulez revenir en arrière', le péché absolu. Mais, l'histoire ne fait que revenir en arrière. Ainsi, le cycle de mai 68 est en train de se terminer, les Français plébiscitent l'institution militaire, mai 68 c'est le rejet de l'autorité, le rejet de toutes institutions. Donc on revient bien en arrière. Après le temps des totalitarismes il y a eu le temps des démocraties, on est donc revenu en arrière, à la période d'avant. [La dite "Renaissance" elle-même (sic) est un retour en arrière... ("réactionnaire"?), puisqu'elle consistait à un retour aux textes antiques comme modèle de vie, d'écriture et de pensée : 'rajeunir les idées fanées est la tâche de l'humaniste...' (Michaël Rabier, Nicolas Gomez Davila, Penseur de l'Antimodernité, Vie, œuvre et philosophie, Préface de Stephen Launay, Collection Théôria, L'Harmattan, Paris 2020, p. 167.) NdCR.] L'histoire balbutie, revient sans cesse en arrière.

 

"Il n'y a aucune honte à revenir à l'endroit où l'on s'est trompé de chemin pour prendre la bonne route. C'est même plutôt une réaction saine et intelligente. Plutôt que de continuer à foncer à folle allure sur l'autoroute qui ne mène à rien, ou qui mène à l'abîme, c'est se dire je me suis trompé de chemin et je fais demi-tour, cela s'appelle le courage politique. Mais revenir en arrière, ce concept même pour un progressiste est absolument blasphématoire."

Dorset Street de Londres dans le fameux quartier Whitechapel, photographié en 1902 pour Le Peuple de l'abîme de Jack London

Dorset Street de Londres dans le fameux quartier Whitechapel, photographié en 1902 pour Le Peuple de l'abîme de Jack London

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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 20:03
Christophe Barbier : "L'angoisse a été organisée par l'administration et le pouvoir politique pour que les gens se tiennent à carreaux. Et cela a marché"

La pandémie de Covid-19 serait-elle en France l'occasion d'une autre prolifération néfaste, d'une épidémie de tyrannies ? C'est la thèse défendue par l'éditorialiste Christophe Barbier dans son livre "Les tyrannies de l'épidémie, nos libertés sacrifiées". (Europe 1)

 

Que s’est-il passé ? Pourquoi avons-nous immolé aussi vite nos libertés, au nom de la lutte contre le virus ? Nous avons renoncé à nous déplacer, à manifester, à nous exprimer, à nous cultiver, à travailler même. Nous avons placé la santé au-dessus de tout, et percevons aujourd’hui le prix à payer. Nous avons sacrifié à la vie biologique toutes les autres vies – économique, sociale, culturelle, sportive, amicale… – et découvrons désormais l’étendue des dégâts. Abandonnés à la « servitude volontaire », nous avons accepté les oukases du gouvernement, des médecins, de l’administration. Nous avons respecté les couvre-feux et rempli nos attestations. Nous avons surtout cédé à la peur, celle de la mort et celle du gendarme. Nous avons oublié que vivre, c’est prendre des risques.

 

[...] Face à toutes ces petites tyrannies, nous ne nous sommes pas révoltés, nous n’avons presque pas résisté, nous avons à peine râlé. (Fayard

 

Barbier révèle enfin le complot Covid !

 

Christophe Barbier le "Conseiller médias" de Macron, dans un élan de sincérité lâche le morceau dans son dernier livre : "L'angoisse a été organisée par l'administration et le pouvoir politique pour que les gens se tiennent à carreaux. Et cela a marché !"

 

Merci de cet aveu qui confirme tout ce que les complotistes s'échinent à dire depuis un an ! Nous méritons respect et reconnaissance.

 

Cette psychose collective a donc été organisée pour mettre un terme aux Gilets Jaunes et éviter l'explosion sociale. Le Covid a servi d'alibi à ce pouvoir assassin pour mettre en oeuvre les mesures liberticides les plus abjectes qu'un gouvernement pouvait décréter. L'urgence sanitaire a servi d'excuse au pire crime contre l'humanité car nos anciens ont été euthanasiés et enterrés dans l'anonymat, les familles ne pouvant même pas organiser de funérailles pour leurs êtres chers, accusés d'être contaminés et dangereux. (MediaZone)

 

Précisons que l'auteur a beau être un libéral assumé, il n'en appelle pas à la rébellion égotiste sur le mode d'un Nicolas Bedos invitant au carpe diem je-m'en-foutiste. C'est au nom de l'intérêt collectif et d'un futur bien mal engagé qu'il s'alarme de la facilité avec laquelle nous avons succombé à ce qu'il nomme Les Tyrannies de l'épidémie (Fayard) : celle de la peur, des statistiques, des médecins, des populistes, des baby-boomers... (L'Express)

 

Ancien directeur du magazine L’Express et intervenant régulier à la télévision et à la radio, Christophe Barbier n’est pas tendre pour la gestion de l’épidémie du Covid-19. Le gouvernement n’est pas le seul fautif. Les Français se sont soumis trop servilement à la peur. (Le Figaro)

 

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7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 09:29

La doctrine chrétienne catholique contient toute une théologie de la force notamment dans la théologie du combat spirituel contre les Sept péchés capitaux

 

"Qu'est-ce qu'un péché capital ? Pas forcément un péché plus grave que les autres, mais un péché d'où les autres dérivent... C'est un péché qui vient en tête de liste (capital dérive du latin caput, 'tête'), un péché principiel, si l'on veut, comme une des sources du mal.

 

C'est un "péché originaire qui en engendre d'autres. Ainsi, le manque de tempérance dans l'alimentation peut générer le manque de sobriété dans la parole ou dans d'autres domaines. S'attaquer à un péché capital, c'est couper les ailes à d'autres péchés dont il est la source. Identifier le péché capital, le péché-mère, c'est tôt ou tard identifier et combattre les péchés-fils."  [1]

"Le royaume des cieux est forcé et les violents s'en emparent" (Mt 11, 12). Il faut être courageux et fort pour reconnaître, combattre et contenir son péché capital dominant. Cette force est une grâce qui vient bien évidemment du Christ. On trouve dans le Christ et Sa Passion les meilleures remèdes pour combattre son péché capital dominant. Deux livres évoquent ce sujet : Les 7 Péchés capitaux ou ce mal qui nous tient tête" de Pascal IDE (Mame, Paris 2015) et "Une lutte pour la vie, Connaître et combattre les péchés capitaux" de Enzo BIANCHI chez Médiaspaul (2012). Ces deux livres sont complémentaires : le premier apporte une foule impressionnante d'informations, de réflexions, de citations; le second se veut éclairant et utile dans le rude combat contre les tentations.

 

Mais dans ce combat où des lumières du ciel descendent sur nous pour nous aider à vaincre, il faut toujours se rappeler l'enseignement de Sainte Thérèse d'Avila : le mérite d'une âme ne réside pas dans les faveurs spirituelles qu'elle reçoit mais dans les vertus qu'elle acquiert.

 

"Un des aspects aujourd'hui les plus négligés de la vie chrétienne est certainement celui du combat spirituel. [...] Combien sont ceux qui connaissent aujourd'hui cet art du combat, que ma génération recevait encore fréquemment en héritage de guides spirituels ordinaires ? Victimes de cette ignorance, nombreux sont les chrétiens qui se sont accoutumés à succomber aux tentations, convaincus qu'il n'y a rien à faire contre elles, puisqu'ils n'ont jamais rien appris à leur égard.

 

"[...] Il faut pourtant dire clairement que l'édification d'une personnalité humaine et spirituelle robuste n'est pas possible sans le combat intérieur, sans un exercice au discernement entre le bien et le mal, qui permet de parvenir à dire des 'oui' convaincus et des 'non' efficaces : 'oui' à ce que nous pouvons être et faire en conformité au Christ; 'non' aux pulsions égocenriques qui nous aliènent et contredisent nos rapports avec nous-mêmes, avec Dieu, avec les autres et avec les choses, rapports appelés à être caractérisés par la liberté et l'amour." Cela "ne signifie donc ni tomber dans un dualisme spirituel, selon lequel il faudrait nier l'humain pour affirmer Dieu, ni s'abîmer dans une attitude piétiste et individualiste. Cela signifie au contraire affirmer la dimension humaine et chrétienne essentielle d'une ascèse - mot qui, ne l'oublions pas, signifie 'exercice' -, d'un combat pour parvenir à une vie pleine et accomplie : la vie chrétienne, une vie 'à la nature du Christ' (Ep 4,13 "jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude.").

 

"Pour le chrétien, le combat spirituel est donc une exigence inhérente au baptême [...] : 'Par ce baptême, le chrétien s'engage à demeurer toujours en tenue militaire, à porter ce que Paul appelle les 'armes de la justice' (Rm 6,13-14) et les 'armes de la lumière' (Rm 13,12). "En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ." (Ga 3, 27)

 

Martyrius, un Père syriaque du VIIe siècle écrivait : 'Est-ce que par hasard la lutte intérieure, l'effort sur les pensées et la guerre contre les passions, ne seraient pas aussi rudes que la guerre extérieure contre les persécutions, et que la torture du corps ? Il me semble, à moi, qu'ils sont encore plus rudes, dans la mesure où Satan est plus cruel et plus méchant que les hommes méchants.'

 

"[...] Le coeur est donc le lieu du combat invisible; c'est là que peut commencer le retour à Dieu, la conversion (voir Jr 3,10; 29,13).

 

"Pour les Pères du désert, [...] la reconnaissance de la tentation et la prise en charge du combat contre elle sont indispensables au salut.

 

"[...] Il faut veiller (voir Mt 24, 42-43; 25,13; 26,2-3; 16,15; etc.; Mc 13,33; Lc 21; Ep 6,18; He 13,17), être attentif (Mc 13, 23-33; Ep 5, 15; Col 4, 17; He 3, 12; 2 Jn 8, etc.), être sobre et tempérant (1Th 5, 6-8; 2 Tm 4,5; 1 P 1,13; 4-7; 5,8), être sur ses gardes (Lc 17,3, Ac, 20, 28; etc.).

[...] Au lieu de juger le comportement d'autrui, chacun de nous devrait avoir le courage de regarder avant tout à soi-même (voir Mt 7, 3-5; Lc 6, 41-42).

 

La vigilance représente le milieu vital de la foi, de l'espérance et de la charité (Cf. Marc LE MOINE, Lettre à Nicolas 10, 17-29; 12-18-38), et elle constitue un moyen très efficace de lutte contre ce qu'un moine du VIe siècle définissait les 'trois géants puissants et vigoureux' : l'ignorance, l'oubli, la négligence (Apophtegmes des Pères du désert, Collection alphabétique, Poemen 135). Elle est de fait la matrice de toutes les vertus chrétiennes. [...] Dans la tradition chrétienne orientale, l'attitude de vigilance, définie par des noms différents, a reçu à juste titre le rôle d'instrument privilégié du combat contre le péché et, avant cela même, contre les tentatives démoniaques de s'introduire dans l'esprit humain à travers les loghismoi, les 'pensées', les suggestions de l'esprit et du cœur. [...] C'est pourquoi il est dit : 'Si la suggestion du diable t'assaille, ne le laisse pas entrer dans ton cœur' (Qo 10,4 "Si la colère du chef s’allume contre toi, ne quitte pas ton poste : le sang-froid fait éviter de grandes fautes.") Celui qui n'est pas attentif à garder son intelligence ne peut pas devenir pur en son cœur, pour être jugé digne de voir Dieu (voir Mt 5,8). Celui qui n'est pas attentif ne peut pas devenir pauvre en esprit (voir Mt 5,3) Il ne peut pas non plus être affligé et pleurer (voir Mt 5,4), ni devenir doux (voir Mt 5,5) et paisible, ni avoir faim et soif de la justice (voir Mt 5,6). Pour tout dire, il n'est pas possible d'acquérir les autres vertus autrement que par cette attention. 

Saint Antoine le Grand, Ermite, par Zurbaran.

Saint Antoine le Grand, Ermite, par Zurbaran.

Que le souvenir de l'éternité, disait-il, ne sorte jamais de votre esprit. Pensez, tous les matins, que peut-être vous ne vivrez pas jusqu'à la fin du jour ; pensez, tous les soirs, que peut-être vous ne verrez pas le lendemain matin. Faites chacune de vos actions comme si elle était la dernière de votre vie.

Veillez sans cesse contre les tentations , et résistez courageusement aux efforts du démon : cet ennemi est bien faible quand on sait le désarmer ; il redoute le jeûne, la prière, l'humilité et les bonnes œuvres.

Saint Antoine, Ermite

"Ce n'est pas l'effort humain qui fait remporter la victoire, mais la grâce de Dieu qui, à travers la mort de l'homme à lui-même, agit en lui et le vivifie.

 

"Dans ce dur combat il faut se doter d'armes spirituelles (2 Co 3,5 "ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions nous attribuer : notre capacité vient de Dieu.")

 

"Philothée le Sinaïte écrit : 'Dès que tu prends conscience d'une pensée, réfute-la. Mais aussitôt appelle vite le Christ à ton aide.'" [2]

 

"La doctrine des péchés capitaux désigne les sept voies majeures par lesquelles l'homme se détourne de son véritable bonheur. [...] Les péchés capitaux sont des miroirs aux alouettes, des routes en trompe-l'oeil, des impasses masquées, des séductions de substitution. Ces sept vices mènent la course. Ils entraînent derrière eux la hordes des sévices dérives : lâcheté, médisance, infidélité, ambition, mensonge, cruauté... la liste est interminable. 

 

[...] En hébreu, le verbe pécher signifie : manquer son but, se tromper de cible. [...] Pécher est se tromper de bonheur. Or le bonheur est Dieu même : l'homme est fait pour l'infini et Dieu seul est le Bien infini. [...] Une idole est une réalité finie qui se fait passer pour infinie. Or seul l'infini peut combler le coeur humain." [3]

 

Dit autrement, "pécher, c'est poser un acte derrière lequel se dissimule une idole qui nous fait croire au vrai bonheur, alors que le vrai bonheur trouve sa source en Dieu seul.

 

"[...] Le péché, au fond, c'est toujours se préférer soi-même à Dieu et, du coup, se détourner du bonheur authentique.

 

"[...] Et si l'amour servait à rendre heureux celui qui aime, et à le rendre heureux d'un bonheur que nul ne peut lui ravir et qui jamais ne passera ?" [4]

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28 février 2021 7 28 /02 /février /2021 10:19
Covid-19 : "De quoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ?"

Rédigé par Anne Bernet le 26 février 2021 dans Politique/Société

 

Covid-19 : ''De quoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ?''

En complément du dossier "Crise sanitaire ou crise de la foi" de l'HN n°1730, Anne Bernet présente deux ouvrages à propos de l'Église en temps de pandémie. L'un avec une approche d'abord historique, l'autre plus théologique, ils proposent tous deux des éléments de réflexion pour prendre du recul la façon dont l'Église s'est organisée pour affronter la crise et analyser notre façon de gérer nos peurs et supporter la souffrance.

 

Penser … C’est peut-être ce qui aura le plus manqué ces derniers mois à une société saisie de panique collective, absorbant comme une éponge les informations aussi anxiogènes que contradictoires débitées nuit et jour par les chaînes de télévision et des médecins qui prenaient trop manifestement goût à leur soudaine importance et à leur médiatisation. L’on aura tout dit, tout entendu, tout cru, concernant ce « mal qui répand la terreur », tout accepté, surtout, pour le contrer, comme si la peste noire, la variole ou le choléra nous avaient soudain fondu dessus et voués collectivement dans d’atroces souffrances à la mort à brève échéance. Le pire, dans cette séquence de démence généralisée, aura été, hélas, l’attitude d’hommes de Dieu qui, trop souvent, l’auront bien peu été.

 

Il faudra du temps pour que l’Église porte un jugement critique sur son attitude et ses choix et cela ne se fera sans doute qu’après en avoir constaté dans leur tragique ampleur toutes les conséquences spirituelles, mais aussi économiques, politiques et sociales. Très vite, certains, cependant, se sont penchés sur l’événement, et ont tenté de l’analyser ; les livres vont probablement se multiplier dans les prochains mois mais en voici deux, parmi les tout premiers parus, qui proposent des analyses assez opposées.

 

Philippe Martin est directeur de l’Institut supérieur d’études des religions et de la laïcité, titre qui l’autorisait à se pencher sur le phénomène pandémique dans ses dimensions religieuses et sociétales. De son propre aveu, il a rédigé Les religions, de la peste à la Covid 19, (Le Cerf. 276 p. 22 €.) pendant le confinement du printemps et afin de s’occuper. De son propre aveu aussi, il reconnaît que ces conditions si particulières l’ont souvent mis dans l’impossibilité de faire les recherches qui s’imposaient, de récupérer certains documents, de rencontrer certaines personnes. L’ouvrage donne, de ce fait, un sentiment d’inachevé et de relative superficialité. On n’en imputera pas la faute à l’auteur.

 

Si l’on n’est nullement obligé d’adhérer à toutes ces conclusions, la synthèse apporte néanmoins un panorama intéressant, quoique incomplet puisqu’il ne couvre que la période de mars à mai 2020, celle du confinement, et n’en mesure donc pas les conséquences à court et moyen termes. Le propos est de rappeler comment les hommes, depuis l’Antiquité, ont fait face aux épidémies mortelles, et de mettre en parallèle l’attitude adoptée par nos contemporains au printemps dernier. La rupture est évidente : d’un côté, une humanité désarmée face à la maladie, n’ayant d’autre recours que la religion ; de l’autre, une médecine qui s’attribue des pouvoirs qu’elle ne possède évidemment pas sur la vie et la mort, et prétend, à ce titre, tout recours au divin dépassé, ridicule, pour ne pas dire dangereux, voire criminel, obtenant non seulement le concours d’États, par ailleurs en majorité hostiles à la foi, pour interdire à la société de se tourner vers Dieu, mais aussi, fait inédit, celui des diverses hiérarchies religieuses qui, à de rares exceptions près, ont accepté toutes les contraintes, quand elles ne les ont pas précédées.

 

Cette attitude « mature », Philippe Martin l’oppose volontiers à celles des prédicateurs exaltés, musulmans ou évangélistes, qui ont incité leurs fidèles à mettre leur confiance en Dieu plutôt qu’en la science humaine. La foi du charbonnier, qui opère parfois des miracles, sort fatalement ridiculisée d’une telle analyse. Et oblige à se poser une question douloureuse : nos pasteurs croient-ils encore aux vérités éternelles qu’ils sont sensés enseigner et défendre, au prix de leur sang si nécessaire ?Le contraste est douloureux avec une autre étude, beaucoup plus complète et réfléchie, parue aux éditions des Syrtes (285 p. 15 €), Petite théologie pour les temps de pandémie signée Jean-Claude Larchet.

 

Cette théologie est orthodoxe, comme son auteur qui s’intéresse exclusivement aux communautés russes, grecques, balkaniques, etc. à travers le monde. Constatation peu consolante : en bien des endroits, notamment en Grèce, l’épiscopat et le clergé orthodoxes ne se sont pas montrés plus glorieux et courageux que les catholiques : même soumission aux autorités, même acceptation de mesures qui privaient les fidèles de « La Grande Semaine », la Semaine Sainte, des sacrements et de l’Eucharistie, même si la confession restait parfois, dans des conditions aberrantes, puisqu’une distance de plusieurs mètres entre le confesseur et le pénitent était exigée, autorisée.

 

M. Larchet ne condamne pas par principe ces choix sanitaires et même, il lui arrive de les justifier, mais, et c’est là que son ouvrage prend une dimension absente ailleurs, il rappelle deux vérités fondamentales oubliées par les catholiques en cette crise : que cette vie passagère n’est pas tout, et que Dieu est tout puissant. Sur ce sujet, il développe longuement une théologie de l’eucharistie et de ses pouvoirs qu’il faut amèrement regretter de n’avoir lue sous aucune plume catholique autorisée … mais il est vrai qu’il a des mots féroces pour ce qui reste de la foi eucharistique dans l’Église catholique, et qu’il est difficile de le contredire.

 

À grand renfort d’exemples scientifiquement démontrés, Jean-Claude Larchet démontre que « les précieux dons », les saintes espèces, n’ont jamais depuis que l’Église les prodigue aux fidèles, permis la moindre contamination, en dépit des pratiques de communion orthodoxes qui, d’un point de vue sanitaire, feraient passer les règles catholiques pour hygiénistes. L’explication en est simple : une foi vive, intangible, en la Présence réelle, donc en la toute puissance divine. « De quoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? » N’est-il pas temps pour les catholiques, clercs et laïcs, de se poser sérieusement la question ?

 

Source 

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19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 18:54

Depuis longtemps déjà Louis XVI porte sur les évènements révolutionnaires un regard surnaturel. À ses yeux, le mal est spirituel et le remède ne peut être que spirituel.

Philippe Pichot-Bravard, La Révolution française, Via Romana 2014, p. 164.

Penser un nouveau pacte d'égalité, plus équitable

Dans le système hérité de 1789, l'égalité des uns présuppose l'inégalité économique et sociale des autres. Belle réussite du marché, mais impasse totale des droits de l'homme de 1789.

Un livre paru en 2020, de l'historien italien Aldo SCHIAVONE, intitulé "Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle" (traduit de l'italien par Giulia Puma, Fayard, L'épreuve de l'histoire, Saint-Amand-Montrond 2020, p. 153; 161-165) évoque ce que l'auteur nomme "la contradiction insurmontable que 1789 laissa en héritage au XIXe siècle, ... jusqu'à nous."

 

L'auteur fait le bon diagnostic mais il propose aussi un remède, qui nous ramène à Dieu.

 

"Émergeait ainsi en pleine lumière, dès les formules sèches de ce texte, ... ce que François Furet pointait comme le grand dilemme du XVIIIe siècle : comment penser la sociabilité - c'est-à-dire plus exactement, le lien, la connexion, le commun - ... en partant uniquement de l'individuel, de la singularité, de la solitude du fragment.

 

"'La richesse et la pauvreté étaient destinées à disparaître dans un régime d'égalité', lit-on dans un décret de la ville de Paris en novembre 1793, et : 'Il ne faut plus ni riches ni pauvres. L'opulence est une infamie,' dirait Saint-Just cette même année. ... Montesquieu et Rousseau - d'accord sur ce point - avaient raison. La démocratie, pour être effective, avait besoin d'une égalité qui dépasse le seul plan des droits, pour arriver à toucher la substance de la vie matérielle des citoyens.

 

"... Une égalité comme celle projetée en 1789 ... tendait à être rendue vaine, pour ce qui est de son effectivité...

 

Mais si le problème existait vraiment..., la voie choisie pour le résoudre était tragiquement erronée. Cette dernière imaginait que pour en voir le bout il suffisait d'armer le pouvoir - d'un pouvoir inouï - une avant-garde révolutionnaire, auto-persuadée d'agir au nom de la nation tout entière, et d'imposer, au moyen de son commandement, la politique et la volonté dont il était l'expression, en dehors duquel ne pouvait exister aucun espace de salut, aucune marge autonome de l'humain." Dans ce livre, Aldo Schiavone tente de trouver une solution à la contradiction fondamentale de la déclaration de 1789 : "Si l'individuel demeure la seule forme avec laquelle concevoir l'humain [...], comment concilier la pleine valorisation avec une égalité qui dépasse le niveau d'une parité formelle uniquement politique et juridique ?" (Aldo Schiavone, Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle", ibid.,p. 283.) "La construction de l'individu moderne, cuirassé dans ses libertés - auxquelles ont contribué organisation capitaliste, tradition chrétienne et pensée libérale puis démocratique - reste peut-être la conquête la plus importante d'un parcours d'émancipation auquel l'Occident a voué la meilleure partie de lui-même.

 

"Si nous définissons l'humain uniquement par l'individuel, son universalité - aussi emphatisée soit-elle par la tradition moderne et son arrière-plan chrétien - en pâtit forcément, et risque de se réduire à tout instant à une construction seulement abstraite. Afin d'écarter ce danger, deux voies ont été suivies. La première a fini par attribuer à l'Etat - comme c'est le cas de la pensée de Hegel, qui représente, à cette aune, l'apogée de la modernité chrétienne-bourgeoise - un rôle de conciliation et de producteur d'éthicité. [...] L'autre a déplacé, au contraire, cette instance de réunification supérieure au-delà du plan de l'histoire, dans un royaume des cieux théologiquement inféré, lieu exclusif où l'on trouverait la plénitude de la vérité et de la vie. Mais si on parvient plutôt à construire et à articuler, tout en restant bien dans l'horizon de l'histoire, une forme alternative de l'humain, les choses changent. Une figure qui ne se confonde ni avec le 'je' de l'individuel ni avec le 'nous' de la tradition rousseauiste-socialiste, mais avec l'impersonnalité du 'il', [...] qui à l'extérieur de tout homme, permet à chacun d'exister et de penser, et de ne pas se noyer dans la prison d'une autoreprésentation sans fin. [...] Tout l'effort des mystiques a toujours visé à obtenir qu'il n'y ait plus dans leur âme aucune partie qui dise 'je'. Mais la partie de l'âme qui dit 'nous' est encore infiniment plus dangereuse.' (Simone Weil, La Personne et le sacré, 1942-43, paru en 1950, Paris 2017, p. 37) Au contraire, elle finirait même par en perpétuer les effets, en se limitant à juxtaposer les individualités [...] sans les dépasser si ce n'est en surface, en croyant les unifier à travers le seul lien de la sérialité du travail à l'usine..." (Aldo Schiavone, Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle", ibid.,p. 309-311.)

 

"Il est certain que les inégalités imprévues qui ont soudain vu le jour dans les sociétés occidentales [...] ont eu un poids décisif. Il faut injecter des idées dans la démocratie, et ne pas la considérer comme une forme immuable, la 'fin de l'histoire', le lieu d'une vérité acquise pour toujours, mais simplement un mécanisme imparfait, fruit d'une combinaison instable entre éléments hétérogènes. [...] Une seule réponse, totale et définitive, n'existe pas. Il n'y a pas de proportion idéale - une espèce de règle d'or - à trouver et à mettre en pratique, valable dans toutes les situations. [...] Si nous essayons de [...] réduire l'égalité démocratique à l'intérieur de ses frontières strictement formelles, [...] - droits politiques, parité des citoyens face à la loi, et rien d'autre - nous empruntons une impasse

 

"[...] Le moment est venu de commencer à penser un nouveau pacte d'égalité pour sauver le futur de la démocratie.

 

[...] Un pacte d'égalité qui sache se transformer en programme politique [...] et qui parle non pas de la parité des individus, mais de la divisibilité [...] de certaines choses, de certains biens, matériels et immatériels, à commencer par le bien que constitue la vie, à partager équitablement entre tous les vivants. [...] 

 

"À la dernière page de La Personne et le sacré, [...] Simone Weil [...] se demande si, au fond, il est bien vrai que le Dieu-Personne de la tradition chrétienne ne laisse pas de place à la pensée de l'impersonnel - une question qui parcourt silencieusement la pensée du philosophe allemand (Hegel). Et elle conclut qu'une jonction est concevable. À l'appui, elle cite le texte de Matthieu 5,45 : 'afin de devenir fils de votre père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes', considérant ce passage comme un exemple limpide de l'allusion évangélique à un 'ordre impersonnel et divin de l'univers', et donc à la possibilité que la figure de Dieu et celle de l'homme puissent se retrouver au-delà d'une théologie de la personne conçue comme dénuée d'alternatives. Je crois bien qu'elle avait raison."  (Aldo Schiavone, Une Histoire de l'égalité, Leçons pour le XXIe siècle", ibid., p. 331-332.)

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7 août 2020 5 07 /08 /août /2020 21:52

Dans son ouvrage "Héros oubliés", Eric Vieux de Morzadec se penche sur les généraux français qui ont fait honneur à leur Partie en servant dans l'armée confédérée lors de la guerre de Sécession. A l'image du général Beauregard, ils voyaient l'esclavagisme comme une abomination et voulaient la "libération des noirs pour bâtir avec eux un sud fraternel et chrétien".  Un projet bien loin de la tyrannie de l'argent du nord yankee, transformant les citoyens en consommateurs et en esclaves... Le général Beauregard disait : "Nous sommes les Vendéens, ils sont les Jacobins..." Un éclairage nouveau pour rétablir la vérité sur un épisode de l'histoire encore prégnant.

"Gettysburg" est un excellent film, réalisé en 1993, sur le thème de la la bataille de Gettysburg (1863). L'extrait suivant, intitulé "la Charge de Pickett", montre bien le courage des Confédérés menés par des hommes d'élite, fervents catholiques, prêts au sacrifice de leur personne pour la cause :

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2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 14:41
Russo: Quand la Vierge explique les étapes sombres de l'Apocalypse

Source: Stilum Curiae

Marco Tosatti

Chers amis et ennemis de Stilum Curiae, Sergio Russo, l'artisan écrivain que vous connaissez désormais bien, pour sa présence sur ce site, nous a envoyé une réflexion dans son style sur la lecture de l'Apocalypse, la réalité que nous vivons et la manifestations qui lient notre existence au surnaturel. Bonne lecture. 

 

§§§

CETTE EPOQUE OÙ SOMBRE PASSAGE DU LIVRE DE L'APOCALYPSE ... ÉTAIT EXPLIQUÉ PAR LA SAINTE VIERGE ELLE-MÊME !

 

Le Mouvement sacerdotal marial est un mouvement ecclésial catholique aujourd'hui répandu sur les cinq continents. Il a été fondé par un prêtre charismatique, Don Stefano Gobbi, le 13 octobre 1972. Et son texte de référence est le célèbre "livre bleu" (Aux prêtres fils bien-aimés de Notre-Dame), qui en est également maintenant à sa 26e édition, dont chacune de celle-ci est toujours accompagnée d'un "imprimatur" de l'évêque: ce texte contient en fait les locutions intérieures que Don Stefano reçut de la Sainte Vierge, de 1973 à 1997.

Peu de croyants catholiques sont conscients de ce verset énigmatique, présent dans le tout aussi énigmatique Livre de l'Apocalypse, dans lequel l'évangéliste Saint Jean voit à un certain moment "une autre bête montant de la terre; elle avait deux cornes comme un agneau, et elle parlait comme un dragon. (Ap 13.11)", et comment sur ce verset précisément, les Pères de l'Église et d'illustres théologiens, ont versé des fleuves d'encre pendant deux millénaires d'histoire ecclésiastique, dans une tentative - malheureusement révélée à ce jour infructueuse - pour identifier cette mystérieuse "bête s'élevant de la terre", également connue sous le nom de "Faux Prophète".

Et puis, le jour même du 13 juin 1989, ce sera Notre-Dame elle-même de "prendre le terrain", fournissant précisément, sur ce vers sibyllin, son explication particulière, lequel - venant d'Elle, la Maîtresse et Guide inégalée de l'Exégèse Chrétienne - évidemment, je pense personnellement qu'elle est fiable et définitivement éclairante.

Et par conséquent, Notre-Dame commence par ces mots:

"Mes chers Enfants, souvenez-vous aujourd'hui de ma deuxième apparition, qui a eu lieu dans le pauvre lieu-dit Cova da Iria à Fatima, le 13 juin 1917.

Depuis, je vous ai déjà annoncé comment vous vivez ces temps.

Je vous ai annoncé la grande lutte entre Moi, Femme revêtue du soleil, et l'énorme Dragon rouge, qui a conduit l'humanité à vivre sans Dieu.

J'ai également prédit le travail subtil et ténébreux accompli par la franc-maçonnerie pour vous éloigner de l'observance de la loi de Dieu et ainsi vous faire des victimes de péchés et de vices.

Surtout, en tant que Mère, je voulais vous avertir du grand danger qui menace l'Église aujourd'hui, à cause des nombreuses et diaboliques attaques qui sont menées contre elle pour la détruire."

Mais nous voici maintenant à ce verset "fatidique":

"Pour atteindre cet objectif, la bête noire qui monte de la mer vient au secours de la terre, une bête qui a deux cornes, semblables à celles d'un agneau."

Et donc, c'est encore vous qui nous donnez cette interprétation éclairante:

"L'agneau, dans l'Écriture divine, a toujours été le symbole du sacrifice. La nuit de l'Exode, l'agneau est sacrifié et, avec son sang, les poteaux des maisons des Juifs sont aspergés, pour les soustraire au châtiment qui affecte en revanche tous les Égyptiens.

La Pâque juive se souvient de ce fait chaque année, avec l'immolation d'un agneau, qui est sacrifié et consommé.

Au Calvaire, Jésus-Christ s'immole pour la rédemption de l'humanité, se fait notre Pâques et devient le véritable Agneau de Dieu qui enlève tous les péchés du monde.

"La bête porte deux cornes semblables à un agneau sur sa tête."

Le symbole du sacrifice est intimement lié à celui de la prêtrise: les deux cornes.

Une coiffe à deux cornes était portée par le Souverain Sacrificateur dans l'Ancien Testament.

La mitre - avec deux cornes - évoque les évêques dans l'Église, pour indiquer la plénitude de leur sacerdoce.

La bête noire [celle décrite dans Ap 13,1-10: la "bête qui monte de la mer", qui a dix cornes et sept têtes ...] semblable à une panthère, évoque la franc-maçonnerie ; la bête à deux cornes [à la place], semblable à un agneau, indique la Maçonnerie infiltrée dans l'Église, c'est-à- dire la Maçonnerie ecclésiastique, qui s'est surtout répandue parmi les membres de la Hiérarchie.

Cette infiltration maçonnique au sein de l'Église a déjà été annoncée par Moi à Fatima, lorsque je vous ai annoncé que Satan se présenterait au sommet de l'Église."

Et ici, j'ouvre une parenthèse, surtout pour ceux qui trouvent une déclaration aussi "excessive" - ​​et pourtant, naturellement - incroyable ...

Lors d'une conversation privée avec le professeur Baumgartner à Salzbourg - et ce témoignage n'a jamais été démenti par personne, ni à l'intérieur ni à l'extérieur de l'Église! - Le cardinal Mario Luigi Ciappi, qui était le théologien personnel des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II, a révélé que: "Dans le troisième secret de Fatima, il est prophétisé, entre autres, que la grande apostasie dans l'Église partira de son sommet."

Et enfin Notre-Dame conclut:

"Si la tâche de la franc-maçonnerie est de conduire les âmes à la perdition, les conduisant au culte de fausses divinités, le but de la franc - maçonnerie ecclésiastique est plutôt de détruire le Christ et son Église, en construisant une nouvelle idole, c'est-à-dire un faux Christ et une fausse Église."

En conclusion: voici une autre "pièce" capable de dissiper le brouillard ou, mieux encore, cette fameuse "fumée de Satan" qui, selon l'alarme lancée par le Pape Paul VI (homélie du 29 juin 1972. Ndlr.), serait entrée, maléfique et désorientante, en plein dans notre temps, dans le temple sacré du Seigneur. Et nous ne pouvons que nous identifier consciemment - nous, croyants contemporains du troisième millénaire - avec le pape Montini, lorsque celui-ci, désolé et en détresse, fut obligé de prendre acte que "... ce qui me frappe, quand je considère le monde catholique, c'est qu'au sein du catholicisme, une pensée non catholique semble parfois prédominer, et qu'il se pourrait bien que demain, cette pensée non catholique au sein du catholicisme devienne la plus forte [et cela s'est produit à temps!]. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l'Église [oui… de l'Église, la vraie, qui appartient au Saint-Père Benoît]. Un petit troupeau doit exister, si petit soit-il [ce qu'il fera comme rempart, brandissant courageusement l'étendard de la Foi, contre cette autre Église, la fausse, qui appartient à l'évêque vêtu de blanc!"

(extrait du livre: "Est-ce vous, ou devons-nous en attendre un autre?" de Sergio Russo)

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30 mai 2020 6 30 /05 /mai /2020 18:46
https://fr.aleteia.org/2020/05/30/jeanne-darc-nous-montre-comment-reprendre-notre-destin-en-main/

https://fr.aleteia.org/2020/05/30/jeanne-darc-nous-montre-comment-reprendre-notre-destin-en-main/

[...]

 

Née en 1412 dans une famille de paysans aisés du Barrois mouvant, elle est fille des frontières et de la guerre. Depuis que Charles VI a été atteint de folie, les grands féodaux n’ont cessé de se déchirer. Les Anglais en ont profité pour envahir le royaume et se sont entendus avec le duc de Bourgogne pour déshériter le dauphin de ses droits à la couronne. Réfugié à Bourges, Charles VII n’est pas le roi « paresseux et endormi au sein de la belle Agnès » que dépeindront les historiographes des Bourbons, mais quoi qu’il entreprenne, il va de défaite en défaite. Il commence même à douter de sa légitimité. Les Anglais font en effet courir le bruit que sa mère, Isabeau de Bavière, étant une débauchée, il ne serait pas le fils de son père. En octobre 1428, Orléans est assiégée. Si les Anglais prennent la ville, rien ne les empêchera plus de franchir la Loire et lui qu’on n’appelle déjà plus que « le roi de Bourges » devra se réfugier en Écosse ou en Espagne. C’est alors que Jeanne surgit comme un météore.

 

À l’âge de 13 ans, elle a entendu une voix dans le jardin de son père : Dieu l’a choisie pour sauver le royaume. Il faut qu’elle lève une armée et se porte au secours du roi. Après avoir attendu quatre ans – cette mission lui semblait tellement inouïe -, elle part à Vaucouleurs puis à Chinon pour convaincre Charles VII :

 

Je te dis de la part de Messire que tu es vrai héritier de France et fils de roi, et il m’a envoyée à toi pour te conduire à Reims pour que tu reçoives ton couronnement et ta consécration si tu le veux.

 

Jeanne d’Arc incarne l’union maximale du ciel et de la terre, tant au niveau personnel que collectif. Rien n’est plus naturel en elle que le surnaturel, ni de plus enraciné que sa foi. Chacun de ses actes semble ramener le monde à quelque chose de l’unité de ses origines, et sa mission de libérer sa patrie et de faire sacrer son roi répond au même impératif d’unité. La patrie est à ses yeux le chemin le plus naturel pour rejoindre Dieu par la société de ses pères et la médiation de son roi.

 

Par-delà la levée du siège d’Orléans et le sacre de Reims, sa mission était de faire advenir le Royaume. Le Royaume céleste dans le Royaume terrestre, l’un dans l’autre et l’un par l’autre. Sachant que le Royaume de Dieu ne sera jamais totalement de ce monde, sa mort sur le bûcher, comme celle du Christ en croix, étant là pour nous le rappeler.

 

Jeanne nous montre comment reprendre notre destin en main. En remettant Dieu au cœur de nos vies. Pour elle, Dieu seul rend libre, et défendre les droits de Dieu sur terre est le meilleur moyen de défendre les droits de l’homme. C’est parce qu’elle avait Dieu pour seul maître qu’elle a pu démasquer les idéologies de son temps et défier tous les puissants pour libérer son pays. Parce qu’elle n’avait accordé sa foi qu’à Dieu qu’elle a pu justifier son droit de s’échapper de prison. Et parce qu’il devait être « premier servi » qu’elle a trouvé la force de préférer la liberté dans la mort plutôt que la soumission.

 

 

Jeanne d’Arc, sur la terre comme au ciel, Pauline de Préval, presses de la Renaissance, mars 2020.

 

Source: Aleteia

*****

Edit. du dimanche 31 mai 2020. Une lectrice me fait observer non sans raison : "Quel contresens de vouloir lier la mission de Jehanne à La Défense des droits de l'homme ! C'est un anachronisme grossier et un contre sens. La religion de Jehanne est catholique et non droitdelhommiste".

 

Compte tenu de l'impasse philosophique et spirituelle de la déclaration des droits de l'homme de 1789, pour contrebalancer la vision étroite de cet article simplement rattaché aux droits de l'homme, on peut lire "Les saints de sainte Jehanne d’Arc" par le Révérend Père Joseph – Capucin de Morgon (69) 16 mai 2020, et surtout répéter les mots de saint Pie X lors de la béatification de sainte Jeanne d'Arc, le 13 décembre 1908 : 

"Vous direz aux Français qu’ils fassent leur trésor des testaments de saint Rémi, de Charlemagne et de saint Louis, qui se résument en ces mots si souvent répétés par l’héroïne d’Orléans : Vive le Christ qui est roi de France. A ce titre seulement, la France sera grande parmi les nations. A cette clause, Dieu la protégera et la fera libre et glorieuse."

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10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 18:37
https://www.lanuovabq.it/it/benedetto-papato-spirituale-vs-dittatura-anticristica

https://www.lanuovabq.it/it/benedetto-papato-spirituale-vs-dittatura-anticristica

( traduction rapide )

 

Les réponses de Ratzinger dans le livre de Seewald, "Benedikt XVI: Ein Leben", en disent beaucoup plus que ce qui s'est produit jusqu'à aujourd'hui. Le pouvoir de l'Antéchrist ne se révèle pas seulement avec la légitimité de l'avortement et des unions homosexuelles, mais s'incarne dans une "dictature mondiale d'idéologies apparemment humanistes" qui exclut les chrétiens fidèles du consensus social. Ceci est lié à la renonciation et au titre de "Pape émérite", avec lequel Benoît XVI entendait renforcer le pouvoir spirituel de l'Église. Qui est basé sur la prière.

 

Les paroles de Benoît XVI, divulguées dans le livre fraîchement imprimé de Peter Seewald, Benedikt XVI : Ein Leben, ne sont pas passées inaperçues. L'avortement et les unions homosexuelles, sont des signes de l'Antichrist: voilà l'essentiel de ce qui s'est produit passé jusqu'à aujourd'hui, dans lequel l'anti-modernité de Ratzinger a été immédiatement dénoncée, qui pour la blâmer et qui pour la féliciter.

 

Mais dans les réponses de Benoît XVI, rapportées dans la dernière section du livre, il y a beaucoup plus de contenu : il y a une lecture approfondie du moment où nous vivons, une clarification (définitive?) Du sens de sa "démission" et du rôle du Pape émérite, manifestation de la réalité profonde de l'Église. Allons par ordre.

 

Ce sont 20 questions que Seewald a posées au pape émérite à l'automne 2018. Ratzinger lui avait répondu poliment, mais, dans une lettre du 12 novembre, il avait également précisé que "ce que vous me demandez, va certainement dans la situation actuelle de l'Église" et que la réponse à ces questions "serait inévitablement une ingérence dans le l'action du pape actuel. Tout ce qui va dans ce sens, je le devais et je veux l'éviter".

 

Il est important de garder ce contexte à l’esprit: les déclarations inédites de Benoît XVI sont donc des indications qui vont très loin dans la compréhension de ce que vit l’Église à cette heure de son histoire et qu’à un certain moment, il a été décidé de publier, malgré le risque qu'elles puissent être comprises comme une invasion de terrain. De plus, précisément dans ces réponses, Ratzinger souligne que "l'affirmation selon laquelle je participe régulièrement au débat public est une distorsion malveillante de la réalité".

 

Le Pape émérite résume notre époque comme une "crise de l'existence chrétienne" qui découle directement d'une "crise de la foi". C'est dans la dimension de l'apostasie en cours - qui menace la présence chrétienne dans le monde - que nous devons nous interroger.

 

La vraie bataille n'est pas au niveau des problématiques internes de la Curie romaine ; ce ne sont pas les Vatileaks qui menacent la papauté ("je dois dire que l'éventail des choses qu'un Pape peut craindre est considéré comme trop limité"), mais dans la manifestation de l'Antichrist dans une dictature mondiale, qui conduira les chrétiens fidèles à être exclus de la vie sociale : "La véritable menace de l'Église et donc du ministère pétrinien [réside] dans la dictature mondiale d'idéologies apparemment humanistes, dont la contradiction conduit à l'exclusion du consensus fondamental de la société". C'est dans ce contexte plus large que le Pape émérite fait référence à l'avortement, aux mariages homosexuels et à la production d'êtres humains en laboratoire, comme signes de cette dictature humaniste. Et il insiste: "La société moderne est en train de formuler une croyance antichrétienne, opposée à laquelle nous sommes punis d'une excommunication sociale. La peur face à ce pouvoir spirituel de l'Antichrist est alors naturelle et l'aide de la prière de tout un diocèse et de l'Église mondiale est vraiment nécessaire pour y résister".

 

Ces paroles providentielles éclairent la situation que nous vivons : la suspension des messes avec le peuple, la soumission de la vie de l'Église aux conditions pseudo-sanitaires dictées par les experts en service, est déjà un indice très éloquent de ce qui est et sera le lieu d'exercice de l'Église dans le monde du nouvel humanisme tant proclamé.

 

Notre époque est donc clairement anti-chrétienne et nous devons lutter "contre les Principautés et les Puissances, contre les dirigeants de ce monde obscur, contre les esprits du mal qui vivent dans les régions célestes" (Ep 6, 12), une bataille qui se mène essentiellement par la prière.

 

Et c'est devant l'Antichrist que le pape Benoît s'est aperçu qu'il se trouvait, pendant son pontificat, et même maintenant, en tant que pape émérite. Si l'on entre dans cette perspective, on peut alors mieux comprendre les raisons profondes de son choix et "l'obstination" à garder le titre de Pape émérite, thème qui occupe la plupart des questions posées par Seewald.

 

Ce n'était pas la corruption de la Curie, ce n'était pas une menace qui lui avait fait franchir le pas en 2013, chose qu'il avait définitivement décidée dans son cœur depuis août 2012, alors qu'il était à Castel Gandolfo pour renforcer un peu ses forces.

 

Seewald tente alors de comprendre pleinement le sens de sa démission, proposant au pape émérite l'analyse du philosophe Giorgio Agamben : avec sa renonciation, Benoît XVI voulait renforcer le pouvoir spirituel de l'Église et anticipait en quelque sorte la séparation entre Jérusalem et Babylone, qui coexistent dans l'Église et dans le monde. Et ici, Ratzinger "s'est confessé et n'a pas nié et s'est confessé" (cf. Jn 1, 20) ; il s'accroche à son bien-aimé saint Augustin pour se rappeler que les uns ne sont dans l'Église qu'en apparence et que d'autres, sans le savoir lui appartiennent et que "jusqu'à la fin des temps, l'Église évolue comme un pèlerin parmi les persécutions du monde et les consolations de Dieu" (De Civitate Dei XVIII, 51, 2). Puis le commentaire des paroles du grand évêque d'Hippone : "Il y a des moments où la victoire de Dieu sur les puissances du mal se manifeste par la consolation et d'autres où la puissance du mal obscurcit tout.

 

Il semble que nous nous trouvions dans la seconde situation, qui ne doit cependant pas nous faire oublier que toujours "dans l'Église on peut reconnaître, au milieu des tribulations de l'humanité et de la puissance qui génère la confusion, la puissance silencieuse de la bonté de Dieu". Et c'est à cause de cette épaisse obscurité, à cause de cette montée de l'Antéchrist, qu'il faut comprendre le choix de laisser le leadership "actif" et, en même temps, de conserver le titre de Pape émérite.

 

Ratzinger revient sur le débat qui, à l'époque de Vatican II, avait conduit à la définition juridique de "l'évêque émérite", solution trouvée par l'évêque de Passau, Mgr. Simon Konrad Landersdorfer: "Émérite signifie qu'il n'était plus le détenteur actif du siège épiscopal, même s'il était dans la relation particulière d'un évêque avec son ex-siège. Par conséquent, d'une part, il était essentiel de prendre en compte la nécessité de définir sa fonction par rapport à un véritable diocèse, sans toutefois en faire le deuxième évêque du diocèse. Le mot "émérite" signifiait qu'il avait entièrement renoncé à ses fonctions, mais son lien spirituel avec le siège qu'il occupait jusqu'à présent était désormais également reconnu comme une qualité juridique". Le lien spirituel, du point de vue de la foi, n'est pas quelque chose d'accessoire, un contenu pour vous faire sentir encore utile; au contraire, l'essence de la tâche spirituelle "est de servir son diocèse de l'intérieur, du côté du Seigneur, en priant avec et pour".

 

Mais est-il possible d'affirmer la même chose pour le Pape? Réponse: "On ne voit pas pourquoi cette figure juridique ne devrait pas s'appliquer à l'évêque de Rome. Dans cette formule, nous avons les deux choses: pas de pleine puissance juridique concrète, mais une affectation spirituelle qui, même si elle est invisible, reste", car cette "union spirituelle ne peut en aucun cas être supprimée". C'est cette "révolution" voulue par Ratzinger avec son choix : que la force spirituelle soit considérée comme quelque chose d'essentiel pour l'Église, comme la réalité la plus profonde. Et en tant que telle, elle est également reconnue juridiquement.

 

Face à des tentatives continues, inutiles et préjudiciables de vouloir réformer l'Église en modifiant la structure de la Curie, en inventant de "nouveaux" plans pastoraux, etc., Benoît XVI a en quelque sorte imposé la primauté de la dimension spirituelle, à travers la reconnaissance juridique du Pape émérite. C'était un acte radical pour pousser les chrétiens à comprendre que la prière est une substance, que la dimension spirituelle est prioritaire et plus concrète que toute action matérielle, car cela signifie agir "de l'intérieur, du côté du Seigneur".

 

On était là sur la bonne voie. C'est principalement à ce niveau qu'il faudra mener la grande bataille de notre temps.

 

Article avec la collaboration de Katharina Stolz

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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 11:31
https://www.lifesitenews.com/blogs/when-he-was-a-cardinal-pope-benedict-said-freemasonry-is-the-greatest-danger-to-the-church

https://www.lifesitenews.com/blogs/when-he-was-a-cardinal-pope-benedict-said-freemasonry-is-the-greatest-danger-to-the-church

4 mai 2020 ( LifeSiteNews ) - Le Dr Robert Moynihan, rédacteur en chef de la revue catholique Inside the Vatican, a révélé le 23 avril qu'il avait eu une conversation avec le cardinal Joseph Ratzinger (qui deviendra plus tard le pape Benoît XVI) sur le "plus grand danger pour l'Église", et il raconte que Ratzinger a déclaré: "C'est la franc-maçonnerie." Ces mots ont une importance particulière à la lumière des récents mots du pape Benoît XVI sur la "dictature mondiale d'idéologies apparemment humanistes" qui suscitent une "crainte du pouvoir spirituel de l'Antichrist".

 

Examinons d'abord ici le rapport complet de Moynihan sur cette conversation mémorable.

"Je me souviens d'une conversation que j'ai eue avec le cardinal Ratzinger quelques années avant qu'il ne devienne pape", écrit Moynihan sur son site Internet. "Nous étions dans son appartement, non loin de la porte Sainte-Anne. Nous discutions de son conflit avec le cardinal Walter Kasper à propos de la question de l'Église universelle et de l'Église particulière qui était très médiatisée à l'époque. J'ai demandé au Cardinal où se situe le plus grand danger pour la foi catholique authentique. "Est-ce en nous-mêmes, nos propres péchés et faiblesses. Est-ce là le plus grand danger pour l'Église ou est-ce autre chose, un ennemi extérieur?"

Moynihan poursuit: "Il m'a regardé directement dans les yeux puis après un moment de pause, comme s'il réfléchissait, il a dit: "C'est de la franc-maçonnerie."

"Je n'ai jamais oublié cette conversation car c'était [un] point fixe qui a mis un terme à une longue série de questions qui m'avaient préoccupé jusqu'à cette réunion et m'ont inquiété depuis."

Ce rapport nous arrive parce que le Dr Moynihan a reçu une lettre d'un de ses lecteurs préoccupé par le fait que ces derniers temps, les francs-maçons tentent de saper l'interdiction de la franc-maçonnerie de l'Église catholique.

Cette révélation de la part du Dr Moynihan est particulièrement importante à la lumière du fait que le pape Benoît XVI, dans des commentaires récents à son biographe Peter Seewald, a parlé du "pouvoir spirituel de l'Antichrist" dont beaucoup ont peur, en particulier en s'opposant à l'agenda moderne de l'avortement, de l'homosexualité et de la fécondation in vitro. Il a parlé d'une "dictature mondiale d'idéologies apparemment humanistes".

"Aujourd'hui, on est excommunié par la société si on s'y oppose [à cette "dictature"]", a déclaré Benoît à Seewald pour son nouveau livre Benedict XVI: a Life (publié d'abord en allemand par Droemer Verlag).

"La société moderne est en train de formuler un credo anti-chrétien, et si l'on s'y oppose, on est puni par la société d'excommunication", a-t-il poursuivi. "La crainte de cette puissance spirituelle de l'Antichrist n'est alors que plus que naturelle, et elle a vraiment besoin de l'aide de prières de la part d'un diocèse tout entier et de l'Église universelle pour y résister."

Afin de comprendre d'où viennent certains éléments de cette "dictature mondiale", nous pouvons nous tourner vers Mgr Athanasius Schneider, qui a fait, en 2017, une conférence sur l'histoire de la franc-maçonnerie vieille de 300 ans. Il a prononcé cette allocution pour l'organisation Kirche in Not, une fondation pontificale. Mgr Schneider a aimablement fourni à LifeSiteNews un manuscrit anglais de cette conférence.

Dans cet exposé, Mgr Schneider a décrit les caractéristiques de la franc-maçonnerie sur la base de multiples sources savantes. Après les avoir décrites en détail, il a conclu: "En fait, la franc-maçonnerie est l'anti-Eglise parfaite, où tous les fondements théologiques et moraux de l'Eglise catholique sont transformés en leur contraire! Un franc-maçon a déclaré à sa sœur lors d'une conversation privée: 'Savez-vous ce que nous, les francs-maçons, sommes en fait? Nous sommes l'anti-Eglise.'"

Selon l'évêque Schneider, la franc-maçonnerie a également promu "la soi-disant 'révolution sexuelle' de 1968." Il explique: "Les deux grands maîtres des deux plus grandes organisations franc-maçonniques de France, Frédéric Zeller et Pierre Simon, étaient avec certains de leurs membres activement engagés dans les révoltes étudiantes de Paris en mai 1968. Ledit grand maître Pierre Simon devint alors assesseur du ministre Simone Weil, qui a légalisé l'avortement en France."

Plus loin sur ce sujet, Mgr Schneider déclare que les francs-maçons ont joué un rôle crucial dans la promotion de l'avortement, du "mariage" homosexuel et de l'euthanasie en France.

Ici, Schneider souligne qu'"en 2012, le journal Paroissial Le Figaro a publié un dossier complet sur la franc-maçonnerie et Le Figaro a laissé les meilleurs membres de la franc-maçonnerie s'exprimer sur son forum de presse. Un de ces responsables franc-maçonniques a déclaré ouvertement que les lois sur la légalisation de l'avortement, du soi-disant "mariage de même sexe" ou du "mariage pour tous" et de l'euthanasie ont été préparées dans les "laboratoires" idéalistes de la franc-maçonnerie et qu'avec l'aide du lobbying et de leurs membres au parlement et au gouvernement, elles ont été alors poussé à travers la législation."

Mgr Schneider donne également la référence exacte à ce numéro du journal français, affirmant que "ceci peut être lu dans le journal Le Figaro de l'année 2012 (supplément LE FIGARO, 20-21 juillet 2012)".

Le cardinal Ratzinger était déjà dans les années 1980 si préoccupé par la nature et le travail de la franc-maçonnerie qu'il élabora une déclaration pour la Congrégation pour la doctrine de la foi, dont il était alors le préfet, qui répétait l'interdiction de longue date de l'Église sur la franc-maçonnerie. Autrement dit, il réaffirma que les catholiques ne peuvent pas être membres de la franc-maçonnerie. Le 26 novembre 1983, Ratzinger signa un document qui déclare: "Par conséquent, le jugement négatif de l'Église en ce qui concerne l'association maçonnique reste inchangé puisque leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Église et, par conséquent, l'appartenance à eux reste interdite. Les fidèles qui s'inscrivent à des associations maçonniques sont dans un état de grave péché et peuvent ne pas recevoir la sainte communion."

Ce document a vu le jour parce que le nouveau Code de droit canonique promulgué cette année-là sous le pape Jean-Paul II manquait étonnamment d'interdiction explicite de la franc-maçonnerie. Il ne mentionne pas le nom de la franc-maçonnerie lorsqu'il dit : "Quiconque adhère à une association qui complote contre l'Église doit être puni d'une peine juste; celui qui fait la promotion ou prend ses fonctions dans une telle association doit être puni d'un interdit."

Le Dr Ingo Dollinger a joué un rôle important pour rétablir clairement l'interdiction de la franc-maçonnerie de 1983. Il était un prêtre allemand d'Augsbourg qui avait dirigé les discussions entre la Conférence épiscopale allemande et les loges franc-maçonniques entre 1974 et 1980, à la fin desquelles se trouvait la déclaration des évêques allemands selon laquelle l'appartenance à une loge franc-maçonnique est "incompatible" avec la La foi catholique (voir ce rapport pour une description plus détaillée du père Dollinger). Selon son secrétaire particulier, Dollinger, après avoir vu l'ambiguïté du Code de droit canonique de 1983, approcha ensuite le cardinal Ratzinger, qui mit en place une commission afin d'émettre la clarification susmentionnée, avec l'approbation du pape Jean-Paul II.

Ainsi, cette déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 1983 insistant sur le fait que la franc-maçonnerie est incompatible avec la foi catholique est une preuve supplémentaire que le cardinal Ratzinger, en effet, était au courant du travail de la franc-maçonnerie. Il est donc important de savoir qu'il pensait, à un moment de sa vie, que la franc-maçonnerie était le plus grand danger pour l'Église.

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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 10:38

On lit souvent que l'Inquisition fut l'un des chapitres les plus terribles et sanglants de l'histoire occidentale ; que Pie XII, dit « le pape d'Hitler », était antisémite ; que l'obscurantisme a freiné la science jusqu'à l'arrivée des Lumières ; et que les croisades furent le premier exemple de l'avidité occidentale. Ces affirmations sont pourtant sans fondements historiques. Dans cet ouvrage, l'éminent professeur de sociologie des religions Rodney Stark démontre que certaines idées fermement établies - surtout lorsque l'Église entre en scène - sont en réalité des mythes. Il s'attaque aux légendes noires de l'histoire de l'Église et explique de quelles façons elles se sont substituées à la réalité des faits. Un livre passionnant, écrit « non pour défendre l'Église, mais pour défendre l'Histoire ».

AUTEUR Rodney Stark a enseigné la sociologie et les religions comparées à l'Université de Washington (Seattle) jusqu'en 2004. Il est désormais professeur de sciences sociales à l'Université Baylor au Texas. Traduit dans le monde entier, il est l'auteur du best-seller L'essor du christianisme (Excelsis, 2013).

Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques (Salvator, Paris 2019)

"N'étant pas moi-même catholique romain, je n'ai pas écrit ce livre pour défendre l'Église, mais pour défendre l'Histoire". C'est par ces mots que Rodney STARK, sociologue des religions protestant américain présente en introduction (disponible en lecture libre sur "amazon") son ouvrage "Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques" (éd. Salvator, Paris 2019).

 

Dans l'introduction, l'auteur, par ailleurs auteur de l'ouvrage "Le triomphe de la raison : pourquoi la réussite du modèle occidental est le fruit du christianisme" (traduction de Gérard Hocmard, Paris, Presses de la Renaissance, 2007), explique les raisons de la rédaction du livre "Faux témoignages" :

 

"Au cours de la rédaction de plusieurs ouvrages sur l'histoire médiévale et sur les origines du christianisme, je suis fréquemment tombé sur de graves distorsions liées à l'anticatholicisme évident, les auteurs exprimant souvent explicitement leur haine de l'Église. Ayant rédigé, dans ces livres antérieurs, des notes critiques sur nombre des exemples cités plus haut, j'ai fini par considérer que le problème posé par ces réactions anticatholiques de savants de renommée est trop important et ses conséquences trop envahissantes pour qu'on puisse se contenter de les réfuter ponctuellement. C'est pourquoi j'ai commencé à rassembler, à réviser et à substantiellement étendre mes notes antérieures et à en rajouter de nouvelles sans toutefois tenter de 'disculper' l'histoire de l'Église. J'ai longuement écrit sur des thèmes comme la corruption du clergé, les agressions brutales d''hérétiques', et sur des méfaits et manquements plus récents de l'Église, comme le fait de couvrir des prêtres pédophiles ou la promotion mal avisée de la théologie de la libération. mais quelle que soit l'importance qu'on accorde à ces aspects négatifs de l'histoire de l'Église, cela ne justifie pas les exagérations extrêmes, les fausses accusations et les fraudes évidentes auxquelles seront consacrés les chapitres à suivre.

 

"[...] J'avoue que lorsque j'ai rencontré pour la première fois l'assertion selon laquelle l'Inquisition espagnole, non seulement aurait répandu peu de sang, mais aurait été une force majeure à l'appui de la modération et de la justice, je l'ai rejetée spontanément comme une variante de d'un révisionnisme excentrique. [...] Mais après un examen approfondi, j'ai découvert avec stupéfaction que, parmi d'autres choses, c'était l'Inquisition qui avait empêché que ne se répande en Espagne et en Italie la fureur meurtrière liée à la sorcellerie qui sévissait partout dans toute l'Europe des XVIe et XVIIIe siècles, et qu'au lieu de brûler eux-mêmes les sorcières, les inquisiteurs avaient fait pendre certains de ceux qui les avaient condamnées au feu.

 

"[...] J'ai si largement documenté mes conclusions que chacun peut les vérifier. [...] Chaque chapitre proposera une brève bibliographie des principaux contributeurs." 

Rodney STARK, Faux Témoignages, Pour en finir avec les préjugés anticatholiques (Salvator, Paris 2019)

Table des chapitres avec quelques extraits :

 

1. Les péchés d'antisémitisme

L'invention de l'antisémitisme

Conflit religieux précoce

L'Église et les attaques antisémites

Musulmans et Juifs

Le onzième commandement

Le "Pape d'Hitler"

Conclusion

"L'Église catholique romaine a une histoire longue et honorable d'opposition résolue aux attaques contre les juifs. Et le pape Pie XII s'est montré tout à fait à la hauteur de cette tradition."

 

 

 

2. Les évangiles supprimés

Conclusion

"Aujourd'hui, le pendant moderne des évangiles gnostiques sont des oeuvres de fiction qui entendent être prises pour des présentations de faits réels, tel le roman Da Vinci Code, un réquisitoire cinglant contre une conspiration de l'Église catholique romaine afin de supprimer la vérité sur Jésus."

 

3. La persécution des païens tolérants

Constantin reconsidéré

La folie de Julien

Le déclin du paganisme

Assimilation

Conclusion

"L'Église n'a pas tiré profit de son statut officiel pour éradiquer le paganisme, tout comme les empereurs ne s'y prêtèrent pas au nom de la nouvelle foi. C'est la raison pour laquelle le paganisme a survécu sans trop d'ennuis durant des siècles après la conversion de Constantin, et n'a sombré que lentement dans l'obscurité, tout en réussissant à créer des niches au sein du christianisme pour quelques-unes de ses traditions.

 

4. Le "sombre Moyen Âge"

Le Mythe du sombre Moyen Âge

Les progrès de la technologie

Le progrès moral

Les progrès dans la culture savante

Le mythe de la "Renaissance"

Le mythe des "Lumières" séculières

Théologie, raison et progrès

Conclusion

"[L]es termes de "sombre Moyen Âge", de "Renaissance", de "Lumières" et d'"Âge de la Raison" [...] [i]l s'agit là de grandes époques historiques qui n'ont jamais vraiment existé comme telles.

 

5. Les croisades en quête de terres, de butin et de convertis

Les provocations

Aspects économiques des croisades

Pourquoi s'engagèrent-ils?

Le royaume des croisés

Les "crimes de guerre" des croisés

Redécouvrir les croisades

Conclusion

"Les croisades furent donc bel et bien provoquées. Elles ne constituèrent pas le premier volet du colonialisme européen et ne furent pas non plus menées en vue de conquérir des terres, de rapporter du butin ou de pratiquer des conversions. Les croisés n'étaient pas des barbares qui persécutèrent des musulmans cultivés. Les croisades ne sont donc pas une tache indélébile dans l'histoire de l'Église catholique et il n'y a pas lieu de s'en excuser."

 

6. Les monstres de l'Inquisition

Le nombre de morts

La torture

La sorcellerie

L'hérésie

La sexualité

Autodafés de livres

Conclusion

 

7. Les hérésies scientifiques

La quête du savoir

Théologie et philosophie naturelle

L'invention des universités

En route vers la "révolution" scientifique

Robert Grossetete (1168-1253)

Albert le Grand (vers 1200-1280)

Roger Bacon (1214-1294)

Guillaume d'Ockam (1295-1349)

Nicole d'Oresme (1325-1382)

Nicola de Cues (1401-1464)

Nicolas Copernic (1473-1543)

La science devient majeure

Scientifiques "éclairés"

Protestantisme

Pourquoi l'Angleterre?

Les origines religieuses de la science

Alors qu'en est-il de Galilée ?

Conclusion

 

8. La bénédiction de l'esclavage

L'opposition papale à l'esclavage

Codes pour le traitement des esclaves

La civilisation jésuite / indienne

Conclusion

 

9. Un saint autoritarisme

Deux Églises

Sur les dirigeants de ce monde

Les philosophes des "Lumières" et la gauche antireligieuse

Les révolutionnaires français et l'Église (1789-1799)

Vers une Russie sans Dieu

La guerre civile espagnole

Conclusion

"Il est tout simplement faux que l'Église s'oppose à la liberté et à la démocratie. Elle tend plutôt à lutter contre les tyrans, en particulier quand ceux-ci tentent de la détruire."

 

10. La modernité protestante

Réforme et libertés

Max Weber et le capitalisme

Le capitalisme

L'essor du "capitalisme religieux"

Les vertus du travail et de la sobriété

Capitalisme et progrès théologique

Les cités-États capitalistes

Conclusion

 

Post-scriptum

Bibliographie et conseils de lecture

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